Des fonctionnaires reprennent le travail à Abidjan, des journaux reparaissent

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ABIDJAN (AFP) – 16:14 – 18/04/11 – Des fonctionnaires ont commencé à reprendre le travail et des journaux ont reparu lundi à Abidjan, marquant une nouvelle étape de la lente reprise des activités en Côte d’Ivoire, une semaine après la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo.

Des taxis et quelques bus publics bondés circulaient dans le quartier du Plateau, dans le centre de la capitale économique où se trouvent les administrations et le palais présidentiel.

Le secteur avait été le théâtre de combats pendant dix jours jusqu’à l’arrestation le 11 avril de M. Gbagbo, au terme de plus de quatre mois d’une crise post-électorale qui a fait près de 900 morts selon l’ONU.

Vers 09H00 (locales et GMT), quelques personnes attendaient devant le ministère des Postes et télécommunications, encore fermé, le temps de vérifier la sécurité. Les fonctionnaires avaient été appelés à reprendre le travail dès 07H30 par le nouveau président Alassane Ouattara.

Le ministre de la Fonction publique, Gnamien Konan, est arrivé vers 09H30, son convoi ayant été retardé en venant du Golf Hotel où M. Ouattara et son gouvernement sont installés depuis la présidentielle de novembre.

“Je suis venu simplement constater ce qu’il y a à faire, faire le point avec tous les responsables, et voir quelles sont les choses urgentes à mettre en place pour que le service redémarre rapidement”, a-t-il déclaré à l’AFP.

“Ca fait quatre mois que la machine d’Etat est à l’arrêt. Je constate qu’ici, au niveau des locaux de la Fonction publique, les gens sont en place”, a ajouté le ministre, sous le portrait de Laurent Gbagbo, toujours accroché au mur.

Mais pour d’autres, le travail n’était pas encore possible.

Un fonctionnaire de l’Assemblée nationale a expliqué avoir vu “un cadavre en décomposition” devant l’entrée du bâtiment. “Et les pillards ont volé tous les ordinateurs, tout fouillé, renversé. Je ne sais pas si on pourra travailler avant deux-trois mois”, a-t-il dit.

Des poches d’insécurité subsistaient à Abidjan: on entendait encore des coups de feu isolés lundi matin.

Au port d’Abidjan, un des piliers de l’économie ivoirienne, les navires arrivaient au compte-goutte, depuis la fin de semaine dernière: deux pétroliers et un méthanier ont accosté.

Un porte-conteneurs était attendu mercredi, ce qui devrait permettre la reprise des exportations de cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, selon la direction.

Côté positif, la presse ivoirienne a reparu à l’issue de près de trois semaines d’interruption.

“La Côte d’Ivoire renaît à la vie”, titrait Nord-Sud, “La Côte d’Ivoire renaît avec ADO” (surnom du président Ouattara) pour Le Patriote. C’est “la délivrance” pour Le Mandat, trois journaux très proches du nouveau pouvoir.

Le quotidien d’Etat Fraternité-Matin, pro-Gbagbo dans la crise, intitulait son éditorial “Réconciliation, pardon, paix”.

La Côte d’Ivoire demeure confrontée à des échéances économiques urgentes.

L’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a annoncé le début d’une opération d’aide à plus de 10.000 familles déplacées ou réfugiées au Liberia voisin.

“Avec le retour timide du calme en Côte d’Ivoire qui succède à plusieurs mois de violence politique, une course contre la montre s’est engagée pour sauver la saison des semis de riz et de maïs qui débute”, indique l’agence.

A Paris, un des avocats saisis par la famille Gbagbo, Gilbert Collard, a écrit au président Ouattara pour lui demander un “permis de visite” au chef de l’Etat déchu, actuellement en résidence surveillée dans le nord de la Côte d’Ivoire.

Le ministre ivoirien de la Justice Jeannot Ahoussou Kouadio a dit dimanche vouloir des enquêtes contre les membres de l’ancien régime susceptibles d’avoir commis des “crimes de sang”, “des achats d’armes” ou des “détournements d’argent”.

AFP

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