Alors que la campagne électorale américaine reprend, le président, candidat à un deuxième mandat, doit batailler sur de nombreux fronts, politiques, sociaux, économiques, sanitaires et diplomatiques.
Donald Trump est assailli sur plusieurs fronts. La Cour suprême tout d’abord : c’est la deuxième fois cette semaine que la plus haute instance judiciaire du pays tranche contre son avis. Lundi, elle a étendu les droits des salariés homosexuels et transgenres. Et ce jeudi, elle a estimé que la volonté du président américain d’annuler le programme DACA était une décision « capricieuse » et « arbitraire ». Du coup, le chef de l’État en fait une affaire personnelle et choisit la stratégie victimaire.
Un livre qui éreinte le chef de l’État
Deuxièmement, le président doit faire face aux révélations explosives du livre que va publier son ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton. Les bonnes feuilles sont déjà sorties : John Bolton accuse, entre autres, le président américain d’avoir cherché l’aide de la Chine pour gagner sa réélection en novembre, et dénonce la gestion chaotique des affaires internationales par la Maison Blanche.
La Maison Blanche a beau tenter d’en bloquer la parution prévue mardi 23 juin, les fuites et les déclarations de John Bolton alimentent l’image d’un président incompétent – « pas apte » à présider, selon Bolton, qui l’aura toutefois conseillé pendant près d’un an et demi avant d’être remercié – sur la scène internationale, moqué par ses propres ministres ou conseillers, et surtout qui fait passer sa soif de réélection le 3 novembre avant l’intérêt du pays. Les conversations de Donald Trump avec son homologue chinois Xi Jinping « reflètent non seulement les incohérences de sa politique commerciale mais aussi l’interconnexion dans l’esprit de Trump entre ses propres intérêts politiques et l’intérêt national américain », écrit-il.
Quoi qu’il en soit, après une brève trève dans la guerre commerciale que les deux géants se livraient, le Covid-19 est venu jeter un nouveau froid dans les relations sino-américaines. L’administration Trump a plusieurs fois accusé Pékin d’avoir dissimulé l’ampleur de l’épidémie et d’être ainsi responsable des centaines de milliers de morts dans le monde. Sur Twitter, le président américain a à nouveau dit jeudi qu’il envisageait de rompre les relations avec le géant asiatique, indiquant que « couper tous les ponts avec la Chine », y compris économiques, était une option.
Rebond du coronavirus
Enfin, autre mauvaise nouvelle pour le président américain : le coronavirus revient au devant de l’actualité. Le virus enregistre une nette progression dans 23 États, soit plus de la moitié du pays – et ce même si pour le huitième jour d’affilée le bilan quotidien passe sous la barre des mille décès. Sa gestion de la pandémie, qui a fait plus de 118 000 morts et 2,2 millions de cas aux États-Unis, est vivement critiquée.
En parallèle, Facebook a retiré des publicités publiées par son équipe de campagne, parce qu’elles affichaient un triangle rouge inversé, symbole utilisé par les nazis pour désigner les prisonniers politiques dans les camps de concentration.
Coup pour coup
Mais dans cette mauvaise passe, le président reste combatif. Il rend coup pour coup comme à son habitude. Il répond avec virulence à son ex-conseiller, qualifiant le livre de « pure fiction », et son auteur de « malade » qu’il a « viré » comme il le méritait.
Quant à l’épidémie du Covid-19, elle ne semble pas inquiéter le milliardaire. Donald Trump organise samedi son premier grand meeting depuis le début de l’épidémie, il aura lieu à Tusla dans l’Oklahoma. Contre l’avis du département de la santé de l’État.
Le président veut absolument remobiliser sa base, alors que sa cote de popularité chute. Il s’appuie notamment pour cela sur les décisions de la Cour suprême : elles sont la preuve, estime-t-il, qu’il doit être réélu pour pouvoir nommer des juges plus conservateurs, qui trancheront en sa faveur.
RFI
Anne Corpet
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