Darfour: Bush donne une dernière chance" au gouvernement soudanais"

0

WASHINGTON (AFP) – mercredi 18 avril 2007 – 23h52 – Le président George W. Bush a donné mercredi une "dernière chance" au gouvernement soudanais de tenir très vite ses engagements pour mettre fin au "génocide" au Darfour, faute de quoi les Etats-Unis imposeront de nouvelles sanctions et envisageront d”autres mesures.
Le Premier ministre britannique Tony Blair a annoncé que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne entameraient dès jeudi des discussions avec leurs partenaires au Conseil de sécurité de l”ONU en vue de sanctions.

De leur côté, les Etats-Unis renforceront leurs propres sanctions si le gouvernement soudanais n”agit pas "dans un bref délai", a annoncé M. Bush dans un discours très ferme prononcé au Mémorial de l”Holocauste.

Et "si l”obstruction du Soudan continue malgré ces mesures, nous envisagerons d”autres options", a prévenu M. Bush, qui a fait du Darfour la grande cause humanitaire de sa présidence et qui a signifié à son homologue soudanais Omar al-Béchir, mais aussi à l”ONU que sa patience atteignait ses limites.

Il a évoqué la possibilité "d”appels à des mesures encore plus vigoureuses", sans plus de précisions.

Une porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, a refusé d”exclure des actions militaires.

Mais, a-t-elle ajouté, "je n”ai pas entendu que la question ait été discutée en termes d”options militaires" et "le président croit que ceci peut être réglé diplomatiquement".

Le président soudanais "doit saisir la dernière chance" dont il dispose, a déclaré M. Bush.

Le gouvernement soudanais doit ainsi permettre effectivement le déploiement d”un contingent de 3.000 hommes de l”ONU soutenus par six hélicoptères d”assaut, comme il a dit lundi vouloir le faire; au-delà, il doit accepter le déploiement complet de la force conjointe ONU-Union africaine prévu par une résolution de 2006; il doit cesser de soutenir les milices tenues pour les principales responsables des tueries; il doit permettre l”acheminement de l”aide humanitaire, a dit M. Bush.

A défaut, une résolution du Conseil de sécurité devrait infliger de nouvelles sanctions au gouvernement et à certains individus, un embargo étendu sur les ventes d”armes et interdire les vols militaires offensifs au-dessus du Darfour, a-t-il dit.

La Chine et la Russie se sont cependant immédiatement dites hostiles à de telles sanctions, en faisant valoir les progrès vers le déploiement d”une force de l”ONU, à laquelle le gouvernement soudanais résiste depuis des mois.

Au Congrès américain au contraire, d”influents démocrates ont regretté que le président Bush en reste aux mots sans passer à l”action.

"Les mesures annoncées par M. Bush, combinées à l”engagement sporadique des diplomates américains dans cette crise, ne vont que renforcer la perception de Khartoum selon laquelle les Etats-Unis ne sont pas prêts à des mesures décisives pour arrêter le génocide", a déclaré le sénateur Barack Obama, candidat à la présidentielle de 2008.

"Au lieu de menaces, il faut agir maintenant", a renchéri le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Joseph Biden, également un présidentiable.

M. Bush s”est montré très sceptique sur la mise en oeuvre de l”accord annoncé lundi, en invoquant "l”attitude constante d”obstruction" de M. Béchir.

Il a souligné l”urgence de la situation: plus de 200.000 personnes tuées par la guerre civile, la faim et les maladies depuis 2003; plus de 2 millions de personnes déplacées dans cette région de l”ouest du Soudan.

M. Bush a accusé le gouvernement soudanais de repeindre ses avions et ses véhicules aux couleurs onusiennes pour opérer au Darfour, de bombarder des villages et de transférer des armes dans la région en violation d”un embargo, semblant reprendre les accusations d”un rapport de l”ONU.

"Le monde doit agir. Si le président Béchir ne remplit pas ses obligations, les Etats-Unis agiront", a prévenu M. Bush.

Source: AFP

Commentaires via Facebook :