Des militaires dans les rues de Ouagadougou

0

APA- Ouagadougou (Burkina Faso) – Des dizaines de militaires en tenue, « ont fait mouvement » dans les rues de Ouagadougou mardi, avant de se retrouver à l’Etat major général des armées pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail, a constaté APA dans la capitale, burkinabe.

Certains à la retraite, les autres encore en service, les manifestants ont affirmé qu’ils ne s’empêcheraient pas d’user de la violence pour défendre leurs droits.

Comme points de leurs revendications, les militaires exigent que l’âge de départ à la retraite, des militaires, soit repoussé de 4 ans et que soit payée l’indemnité de départ des militaires, en retraite depuis 2006.

Les militaires visent un décret de mars 2004, par lequel le gouvernement a repoussé de 2 à 5 ans les limites d’âge de la retraite des agents de la fonction publique. Dans l’armée, l’âge de la retraite a été seulement repoussé d’une année pour les hommes de rang et les sous officiers.

Les manifestants, en majorité des hommes de troupe, estiment par ailleurs que la pension de retraite doit tenir compte des dernières années de service, non comptabilisées dans le délai de 4 ans minimum requis pour le passage de grade. Ils exigent aussi le paiement des indemnités retenues sur leur salaire depuis quatre ans et la non localisation des casernes de Ouagadougou.

Mardi matin les voix d’accès à l’Etat major avaient été interdites par la gendarmerie. Aucun incident n’a été déploré.

Selon l’un de leur porte-parole, le sergent Clément Sawadogo, les manifestants, ont promis de "troubler la fin d’année" de leurs supérieurs hiérarchiques, si leurs revendications ne sont pas "diligemment examinées".

De son côté, le gouvernement a rendu public un communiqué, faisant état de l’existence d’un comité Ad hoc, qui a vainement tenté, par trois fois, d’établir un dialogue fructueux avec les militaires. Ces derniers "ont rompu unilatéralement le dialogue », selon les pouvoirs publics.

Le ministère de la défense juge illégales ces revendications, en l’occurrence, celles liées à la retraite. Il a néanmoins exprimé sa disponibilité pour trouver solution à la situation, mais sur des bases « saines, responsables et républicaines ».

Quoique l’armée est un corps de métiers dont les membres ne sont pas autorisés à s’organiser en syndicat, le constat est que les militaires manifestent de plus en plus fréquents dans les rues.

Depuis les troubles sociaux consécutifs à l’assassinat de Norbert Zongo en 1997, c’est la troisième fois que l’armée revendique publiquement des droits.

En décembre 2006, un affrontement meurtrier entre militaires et policiers, avait fini par se transformer en revendication sociale, du côté de l’armée.

CK/mn/APA
09-10-2007

Commentaires via Facebook :