Goma (RD Congo) – Treize civils hutu ont été tués dimanche lors d’une attaque menée par une milice de l’ethnie nande sur la localité de Nyanzale, au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris lundi de source officielle.
Trois miliciens nande ont été tués pendant l’intervention des Forces armées de la RDC (FARDC) pour mettre fin à la tuerie, a ajouté Alphonse Mahano, délégué local du gouverneur du Nord-Kivu.
L’attaque a eu lieu après l’attaque, jeudi, d’un groupe de maï-maï Nyatura (groupe d’autodéfense hutu) qui ont tué 13 civils nande dans une localité voisine, Bwalanda.
Autorités administratives et militaires se sont toutefois refusées à faire le lien entre les deux attaques.
Les victimes sont toutes hutu. Il y a une fillette de huit ans, un père de famille, le reste sont des femmes, s’est contenté de détailler à l’AFP M. Mahano.
Les maï-maï Mazembe [milice nande] et leurs alliés sont venus attaquer Nyanzale dimanche matin. L’armée est intervenue pour rétablir l’ordre, a déclaré le porte-parole local de l’armée, le major Guillaume Djike, selon qui les combats se sont déroulés entre 05H00 et 07H00 du matin. Six miliciens Mazembe ont été tués, a-t-il ajouté.
Au total, au moins 35 civils ont été tués au Nord-Kivu pendant le weekend de Noël. Dans le territoire de Beni (nord de la province), un massacre imputé par les autorités à une rébellion ougandaise musulmane a fait au moins 22 morts à Eringeti et dans ses environs.
L’antagonisme entre communautés hutu et nande est exacerbé depuis plus d’un an par une série d’attaques de villages par des milices de chaque camp dans une zone couvrant les confins des territoires de Rutshuru, Lubero et Masisi, dans le centre du Nord-Kivu.
Les Hutu, rwandophones, sont largement tenus pour des étrangers par les communautés se considérant comme autochtones dans cette région, comme les Nande ou les Hunde.
Cette querelle sur la nationalité se superpose à des conflits fonciers liés à une migration vers le nord de cultivateurs hutu contraints d’abandonner leur terre du Sud de la province pour des raisons économiques liées au prix du foncier ou sous la pression de grands propriétaires.
(©AFP / 26 décembre 2016 13h08)