Donald Trump assure que ce n’est pas le “chaos” à la Maison Blanche. Vraiment?

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Donald Trump lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, le 16 février 2017. - P.MARTINEZ/AP/SIPA

Le président américain est pris en flagrant délit d’auto-persuasion.

ÉTATS-UNIS – Méthode Coué ou “fake news” évidente? Donald Trump a tweeté lundi 31 juillet dans la soirée pour indiquer, dans un court message exclamatif et presque enjoué, que la journée à la Maison Blanche avait été “très bonne”.

“Pas de chaos à la Maison Blanche!”, avait assuré -toujours sur Twitter- le président américain quelques heures plus tôt.

Highest Stock Market EVER, best economic numbers in years, unemployment lowest in 17 years, wages raising, border secure, S.C.: No WH chaos!

“Record de la Bourse à un niveau JAMAIS égalé, meilleures statistiques économiques depuis des années, chômage au plus bas depuis 17 ans, salaires en hausse, frontière sécurisée, C.S. (Cour suprême, ndlr)”: pas de chaos à la Maison Blanche!”

“Une très bonne journée à la Maison Blanche!”

Le milliardaire fait régulièrement l’éloge sur son compte Twitter, son moyen de communication préféré, de son gouvernement et de la politique qu’il mène depuis son arrivée à Washington en janvier. Mais ses tweets de lundi s’apparentent à une vaine tentative d’auto-persuasion après une semaine particulièrement laborieuse à la Maison Blanche.

Car, si Donald Trump estime devoir assurer sur Twitter qu’il n’est pas question de “chaos”, c’est que ce mot a qualifié pendant plusieurs jours la situation invraisemblable de son gouvernement, qui a vu se succéder revers politiques, dérapages, démissions et révélations gênantes. Dernière en date: le président aurait lui-même dicté à son fils ce qu’il devait dire sur sa rencontre avec une avocate russe en pleine campagne.

Retour sur ces derniers jours… chaotiques.

  • Lundi 31 juillet: Scaramucci quitte la Maison Blanche

Arrivé 10 jours plus tôt, le sulfureux directeur de la communication de Donald Trump, Anthony Scaramucci, a quitté ses fonctions sans que l’on sache exactement s’il a été poussé à la démission par le président lui-même.

“The Mooch” a défrayé la chronique à cause d’une interview dans laquelle il déversait une bordée de propos aussi injurieux que vulgaires sur des collaborateurs du président. Il qualifiait notamment de “putain de schizophrène paranoïaque” l’ancien secrétaire général de la Maison Blanche, Reince Priebus, qui a démissionné dans la foulée. Il s’en est également pris dans un langage qu’il avoue volontiers “fleuri” à Steve Bannon, conseiller stratégique du président.

  • Dimanche 30 juillet: la Russie renvoie 755 diplomates américains

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé que le personnel diplomatique des États-Unis devra être réduit de 755 personnes, après l’adoption de nouvelles sanctions par Washington contre Moscou. La diplomatie russe a également suspendu l’utilisation par l’ambassade des États-Unis d’une résidence en périphérie de la capitale russe et d’entrepôts.

“C’est un acte regrettable et injustifié”, a rétorqué le département d’État américain. Donald Trump a bien tenté de réchauffer les relations avec la Russie, mais celles-ci n’ont jamais été aussi mauvaises depuis la Guerre froide, tandis que l’affaire russe continue d’empoisonner sa présidence.

  • Vendredi 28 juillet

– Le Sénat rejette le projet d’abrogation partielle de l’Obamacare

Le président américain a essuyé un échec humiliant au Sénat sur la réforme de la santé, incapable de se débarrasser comme il l’avait promis d’Obamacare, malgré un Congrès dont les républicains contrôlent les deux chambres. Symbole d’une majorité parlementaire avec laquelle il a du mal à trouver le bon ton, c’est le très respecté sénateur républicain John McCain qui a torpillé la réforme, d’une voix.

– Donald Trump remplace son secrétaire général

Reince Priebus, 45 ans, a présenté son départ comme une démission en accord avec le président Trump. Il est remplacé au poste de “Chief of Staff”, le collaborateur le plus proche du président, par le général John Kelly, 67 ans.

– Il franchit un nouveau cap en encourageant ses policiers à la brutalité

Devant un parterre de policiers réunis à Long Island, le président américain a encouragé les policiers à ne pas hésiter à faire usage de la force, critiquant les lois américaines en vigueur et incitant les officiers à ne pas se montrer “trop gentils” lors des arrestations.

Par huffingtonpost.fr/ 01/08/2017 13:42

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