Crise socio politique en Côte d’Ivoire : La Camarci exige le rapatriement des Maliens

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Assassinats, destructions de biens, viols, intimidations, déplacements massifs et même trafics d’enfant, etc., c’est le lot quotidien des Maliens résidant en Côte d’Ivoire depuis l’éclatement de la crise socio politique dans ce pays. Leur cri de cœur préoccupe la Coordination des associations des maliens rapatriés de Côte d’Ivoire (Camarci) qui à tenu à le faire savoir aux autorités et à l’opinion publique maliennes.

C’est à la faveur d’un entretien avec la presse, le 5 mars 2011, que la Camarci a alerté l’opinion publique malienne sur  sa préoccupation du sort des Maliens résidant en Côte d’ Ivoire. Dans une correspondance adressée au ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, le 3 mars, l’organisation a interpellé le gouvernement sur la nécessité d’une «solution urgente» à la situation de nos compatriotes. Mieux, l’association cherche à mettre à contribution la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

L’association est disposée à accompagner le gouvernement dans cette œuvre patriotique et humanitaire. «Ce qui nous préoccupe, c’est le massacre de personnes innocentes comme des rats», s’est indignée la présidente de la Camarci, Mme Coulibaly Oumou Coulibaly. Selon elle, les informations qui leur parviennent à propos de la diaspora malienne de Côte d’Ivoire sont très alarmantes : assassinats, destructions de biens, viols, intimidations, etc. Selon les responsables de la Camarci, une quarantaine de familles maliennes ont subi des déplacements massifs et un véritable trafic d’enfant s’est incrusté à des initiatives officieuses de rapatriement.  Les membres de l’association, anciennes victimes du même pays, sont constamment interpellés parce que plus accessibles que les autorités administratives.
rnDe l’avis de Mme Coulibaly Oumou Coulibaly, le pays frôle un «éclatement de guerre» et la détérioration excessive entraînera une «situation très grave pour le Mali». «Nous souhaitons que des dispositions urgentes soient prises pour les rapatrier»,  a-t-elle indiqué. Selon des informations, le nombre de morts maliens est régulièrement communiqué au haut conseil des Maliens de l’extérieur par le conseil de base de Côte d’Ivoire. Un comité de crise est installé à Sikasso et une commission de suivi de la crise à l’ambassade du Mali en Côte d’Ivoire. La Camarci reste sceptique par rapport aux méthodes de travail de ces commissions qu’elle juge trop bureaucratiques.
rnSeydou Coulibaly


rnRapatriement des Maliens de la Libye : Le gouvernement s’active

rnAprès l’arrivée de deux vagues composées de 8 et 118 rapatriés maliens de la Libye respectivement les 28 février et 1 mars dernier, le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Dr. Badra Alou Macalou a accueilli, le jeudi 3 mars 2011, 53 nouveaux arrivants à la Direction régionale de la protection civile du district de Bamako, soit 179 rapatriés au total. L’arrivée d’un nouveau lot qui était initialement prévue ce samedi 5 mars à 16 heures a été finalement reportée à une heure ultérieure  compte tenu de certaines contraintes liées à la crise.  

La volonté des autorités se concrétise depuis quelques jours par des opérations de rapatriement des immigrés maliens vivants sur le sol libyen organisées concomitamment par le gouvernement et l’Organisation internationale de la migration (OIM). En effet, ils étaient 53 Maliens rapatriés de la Libye, plus un refoulé de la France, soit un total de 54 personnes (tous hommes) à regagner leur bercail. Ils sont arrivés sains et saufs ce jeudi aux environs de 22 heures 30 minutes. Cependant, il faut signaler que c’est à bout de souffle que ces Maliens, victimes de la crise en Libye, ont regagné le bercail après 10 heures de vol, via Paris. Ils sont venus de la ville de Bengazi. Le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Dr. Badra Aliou Macalou, était personnellement présent pour les accueillir, leur remonter le moral et les assurer de l’assistance du président de la République et de toute l’équipe gouvernementale.

Un cas de force majeure
rnLe ministre a, au nom du président de la République, Amadou Toumani Touré, souhaité la bienvenue à nos compatriotes et leur a fait part de la détermination des plus hautes autorités du pays à mettre tout en œuvre pour faciliter leur insertion socio-économique. Selon lui, des efforts sont en cours pour que tous les immigrés maliens puissent regagner le bercail, sains et saufs. A ce propos, le ministre Macalou a expliqué que déjà des cellules de veille sont créées au niveau des Ambassades du Mali à Tripoli, en Algérie, en Tunisie et en Egypte tout comme à Bamako. Elles travaillent concomitamment pour faciliter les opérations de rapatriement, a indiqué le premier responsable du département des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine. La dispersion des Maliens vivant dans ce vaste pays qu’est la Libye constitue un problème dans la présente opération. Il faut souligner que l’OIM joue un rôle très important dans la facilitation de ces opérations de rapatriement

179 Maliens rapatriés
rn Selon Micelle Kamaté, chargé des opérations au sein de l’OIM, la première opération du lundi 28 février dernier a concerné 8 rapatriés. Elle a été suivie de 118 autres le mardi 1er  mars et le  jeudi 3 mars 2011, 53 nouveaux arrivants, soit 179 arrivés. Mais il y a des centaines de milliers de Maliens encore bloqués en Libye puisqu’ils sont éparpillés entre les différentes villes, a-t-il dit.
rnMoussa Dagnoko
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