Différend régional au Sahara : L’UA s’implique et apporte son soutien au Maroc

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Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine ont adopté la décision Assembly/AU/Dec.693 (XXXI), lors de la 31éme session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine (UA), qui s’est tenue les 1er et 2 juillet 2018 à Nouakchott.La décision 693 sur le rapport du Président de la Commission sur la question du Sahara a «établi un mécanisme africain comprenant la Troïka de l’Union africaine à savoir les Présidents sortant, en exercice et entrant de l’UA, ainsi que le Président de la commission, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations Unies ». Elle a consacré la primauté du processus onusien dans la gestion de la question du Sahara, en excluant tout processus parallèle.

 

Malgré cette avancée décisive qui installe un climat de sérénité au sein de l’UA, certaines actions cherchent à contrarier l’esprit de la lettre de la décision 693. C’est en réponse à ce contexte, que s’inscrivait la Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’Union africaine au processus politique des Nations unies sur le différend régional au Sahara, abritée par le Royaume du Maroc, le 25 mars dernier.

 

La Conférence ministérielle africaine organisée par le Royaume du Maroc, le 25 mars, sur l’appui de l’UA au processus politique des Nations unies sur le différend régional autour du Sahara, a été l’occasion de réaffirmer le consensus africain autour de la décision 693, et de témoigner activement de l’appui africain au processus politique en cours dans le cadre des Nations unies en vue d’une «solution politique réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis» (Résolution 2440 du Conseil de Sécurité).

 

L’objectif de la conférence était, naturellement, de conforter l’esprit et la lettre de décision 693 de la Conférence de l’UA, et de réaffirmer l’attachement de l’Union au processus onusien. Cet attachement ressort de la décision 693, qui exprime un choix éclairé des Chefs d’Etat et de Gouvernement, soucieux de prévenir les clivages et les divisions parmi les pays africains frères, et de les rassembler autour des efforts des Nations unies.

 

L’objectif du Royaume du Maroc était de rassembler et d’unir autour du respect de l’esprit et de la lettre de la décision de Nouakchott, en évitant la cristallisation de divisions internes pouvant compromettre la résolution du conflit régional et nuire à la stabilité, la cohésion et l’efficacité de l’organisation.

 

Depuis son retour à l’UA, le Royaume du Maroc a, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, inscrit son action, selon une approche inclusive et fédératrice, dans le cadre d’implémentation d’initiatives et de projets structurants et impactant en terme de développement humain et économique (Migration, Environnement, Emploi des Jeunes, Paix et Sécurité, etc.) au service du leadership de l’Afrique et de ses citoyens.

 

Correspondance particulière

 

 

 

Déclaration finale de la Conférence ministérielle africaine  sur l’appui de l’Union africaine au processus politique des Nations unies sur le différend régional sur le Sahara

 

Nous, les Etats africains, membres de l’Union Africaine : 

 

République d’Angola, République du Bénin, Burkina Faso, République du Burundi, République du Cameroun, République du Cap-Vert, République Centrafricaine, Union des Comores, République Démocratique du Congo, République du Congo, République de Côte d’Ivoire, République de Djibouti, Royaume d’Eswatini, République Démocratique Fédérale d’Éthiopie, République Gabonaise, République de Gambie, République du Ghana, République de Guinée, République de Guinée-Bissau, République du Liberia, État de Libye, République de Madagascar, République du Malawi, Royaume du Maroc, République du Niger, République Fédérale du Nigeria, République du Rwanda, République Démocratique de Sao Tomé-et-Principe, République du Sénégal, République de Sierra Leone, République Fédérale de Somalie, République du Soudan, République du Soudan du Sud ; RépubliqueUnie de Tanzanie, République du Tchad, République Tunisienne et République de Zambie

 

Réunis à Marrakech, le 25 mars 2019, à la Conférence Ministérielle Africaine sur l’appui de l’Union Africaine au processus politique des Nations Unies sur le différend régional sur le Sahara ;

 

Reconnaissant l’impératif de la consolidation de l’unité, du rassemblement et de la convergence de nos efforts en vue d’aboutir à l’Afrique Que Nous voulons ; Attachés au choix stratégique de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement en vue de dépasser les causes de division, de clivage et de fragmentation, qui mettent en péril l’unité de notre Continent ; Conscients de l’urgence pour notre Continent de faire face aux questions prioritaires, notamment, le développement humain durable, l’intégration africaine et la prospérité de nos citoyens, dans le cadre de l’agenda 2063 ;

 

Sommes convenus de : 1. Réaffirmer notre attachement indéfectible à une Afrique unie, stable, proactive et prospère, parlant d’une seule voix et à même de répondre aux défis multidimensionnels du monde complexe d’aujourd’hui et de demain ;2. Mettre en œuvre la vision sage et concertée de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement, consacrée lors de la 31ème session Ordinaire de la Conférence de l’Union, tenue les 1 et 2 juillet 2018 à Nouakchott (Mauritanie), au sujet du différend régional sur le Sahara ;

 

  1. Saluer, à cet égard, l’adoption, à l’unanimité, de la décision Assembly/AU/Dec.693 (XXXI), sur le rapport du Président de la Commission de l’UA sur la question du Sahara, qui réaffirme l’exclusivité des Nations Unies en tant que cadre de recherche d’une solution politique, mutuellement acceptable, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara ; 4. Préserver l’esprit et la lettre de la décision 693, fruit de consultations approfondies du Président de la Commission et objet d’un consensus salutaire de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement, tenant compte de son rôle fondateur dans le retour à la sérénité dans les travaux de l’Union Africaine ;

 

  1. Se féliciter de la mise en place, par la décision 693, du mécanisme de la Troïka de l’UA, composé des Présidents sortant, en exercice et entrant de notre Union, ainsi que le Président de la Commission de l’UA, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations Unies ;
  2. Réaffirmer notre rassemblement autour d’une mise en œuvre constructive et efficace du mandat de la Troïka de l’UA, qui consiste à protéger, à appuyer et à préserver l’intégrité du processus politique en cours dans le cadre exclusif des Nations Unies, sous la supervision du Conseil de Sécurité et sous les auspices du Secrétaire Général, en vue de parvenir à «une solution politique, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara qui repose sur le compromis» (OP.2 de la résolution 2440 du Conseil de Sécurité des Nations Unies) ;

 

  1. Soutenir le mandat spécifique conféré par la Décision 693 à la Troïka de l’UA, à l’exclusion de tout organe de l’Union à quelque niveau que ce soit, afin de connaitre des développements du processus politique mené dans le cadre des Nations Unies sur la question du Sahara ; 8. Souligner que le soutien de la Troïka au processus politique des Nations Unies doit être préservé de toute ingérences, interférences ou actions non consensuelles, de nature à concurrencer les efforts du Secrétaire Général des Nations Unies et de son Envoyé Personnel, à compromettre la cohésion de l’Union ou à développer un processus parallèle de nature à cultiver la division entre ses Etats membres ;

 

  1. Souligner l’impact positif de la décision 693 sur le fonctionnement de l’UA, la cohésion de ses membres et la mise en œuvre de son agenda et de ses priorités, y compris en ce qui concerne une conduite sereine et apaisée des processus de partenariat liant l’Union Africaine ; 10. Souligner, à cet effet, que la formule consensuelle et consolidée de la décision Assembly/AU/Dec.635 (XXVIII), adoptée lors de la 28ème session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union, tenue les 30 et 31 janvier 2017 à Addis-Abeba, relative à la représentation de l’Afrique par la Troïka, à savoir le Président en exercice, le Président entrant et le Président sortant de l’Union Africaine, le Président de la Commission, les Présidents des Communautés Economiques Régionales ainsi que le Président du NEPAD, élargie aux membres du Bureau de la Présidence de l’Union, constitue une solution réaliste pour la résolution de la question du format de participation aux processus de partenariat liant l’Union Africaine et ses réunions ;

 

  1. Estimer que toute initiative visant à porter atteinte à la teneur de la décision 635 risque de nuire à la crédibilité des processus du partenariat, et à leur contribution à la réalisation des objectifs de développement de notre Continent ; 12. Saluer vivement l’initiative constructive du Royaume du Maroc de convoquer cette Conférence, qui démontre son adhésion à la mise en œuvre de la décision 693 ;
  2. Remercier les délégations des Etats africains membres de l’Union Africaine ayant participé à la Conférence Ministérielle Africaine sur l’appui de l’Union Africaine au processus politique des Nations Unies sur le différend régional sur le Sahara.

 Adoptée à Marrakech, le 25 Mars 2019

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