Une cérémonie spectaculaire était annoncée pour l’investiture d’Emmerson Mnangagwa, 75 ans, désormais à la tête du Zimbabwe. Ce proche de Robert Mugabe -qui tenait les rênes du pays depuis 37 ans- a officiellement succédé à l’ancien président, trois jours après qu’il a été poussé à la démission par son armée, la rue et son parti.
Des dizaines de milliers de Zimbabwéens pleins d’espoir se sont réunis ce vendredi à Harare, la capitale du pays, pour assister à l’investiture du “crocodile” -surnommé ainsi en raison de son caractère inflexible. Dès l’aube, les habitants de la capitale se sont pressés aux portes du National Sports Stadium pour acclamer leur nouveau chef de l’État. Il a prêté serment en milieu de matinée.
“Moi, Emmerson Dambudzo Mnangagwa, jure qu’en tant que président de la République du Zimbabwe je serai loyal à la République du Zimbabwe et obéirai, soutiendrai et défendrai la Constitution et les lois du Zimbabwe,” a-t-il déclaré devant la foule du stade.
“Le peuple a parlé”
“Nous sommes très enthousiastes et nous attendons beaucoup de Mnangagwa”, a confié Sharon Mauyakufa, 23 ans, présente lors du serment. “Nous vivons dans une dictature depuis très longtemps.” Dans le stade, des bannières “Merci à nos soldats” et “le peuple a parlé” ont été déployés.
La population attend beaucoup du crocodile qui leur promettait des emplois mercredi, lors de son premier discours public comme successeur de Mugabe. L’ancien président a en effet laissé derrière lui une économie ruinée par des réformes dévastatrices. L’activité y tourne au ralenti, l’argent manque et le spectre de l’hyperinflation rôde. Avec un taux de chômage estimé à 90%, les Zimbabwéens vivent de petits boulots dans l’économie informelle. D’autres ont émigré, souvent chez le géant sud-africain voisin.
lice Mwanjeya, une mère de six enfants âgée de 57 ans venue assister à l’investiture, confirme: “Nous voulons que notre économie se redresse, nous voulons retrouver de l’argent dans les banques, on ne peut pas continuer à faire les poubelles”.
…Lire la suite sur L’Express.fr