La démission de Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, fait réagir à Moscou. Ce mardi 14 février, il a été contraint à la démission pour avoir eu des contacts avec l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, alors que l’administration Obama était encore en place. D’après la presse américaine, il aurait évoqué avec le diplomate la question des sanctions décrétées par le président sortant à l’encontre de la Russie.
« C’est une affaire intérieure américaine, qui ne concerne que l’administration Trump. Cela ne nous regarde pas. » Le Kremlin n’est pas allé plus loin dans ses commentaires, indique notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne. Lundi 13 février, le porte-parole Dimitri Peskov avait confirmé qu’il y a avait bien eu une conversation entre Michael Flynn et Sergueï Kisliak, l’ambassadeur russe à Washington, mais il avait ajouté que le contenu des propos rapportés était faux.
Plusieurs parlementaires russes ont été un peu plus bavards. Pour les présidents des commissions des Affaires étrangères à la Douma et au Sénat, ce sont les relations entre les Etats-Unis et la Russie qui sont visées.
Constantin Kosatchov, de la Chambre haute, écrit sur les réseaux sociaux que « même la volonté de dialoguer avec les Russes est considérée par les faucons de Washington comme un crime mental ». « Ce n’est plus de la paranoïa, c’est pire », a-t-il ajouté, alors qu’à ses yeux, établir des contacts avec un ambassadeur est une pratique diplomatique habituelle. Même point de vue de son homologue de la Douma, Leonid Sloutsky, qui parle d’une provocation et d’une volonté de miner la confiance entre les deux anciens rivaux de la guerre froide.
A Washington, les questions demeurent
Aux Etats-Unis, la conseillère de Donald Trump, Kellyane Conway, faisait ce matin le tour des plateaux de télévision pour tenter de limiter les dégâts. « Le président Trump m’a demandé de dire qu’il a accepté la démission du général Flynn. La clé de ce départ est simple : le vice-président Mike Pence a été induit en erreur par le général Flynn, car le général Flynn ne se souvient pas vraiment du contenu de ses conversations », a-t-elle déclaré
Le général Flynn fut un soutien de tous les instants pour Donald Trump pendant la campagne électorale, rappelle notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. Il fut de tous les meetings, menant souvent les attaques contre Hillary Clinton, à qui l’on promettait la prison pour les messages sur son serveur privé.
On sait que le ministère de la justice a prévenu la Maison Blanche dès l’arrivée de Donald Trump et que les conversations du général Flynn avec les russes ont été multiples. Des questions demeurent : qui était au courant ? Le général Flynn a-t-il agi de son propre chef ? Avait-il des consignes pour rassurer les russes ? Les écoutes le diront peut-être. Ce matin le président Trump, égal à lui-même, estimait que le plus grave dans cette affaire n’étaient pas les actes du conseiller à la sécurité nationale, mais les fuites dans la presse.
Par RFI