Lutte contre l'insécurité : Un imam soupçonné d'intelligence avec AQMI arrêté par la sécurité d’Etat

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Idriss Kéita, la quarantaine et imam suppléant, officiant dans la mosquée de Samé vient de se faire appréhender par des éléments issus de la Sécurité d’Etat et du commissariat du deuxième arrondissement de Bamako à sa sortie de la mosquée après la prière de l’aube. Son arrestation a donné lieu à un véritable combat de corps- à- corps dans lequel l’un des éléments des forces de sécurité s’est fait blesser. Idriss Kéita, qui s’était réfugié dans les alentours, est allé, sur conseil de ses proches, se constituer prisonnier au commissariat du deuxième arrondissement. Lors de notre passage audit commissariat, l’imam soupçonné de collaboration avec AQMI n’y était plus. On nous a appris qu’il serait entre les mains de la Sécurité d’Etat.

L’arrestation d’Idriss Kéita a eu lieu tout juste après la prière de l’aube. Une prière qu’il a lui – même officiée. Deux versions circulent concernant son arrestation : A en croire son entourage tenant de la première version, Idriss Kéita est cueilli à froid, dès sa sortie de la mosquée, par deux individus en civil qui lui intiment l’ordre de monter à bord d’une Mercedes noire non immatriculée.

 Idriss Kéita n’affiche aucune opposition et se prépare à les suivre quand sa femme lui demande de ne pas le faire sous prétexte que les deux messieurs ne se sont pas présentés et que personne ne sait qui ils sont réellement. Refus d’obtempérer d’Idriss Kéita. Les deux individus emploient la force. Cette méthode ne paye pas. L’imam, un adepte des arts martiaux prend le dessus sur les deux personnes et les envoie se balader.

L’un deux, à bout de souffle, sort son pistolet et  le tient sous la menace de cette arme. Pas pour longtemps, puisque Idriss Kéita arrive à contenir son antagoniste et bloque le pistolet. Dans le combat de corps-à-corps qui s’en suit et dans une confusion totale une balle est sortie de l’arme avant d’aller se loger dans l’une des jambes d’un de ses visiteurs. La situation devient, du coup, plus délicate qu’il n’y parait. Idriss Kéita réalise toute sa gravité et disparait dans les collines. Les deux messieurs pour leur part, perquisitionnent sa maison avant de disparaitre. On ignore s’ils ont découvert quelque chose de compromettant contre l’imam. En tout cas, après leur départ, celui-ci revient chez lui. Sur conseil de ses proches, il est parti se constituer prisonnier au commissariat du deuxième arrondissement. Par ailleurs, une source policière, ayant requis l’anonymat, pour les besoins de la cause, nous fait entendre un autre son de cloche. A la croire, Idriss Kéita s’est fait interpellé à sa sortie de la prière de l’aube par deux agents au service de la Sécurité d’Etat. Après s’être présenté à lui, il refuse de les suivre estimant qu’il n’a rien à se reprocher. Ceux-ci insistent et le forcent à obtempérer.

Il ne se laisse pas faire et se défend. C’est au cours d’une échauffourée qu’il arrive à se débarrasser d’eux pour disparaitre. Des éléments du deuxième arrondissement sont envoyés à ses trousses. Ils le localisent et le mettent hors d’état de nuire. On nous apprend qu’il n’a pas passé plus d’une journée dans ce commissariat. Où est – il présentement ? On n’en sait pas davantage. Au commissariat du deuxième arrondissement, on se méfie d’aborder le sujet.  C’est à croire que la lutte contre les islamistes se joue jusque dans nos mosquées depuis l’arrestation de l’imam Idriss Kéita. Une première dans notre pays qu’un responsable religieux, de surcroit un imam, se fait arrêter pour intelligence avec des réseaux islamistes. En tout cas, Idriss Kéita est connu pour être une tête brûlée. Un imam qui tient des propos acerbes et qui frisent même de l’extrémisme contre l’Occident.   Par cette arrestation, les services de sécurité voulaient -ils établir un lien entre lui et les réseaux islamistes ? En tout cas, il y a lieu d’insister sur le fait que son arrestation intervient quelques semaines seulement après le coup de folie d’un nommé Sennoun Béchir contre l’ambassade de France.        

        A suivre.

Abdoulaye DIARRA

 

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