Pourquoi les critiques du pape sont du pain bénit pour Donald Trump

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Donald Trump
À la veille de la primaire en Caroline du Sud, le candidat républicain ne pouvait rêver mieux que d’une bonne polémique avec le Saint-Père.

« Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n’est pas chrétienne. » En disant ces mots, dans l’avion qui le ramenait du Mexique le jeudi 18 février, le pape François n’a fait que rappeler une vérité évangélique, l’essence même de la spiritualité chrétienne. Le Saint-Père avait célébré la veille l’une des cérémonies les plus marquantes de son pontificat, à Ciudad Juárez, à quelques mètres de la frontière que tentent chaque jour de franchir des migrants dans l’espoir d’une vie meilleure aux États-Unis. Une fois de plus, François avait dénoncé « la tragédie humaine » que vivent, partout dans le monde, les migrants, dans la continuité de cet « esprit de Lampedusa » qui est l’un des fils de son pontificat.

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Ce 18 février, François n’a pas cité le nom de Donald Trump, le candidat populiste à l’investiture républicaine pour les élections américaines, mais la cible n’a échappé à personne. Le milliardaire provocateur avait, en effet, proposé de construire un mur entre le Mexique et les États-Unis, dans l’un de ses propos de tréteaux qu’il affectionne. Le candidat, qui, comme on le sait, n’a peur de rien et dont la foi est à géométrie variable, avait déjà – après avoir salué son élection – attaqué le Saint-Père en le qualifiant de « quelqu’un de très politique ». Apprenant les propos de François, illico, il attaque par communiqué : « Si, d’aventure, le Vatican est attaqué par les terroristes de l’État islamique, je vous promets que le pape regrettera, et se mettra à prier pour que Donald Trump soit président ! Pour un leader religieux, remettre en question la foi d’une personne est une honte. »

D’égal à égal

Question : paradoxalement, et à son corps défendant, ce pape spontané n’a-t-il pas donné un coup de pouce à Trump ? Car cette polémique, c’est du pain bénit, si l’on ose dire, pour le candidat. Elle lui permet, une fois de plus, d’exister dans les médias – les réseaux sociaux relaient à cœur joie ; mieux, d’y bénéficier d’une promotion surprenante puisque le milliardaire sans vergogne et démagogue y est traité d’égal à égal avec le Saint-Père. « Le clash pape François-Trump », comme l’ont titré nombre de médias : une communication rêvée pour le candidat, ses prises de position, aussi ubuesques soient-elles, attirant l’attention du pape.

Mais, chez les catholiques républicains – l’électorat que guigne Trump –, il n’est pas du tout évident que l’on penche du côté pontifical. Bien au contraire. D’une manière globale, les fidèles catholiques américains ne sont pas à l’unisson des choix du Vatican. Selon un sondage du Pew Research Center de septembre dernier, ils sont plutôt favorables au mariage homosexuel, mais aussi à la peine de mort (à 63 % pour les catholiques blancs). Et il apparaît que les élus se conforment davantage à la ligne de leur parti qu’à celle de leur Église : quand le pape parle d’immigration, de lutte contre la pauvreté, de réchauffement climatique ou attaque la société occidentale et sa « culture du déchet », il n’est pas sûr qu’il  trouve un écho dans la masse républicaine, et encore moins chez les « trumpistes »…

Au Vatican, les cardinaux et évêques nord-américains mènent la vie plutôt rude à ce pape sud-américain, dont ils contestent les positions progressistes. L’un des leaders du camp des (ultra) conservateurs n’est autre que le cardinal Raymond Leo Burke, ancien archevêque de Saint-Louis (Missouri), qui a pris des positions publiques marquées sur l’homosexualité et anti-Bergoglio. En se montrant sans concession sur les scandales pédophiles au sein de l’Église américaine, notamment en confiant publiquement sa « honte » et en affirmant que « tous les responsables rendront des comptes » à Philadelphie en septembre, François s’est heurté à une bonne partie du clergé américain, et en particulier les évêques.

D’une manière plus immédiate, la sortie papale du 18 février pourrait de surcroît avantager Donald Trump dans la primaire républicaine de samedi en Caroline du Sud. Les deux tiers des habitants – et 65 % des votants républicains en 2012 – de cet État sont… protestants.

Par lepoint.fr

Publié le 19/02/2016 

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1 commentaire

  1. Je suis a’ 99% que Hilary sera la prochaine Presidente.
    Le pape Francois a exprime’ son opinion et Donald a repondu. Quand on prend les groupes religieux individuellement, les catholics viennent en premiere position. les autres groupes chretiens constituent ensemble le premier groupe mais en leur sein, il y a plusieurs groupes. Un politicien qui est tres conscient du poids des catholics dans l’electorat (PLUS PARTICULIEREMENT CELUI DES HISPANICS), eviterait de repondre negativement au pape. DONALD TRUMP EST DONALD TRUMP. RIEN EST IMPOSSIBLE DANS UNE ELECTION AMERICAINE. NOVEMBRE EST ENCORE TRES LOIN. POUR LE MOMENT, MES ANALYSES ME DISENT QUE LA VICTOIRE DE HILARY EST SURE A’ 99%!!!!! Je laisse le 1% aux imprevus d’une election americaine que personne ne connait!!!!!

    NB.
    HILARY EST MA CANDIDATE ET JE SUPPORTE SA CAMPAGNE. ELLE EST LA MEILLEURE PARMI LES CANDIDATS POUR CONTINUER LE BON TRAVAIL DU PRESIDENT OBAMA!!!!

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