Voyager sur l’axe Bouaké – Abidjan, un bonheur retrouvé pour les Ivoiriens

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Par Lassima Sermé

APA – Bouaké (Côte d’Ivoire) Une semaine après le démantèlement du barrage international de Tiébissou (Centre ) qui matérialisait la séparation de la Côte d’Ivoire en deux, l’axe routier Abidjan – Bouaké est redevenu fluide, a constaté un journaliste de APA.

La circulation entre la capitale économique ivoirienne, Abidjan, restée sous contrôle gouvernemental et Bouaké, fief de l’ex rébellion des Forces Nouvelles, s’est normalisée suite au premier acte de suppression de la zone de confiance, intervenu le 16 avril dernier, conformément à l’accord politique de Ouagadougou signé le 4 mars sous l’égide du facilitateur Blaise Comparé également président en exercice de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).

Il est 11heures 30 minutes, lundi lorsque le mini car de la compagnie « CODI EXPRESS » en partance pour Bouaké et à bord duquel se trouvait un journaliste de APA est arrivé à Tiébissou en provenance d’Abidjan d’où il est à parti à 8 heures 40 minutes.

Du corridor de Yopougon (Abidjan) jusqu’à l’entrée de Tiébissou, en passant par ceux de Sinkensi, N’zianouan, Toumodi et Yamoussoukro, la fluidité de la circulation est totale.

A chacun de ces postes de contrôle des forces de défense et de sécurité (FDS, loyalistes), les passagers ne descendent plus. Leur identité est contrôlée à bord du car par les agents de service.

« Hé, ils ont enlevé le barrage ! » s’est exclamé un passager du car, à la sortie de Tiébissou (qui abritait la zone de confiance),

« Lundi dernier, Gbagbo et Soro sont venus enlever ce barrage. On a même montré à la télévision » lui répond son voisin de siège dans le véhicule.

L’ex zone de confiance de Tiébissou est désormais aérée. Au milieu de la route, les voyageurs ne voient que deux panneaux indiquant l’un : « ralentir police » et l’autre : « douane ivoirienne ».

Après Tiébissou, le car s’est ébranlé vers N’gattadolikro, une localité abritant une brigade mixte des forces loyalistes et des forces rebelles, non encore opérationnelle.

Contrairement au siège de la brigade mixte de cette localité, les passagers, aperçoivent de la route, le poste d’observation du contingent marocain de l’opération des nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), situé dans un bâtiment en étage sur lequel flotte le mât des nations unies, du Maroc et de la Côte d’Ivoire.

A l’entrée de Djébonoua, première localité sous contrôle des Forces Nouvelles, les soldats marocains de l’ONU, chôment sous leur tente après avoir démoli leur barrage où ils contrôlaient tous les mouvements de véhicule entrant ou sortant de Bouaké.

Chez les Forces Nouvelles, la situation est également en nette amélioration, même si les soldats « sans salaires », continuent de demander aux passagers le prix du thé et du sucre.

En zone gouvernementale, ce sont les chauffeurs qui sont obligés de déposer au moins une pièce de 500 francs CFA au niveau de chacun des 40 barrages.

« Vous voyez quand il y a la paix, c’est intéressant. Avant l’accord de Ouagadougou nous étions obligés de descendre à chaque corridor pour présenter en rang nos pièces qui sont minutieusement contrôlées. Pire nous sommes fouillés » témoigne Gervais Koné, enseignant à Bouaké.

Il se rend pratiquement chaque fin du mois à Abidjan depuis le 19 septembre 2002, date du déclenchement de la crise ivoirienne, pour le retrait de son salaire.

Selon M. Koné, au plus fort de la crise, le voyage Abidjan Bouaké et vice versa était un calvaire, tant dans la zone gouvernementale qu’au niveau de la zone sous contrôle de l’ex rébellion.

Distant de 379 km, le parcours en transport commun d’Abidjan à Bouaké se faisait plus ou moins en 10 heures.

Aujourd’hui, avec les débuts prometteurs de la normalisation, cinq heures au maximum, suffisent pour parcourir la même distance en transport commun.

LS/of/APA
24-04-2007

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