Discussions franco-russes à Paris sur la Syrie et le Mali

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Les ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius (g) et russe Sergueï Lavrov, le 26 septembre 2012 à New York
© AFP

La France devait tenter une nouvelle fois mercredi d’obtenir un assouplissement de la position russe sur la question syrienne, à l’occasion d’une rencontre à Paris des chefs de la diplomatie Laurent Fabius et Sergueï Lavrov, reçus en soirée par François Hollande.

Cette session, qui réunit parallèlement leurs collègues de la Défense, Jean-Yves Le Drian et Anatoli Serdioukov, qui verront aussi le président français, s’inscrit dans le cadre d’un Conseil annuel de coopération franco-russe sur la sécurité, créé il y a dix ans.

La coopération Otan-Russie en défense antimissiles, l’Iran, l’Afghanistan et le Mali figurent à l’ordre du jour mais la crise syrienne devrait dominer les discussions.

“Sur certains sujets, nos positions sont convergentes. C’est le cas du Mali, comme l’a montré l’adoption à l’unanimité de la résolution du Conseil de sécurité”, a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay Philippe Lalliot. Cette résolution a donné jusqu’à fin novembre aux pays ouest-africains pour préciser leur plan d’intervention militaire pour reconquérir le Nord-Mali, contrôlé par des islamistes extrémistes.

“Sur d’autres sujets, a poursuivi M. Lalliot, nos positions divergent encore, je fais référence à la Syrie, bien sûr”.

Les divergences portent notamment sur la participation du président Bachar al-Assad à un éventuel gouvernement de transition.

Un accord conclu à Genève le 30 juin entre les membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne) prévoit la création d’un organe de gouvernement transitoire dans lequel le régime syrien et l’opposition seraient représentés.

Mais les participants ont ensuite diversement interprété le texte, les Occidentaux excluant une participation de Bachar al-Assad, alors que la Russie et la Chine, alliées du président syrien, affirmaient qu’il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir.

Syrie, sujet numéro un

Néanmoins, la diplomatie française considère que le document de Genève “est important parce que c’est le seul sur lequel les membres permanents du Conseil de sécurité sont tombés d’accord et parce que Lakhdar Brahimi (médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe) y attache une grande importance pour la suite”.

Les nouvelles discussions à Paris ont lieu juste après l’échec de la trêve préconisée par M. Brahimi pendant la fête de l’Aïd al-Adha et au moment où les raids de l’aviation syrienne contre la rébellion se sont intensifiés.

En matière de coopération militaire franco-russe, la France, qui réduit ses dépenses militaires, pourrait profiter du choix stratégique de Moscou de moderniser ses équipements pour peser davantage sur la scène internationale.

Paris et Moscou ont signé début 2011 un accord portant sur la vente par la France de quatre porte-hélicoptères Mistral et selon les milieux militaires, les Russes seraient notamment intéressés par de nouveaux véhicules blindés français. Mais dans ce type de marchés où la concurrence internationale est redoutable, les discussions sont souvent longues et difficiles.

Sur le projet de défense antimissiles de l’Otan, que la Russie considère comme une menace pour sa sécurité, le président russe Vladimir Poutine, après une rencontre en juin avec François Hollande, a jugé que le dialogue “était possible avec la France et avec tous les autres pays de l’Alliance” atlantique.

 

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