La part des hommes et celle de dieu

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Retranché dans un bunker en compagnie d’un pasteur qui lui prédisait l’arrivée d’un secours divin, le couple Gbagbo vient de connaître sa plus grande désillusion. A la place de l’armée des Anges de l’Eternel, ce sont des missiles de l’armée française et de l’ONUCI qui sont tombées du ciel sur sa résidence l’obligeant à se rendre aux forces Pro-Ouattara. La guerre entre Mahomet (PSL) et Jésus (PSL) n’aura pas lieu à Abidjan !

Disons-le tout de suite : Vatican ainsi que la quasi-totalité de la communauté chrétienne dans le monde ont désapprouvé la méthode Gbagbo à travers sa tentative de donner une connotation religieuse à un conflit politique.

Un émissaire du Pape Benoît XVI, le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, a même tenté de se rendre à Abidjan afin de ramener les Gbagbo à la raison. Mais suite à l’intensification des combats dans la capitale, il a été bloqué au Ghana. Ce qui ne l’a pas empêché de lancer le message de Benoît XVI depuis Accra.

Il s’agissait pour Vatican de rappeler qu’il ne s’agissait nullement d’une guerre entre musulmans et Chrétiens et que Gbagbo devrait se retirer. En clair, Vatican se démarquait totalement du pasteur servant de conseiller occulte auprès du palais présidentiel.

Mais pour le couple Gbagbo, c’était bien la guerre du bien contre le mal, un conflit entre Mahomet (PSL) et Jésus (PSL). Evidemment, de confession musulmane, Alassane Ouattara passait pour le diable en personne. La télévision d’Etat, la RTI fut alors mise à contribution afin de stigmatiser la Umah ivoirienne. Des mosquées seront par la suite prises pour cibles, des imams et fidèles tués.

La sagesse prévalue cependant au sein des deux communautés religieuses qui s’abstinrent de suivre les forcenés dans leur logique meurtrière. Dieu n’avait strictement rien à a voir avec ce conflit. C’est un pasteur égaré et, par surcroît désapprouvé par Vatican qui tentait de faire passer le conflit comme tel et attribuait à Gbagbo le rôle de messie.

Une stratégie qui faisait certes l’affaire de M Gbagbo sans pour autant en être le seul arc dans son carquois. En clair, parmi les autres labels de l’homme figurait celle du résistant anticolonialiste des temps modernes.

A y voir donc de très près, les arguments divins et historiques utilisés par Gbagbo n’étaient que des astuces de guerre. Il n’était ni envoyé de Dieu encore moins le Samory Touré des temps modernes.

C’est seulement maintenant que le véritable Dieu s’est manifesté en le ramenant à sa plus petite expression de mortel.

B.S. Diarra

ARRESTATION DU COUPLE GBAGBO PAR LES FORCES PRO-OUATTARA

Il était temps !

Si, dans leur écrasante majorité, les Maliens approuvent l’attaque de la résidence par les forces françaises, offensive suivie de l’arrestation du couple Gbagbo, nombreux par contre, certainement par sentiment anti-français doublé d’africanisme, rejettent l’interventionnisme de l’ex-puissance coloniale sur le sol africain. Au regard des accords existant cependant de longue date entre français et ivoiriens, le coup de force de Sarkozy s’inscrit parfaitement dans la légalité et droit d’ingérence. Et les pro-Gbagbo peuvent s’en estimer heureux au regard des autres contingences.

Contrairement aux premières déclarations, ce ne sont pas les forces spéciales françaises qui ont capturé l’ex-couple présidentiel, le couple s’est plutôt rendu aux forces Pro-Ouattara lesquelles ont cependant bénéficié d’un appui aérien de la Licorne et de l’ONUCI.

Ces deux entités ont agi dans la légalité. Pour preuves : c’est à la demande du président légitime, Alassane Ouattara, aussi bien auprès des Nations Unies que de la France, qu’elles se son engagées dans le conflit.

Pour sa part, l’ONUCI a également bénéficié d’un mandat du Conseil de Sécurité de l’ONU. A son tour, elle A sollicité l’appui de la Licorne.

A l’intention de ceux qui l’ont certainement oublié : il existe un accord d’assistance militaire entre la France et la Côte d’Ivoire depuis les années 60. Le même traité reste en vigueur entre la France et le Sénégal. Le Mali est certainement parmi les rares pays à avoir décliné l’offre de l’ancienne métropole.

Au début des années 2000, suite à l’avancée des rebelles, c’est bien cet accord que M Laurent Gbagbo a activé et obtenu l’intervention de la France. Toute chose qui a freiné la marche des assaillants sur Abidjan.

Puisque bénéficiant aujourd’hui de la légitimité, l’opportunité revient à Alassane Ouattara d’activer le même traité. Ce qu’il a fait. Il n’y a donc pas de quoi s’offusquer.

Si la France, de son propre chef, s’était engagée aux côtés d’un des belligérants, on aurait crié au scandale à raison. Elle a été sollicitée en 2000, d’abord par le président Gbagbo lui-même et aujourd’hui, par un autre président, Alassane Ouattara. En somme, la France n’a rien violé du tout.

Du Néocolonialisme et racisme ? Soyons sérieux !

Les partisans de Gbagbo dans leur riposte accusent la France de tentative de néo-colonisation et d’assassinat sur la personne de Gbagbo. Soyons sérieux !

Après les premiers bombardements de l’ONUCI et de la Licorne, courant semaine dernière, le camp Gbagbo a demandé et obtenu un cessez-le-feu qu’il sera pourtant le premier à violer arguant qu’un cessez-le-feu n’a jamais été synonyme de reddition. Et c’est à la population civile et aux diplomates étrangers qu’ils s’en prendront en les prenant directement pour cibles.

Pour la petite histoire : des compatriotes maliens ainsi que beaucoup d’autres ressortissants des communautés africaines ont trouvé refuge à l’ambassade du Mali à Abidjan et, jusqu’à une date récente, manquaient d’eau et de nourriture. Fallait-il les laisser mourir ? Le principe de la souveraineté d’un Etat lui permet-il de disposer librement des peuples, encore que dans le cas ivoirien, Gbagbo n’est pas légalement reconnu?

Evidemment non ! C’est là que se justifie le devoir d’ingérence. En clair, si l’ONUCI et la France n’étaient pas intervenues, les Etats de la sous-région à travers la CEDEAO l’auraient fait. Et ceux-là ne se seraient pas accommoder des méchants tours de Gbagbo.

En somme, comme la France et l’ONUCI, ils n’auraient pas arrêté les premières opérations de bombardement ayant permis au FDS de se réarmer et de passer de nouveau à l’offensive. Les soldats de l’ECOMOG n’allaient en effet prêté oreilles aux supplications de Gbagbo en vue d’un cessez-le-feu.

Autrement dit, le camp Gbagbo peut s’estimer heureux que ce soit la France et l’ONUCI qui soient intervenues. Les Etats de la CEDEAO sont foncièrement remontés contre Gbagbo et les siens pour avoir fait durement éprouver leur économie et tuer leurs ressortissants… Une chance, alors !

B.S. Diarra

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