Transport Routier Mali – Côte D’Ivoire : Comment les villes frontalières maliennes vivent le retour de la paix en Côte d’Ivoire

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La décision des Forces Nouvelles de déposer  les armes suivie de la nomination de Guillaume Soro au Poste de premier Ministre et de libérer les voies d’accès avec les pays frontaliers a considérablement influencé la vie des populations frontalières du Mali et même de la Côte d’Ivoire. Le trafic reprend timidement mais n’est pas sans conséquences pour les postes frontaliers des villages de Kouri et de Hèrèmakono (frontières du Mali vers le Burkina Faso). «Nouvelles du Sud» a mené une enquête.

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De 186 par mois, le nombre de camions rentrant par Hèrèmakono a brusquement chuté ces derniers temps à 140 camions.

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A Zégoua à la frontière Mali-Côte d’Ivoire, les populations trouvent que cette reprise timide du trafic routier entre nos deux pays est relative au calme qui est revenu depuis la nomination de Guillaume Soro au poste de Premier Ministre et surtout, la réunification des deux armées. Sur place dans cet ex eldorado des affaires liées à l’important flux des camions transportant des marchandises dans les deux sens, les uns et les autres prient pour que la paix retrouvée grâce aux accords de paix de Ouagadougou soit définitive, aux fins de permettre au village de Zégoua de reprendre sa place de carrefour stratégique du trafic routier Malien.

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Présentement même si le nombre de camions gros-porteurs qui rentrent par jour n’est pas considérable, les populations de Zégoua n’ont pas mis du temps à se réjouir, surtout quant elles ont commencé à voir les premiers camions remplis de marchandises stationnés dans la cour de la douane. Il y a lieu de préciser qu’avant la crise ivoirienne, la douane de Zégoua faisait des recettes entre 150 et 200 millions de FCFA par mois. Mais présentement avec le changement de tronçon par les transporteurs routiers, les recettes au niveau de cette douane sont passées à moins de 20 millions de FCFA  par mois.

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 Zégoua rit, Hèrèmakono et Kouri pleurent !

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A Hèrèmakono, avant la reprise du trafic routier sur l’axe Abidjan-Bouaké-Pogo-Zégoua-Sikasso-Bamako, les bureaux des transits et de la douane de Hèrèmakono enregistraient par mois jusqu’à 186 camions, soit une moyenne de 46 gros-porteurs par semaine. Mais de janvier à avril 2007, la moyenne est passée de 186 à 140 environs. Une des raisons de cet état de fait est que plusieurs commerçants et hommes d’affaires qui avaient abandonné la route Abidjan-Bouaké-Pogo-Zégoua-Sikasso-Bamako commencent à revenir sur leurs pas. Ils trouvent que le trajet Abidjan-Bamako est moins distant que  ceux deTema-Bamako, d’Accra-Bamako, de Lomé-Bamako ou de Cotonou-Bamako.

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D’autres disent que pendant la crise, ils partaient s’approvisionner à Abidjan, mais étaient obligés de faire le détour du Ghana en passant par Ouagadougou pour rentrer au Mali. Ce tronçon, disent-ils, est trop long et trop onéreux. C’est pourquoi ont-ils argumenté, avec l’accalmie, ils ne cherchent pas loin pour reprendre le trafic de ce côté. Ce changement de route par les camionneurs a provoqué sans nul doute  une chute des recettes au niveau de la douane et des bureaux de transit opérant à Hèrèmakono.

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Tout comme Hèrèmakono, Kouri aussi a senti le coup. La reprise du trafic du côté de Zégoua a fait que beaucoup de transporteurs ont changé de trajet. Cela n’est pas sans conséquence au niveau des recettes tant à la douane que dans les transits.

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Sur un tout autre plan à Hèrèmakono, le manque de parking auto pose un sérieux problème aux populations. Un habitant du village confirme que les camions se garent le long du goudron, bloquant parfois le passage tout en provoquant des accidents. Il faut rappeler que le bureau des douanes de Hèrèmakono récemment construit à environ 52 millions de FCFA ne dispose toujours pas de parking pour les camions en transit. A cela, il faut ajouter le manque d’électricité pour le village, certainement que le Général Bienfaiteur « ATT » pensera à ses amis les « Enfants » pour offrir dans les prochains mois de la lumière aux populations de Hèrèmakono lesquels restent toujours «à l’attente du bonheur» comme pour justifier le nom de la localité.

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Par Zhao Ahmed  A. Bamba

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rnTRACASSéRIES AUX  POSTES  DE  CONTRÔLE  ROUTIER : La plainte des usagers

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Les usagers des routes  surtout en campagne se plaignent des postes de sécurité qui seraient par endroits transformés en postes de contrôle et de racket. Ils sont nombreux parmi les transporteurs qui  déplorent en effet le  comportement adopté par les agents de certains postes de contrôles à l’intérieur du pays.

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Oumar Diallo chauffeur de son Etat sur le trajet Bamako-Yanfolila déplore que certains gendarmes des postes de sécurités au lieu de veiller sur le respect des normes d’un véhicule, se focalisent surtout sur leurs 1.000 F CFA. Il dira que ses éléments qui s’adonnent à de tels comportements, le font en regardant la face de celui à qui, ils ont à faire. Car s’ils constatent, qu’ils ont à faire avec quelqu’un qui semble connaître ses droits, ils procèdent par plaisanterie aux fins de lui soutirer quelque chose. A M’Pessoba surtout, les chauffeurs de bus sur la ligne Bamako-Koutiala et le Burkina Faso avancent que les agents du poste de sécurité de ce village sont plus sévères que ceux d’un poste de DTR (Droit de Taxes Routiers). C’est la même désolation au poste de contrôle de N’Kourala.

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Nama Sissoko, un autre chauffeur demande tout simplement aux autorités compétentes de revoir la situation. Il trouve que ceux parmi les gendarmes qui se donnent à de telles pratiques, le font généralement à l’insu de la hiérarchie. La combine est conçue et exécutée par les éléments en place. Ils se fichent éperdument des messages de sensibilisation et de mise en garde qui passent sur les media à propos de la sécurité routière. Il dira que si aucune disposition n’est prise à temps, ces postes de sécurités deviendront par la suite des postes DTR.

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Par Esdras B. Kéïta

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