On connaissait déjà les angines diplomatiques. Mais c’est à Gilchrist Olympio que le monde doit la lombalgie préélectorale. Un mal que Dr Faure sait bien soigner, si l’on en juge par les récents développements au Togo où la tendance Olympio est entrée au gouvernement, laissant sur le quai la frange de l’UFC -mais on ne sait encore pour combien de temps- proche de Jean Pierre Fabre. Gnassingbé fils aura fait infiniment mieux que Gnassingbé père qui n’obtint jamais rien de son plus sérieux contradicteur. On peut pas, outre mesure, jeter la pierre à Olympio d’être aujourd’hui au cœur d’un pouvoir auquel l’opinion -celle qui ne s’en tien qu’à ce qui lui est dit- le croyait pourtant irréductiblement opposé.
Par le passé, il aura tout tenté, mobilisation, urnes, procès contre un système taillé dans du roc et ne dut sa survie politique et physique qu’à l’exil. Au soir d’une vie de combat menée tambour battant, il évalue le front et a sans doute réalisé que celui-ci plein de cadavres et de désillusions n’a fait peut-être qu’un grand vaincu : le Togo longtemps suspendu par la communauté internationale, donc n’ayant pas accès à l’aide publique dont il a besoin pour ses écoles, ses centres de santé et sa jeunesse désoeuvrée. Et puis même les lions se fatiguent.
Les rugissements du lion Olympio, pour qui sait déchiffrer les silences, étaient devenus à peine audibles. A cet égard, son ralliement n’est pas si surprenant. Lui pouvait difficilement faire mieux que ce qu’il a fait jusqu’à présent. Or Faure avait, lui, besoin de la caution UFC pour créer les conditions d’un Togo stable et dédié à son seul développement. Le seul problème pour les deux nouveaux alliés, c’est qu’ils ont maintenant crée deux UFC. Ce n’est pas exactement du rassemblement.
Adam Thiam