Mot de la semaine : Démenti

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Le dernier sondage NBC/Wall Street Journal donne quatre points d'avance à Hillary Clinton face à Donald Trump au niveau national mais la moyenne des différents instituts pointe vers un score plus serré © JEWEL SAMAD, JEFF KOWALSKY AFP/Archives

Le premier grand démenti est venu du peuple américain qui a infligé l’un des plus grands démentis aux instituts de sondage qui avaient largement donné Hilary Clinton vainqueur contre Donald Trump. Comme un séisme, le peuple mature des Etats-Unis par ce qu’il convient d’appeler la « Trump-philie » a montré à la face du monde qu’il est le seul maître de son destin.

Au Mali aussi, les supputations, les rumeurs et les délations ont pignon sur rue depuis  2013. Ainsi, c’est au moment où le brillantissime Imam vêtu du manteau politique s’enorgueillit d’avoir obtenu du Jihadiste le plus recherché de la bande sahélienne un cessez-le-feu unilatéral, qu’il est démenti de la façon la plus cinglante par des attaques d’une certaine ampleur. Comme un butin de guerre, notre respecté Imam a pendant 24 heures enflammé les causeries dans les lieux de travail, les ateliers de menuiserie et de soudure et même dans les « grins ». « Son affaire » n’a malheureusement pas résisté au temps et aux vicissitudes du mouvement Jihadiste a  démenti par voie de presse, suivie quelques heures seulement après d’une première embuscade contre les forces françaises à Kidal avec victime. Ces deux actions post-missive qui portent la signature d’Ansardine n’ont malheureusement pas entamé  la détermination de l’Imam Dicko qui a persisté et signé que la lettre était bel et bien de son ami Iyad Ag Ghaly. L’Imam Dicko a-t-il un intérêt particulier à tirer de cette situation ? Serait-il en mission sécrète des plus hautes autorités du pays qui ne pouvant plus se dédire après leur rejet public de négocier avec des jihadistes maliens seraient passés par lui ?

Aujourd’hui, il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que la fameuse lettre de Iyad  n’est plus d’actualité, elle semble même désuète au regard de la recrudescence de la violence et d’attaques devenues presque quotidiennes  au nord, au centre, et même au sud du pays.

Les quelques jours qui ont suivi la publication de la fameuse lettre, deux autres grands démentis viendront confirmer les dires. Après l’assaut de Douentza, c’est la ville de Banamba au sud et à seulement quelques 140 Km de Bamako qui a été l’objet d’attaque jihadiste. Avec ces trois attaques post-missives et revendiquées par Ansardine, chacun doit maintenant en commençant par l’imam Dicko,  mettre beaucoup d’eau dans « son thé de Sahel Infusion » pour ne pas susciter des polémiques inutiles et raviver des tensions endormies entre les différentes tendances musulmanes.

En somme, des polémiques de ce genre sont les marques tangibles d’un Etat fébrile et qui manque de vision et de stratégies pour répondre aux différentes et multiples attentes sécuritaires de sa population. Il est alors temps pour les autorités maliennes de s’assumer au lieu de sous-traiter des domaines de souveraineté aussi sensibles avec des tiers fussent-ils avec des institutions comme  celle des Nations-Unies ou même avec un imam aussi célèbre que Mahmoud Dicko.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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