Crise Post électorale en Cote d’Ivoire : Plus de 200 maliens tués par les forces pro GbagboUn collectif des parents de victimes maliennes veut porter plainte

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La crise post électorale en Côte d’Ivoire a fait plus de 1000 morts parmi les populations civiles. Au nombre de ces victimes, plus de 200 maliens ou d’origine malienne, toutes tendances confondues. Il y a ceux dont les parents ont pu fournir des documents complets aux responsables communautaires pour identifier leurs victimes et aussi ceux dont les corps ont été complètement consumés par le feu reconnus comme Maliens par des témoins et voisins de quartier. Un collectif de parents de victimes maliennes est en train d’être constitué dont l’objectif est de porter plainte contre Laurent Gbagbo et son clan, qu’ils accusent d’être seuls responsables des tueries de leurs enfants. Ils comptent demander à l’Etat Malien de se constituer en partie civile.

Le Vendredi 15 Avril dernier le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a été chargé de ramasser les milliers de corps de victimes des tueries massives des miliciens, mercenaires proches de l’ancien régime qui jonchaient les rues et trottoirs d’Abidjan. Jusqu’au 05 Mai dernier, des centaines de corps des victimes étaient encore visibles dans les rues de Yopougon, dernier bastion des mercenaires et miliciens fidèles à Gbagbo. Dans la grisaille, un sous quartier de cette vaste commune appelé « Sikasso », peuplé en grande majorité de Maliens à été complètement rasé par les miliciens et mercenaires et sa population décimée à la mitraillette.

Selon un témoin, qui a échappé aux tueries, « à part quelques hommes qui, craignant leur vie avaient désertés le quartier, toutes les femmes, enfants et vieux de « Sikasso » ont été mitraillés à l’arme automatique par les miliciens et mercenaires libériens de Gbagbo », dit-il.

Tandis qu’une source parle de plus d’une cinquantaine de maliens tués dans ce sous quartier, le Conseil des Maliens qui n’a encore aucun chiffre sur le nombre de victimes tombées ce jour là à « Sikasso » continue ses investigations, selon son Secrétaire Permanent. Devant la gravité du carnage dans les rangs maliens, un groupe de parents de victimes vient d’entamer des consultations auprès des familles endeuillées afin de constituer des dossiers solides pour porter plainte contre l’ex- Président Laurent Gbagbo et son clan qui sont, pour eux, seuls responsables de leurs malheurs. Selon un des initiateurs qui a requis l’anonymat, les démarches pour la constitution d’un collectif de victimes maliennes sont en cours. Le collectif, toujours selon notre source, a aussi l’intention de constituer un groupe d’avocats pour défendre les victimes maliennes et demander à l’Etat Malien de se constituer partie civile.

Il est clair que les familles des centaines de victimes maliennes n’auront ni les moyens, ni la possibilité de collecter les documents nécessaires pour constituer les dossiers, mais ceux qui auront la possibilité de le faire pourront compter sur le collectif pour leur défense, a affirmé notre interlocuteur. La vue des rues d’Abidjan jonchées de cadavres pendant les heures chaudes de la guérilla urbaine et surtout l’image que notre Ambassade présentait en ce moment ont suscité beaucoup d’émotion dans la communauté nationale et internationale. Pour nos compatriotes d’Abidjan, l’Etat Malien qui a adopté un profil bas pendant cette crise post électorale en Côte d’Ivoire doit se racheter en assistant les familles endeuillées et complètement démunies.

De source bien informée, il était question que le gouvernement Malien, en plus de la facture des 140 millions pour le Rapatriement des réfugiés de l’Ambassade, avait envisagé d’aider les parents des victimes maliennes avec une enveloppe supplémentaire qui n’est finalement pas arrivée. Pourtant, l’opération de Rapatriement ayant été stoppé avec le retour à la normale en Côte d’Ivoire, une somme pouvait être prélevée du reste des 140 millions (c’est-à-dire 90 millions) pour être reversé afin d’aider les familles des victimes délaissées. Pour rappel, le rapatriement s’est arrêté à deux convois et a coûté 50 millions de francs CFA environs.

De Gildas, correspondant du Républicain à Abidjan

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