Crise ivoirienne et son impact au sein de l’UEMOA :Les Chefs d’Etat et de Gouvernement débarquent le Gouverneur de la BCEAO

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Notre capitale, Bamako, a abrité le 22 janvier dernier, la 15è Session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Outre l’examen du rapport annuel de la Commission sur le fonctionnement de l’évolution de l’Union, les huit Chefs d’Etat et de Gouvernement invités au sommet, ont eu réfléchir sur la crise ivoirienne, son impact sur l’ensemble de l’Union et sur la mise en œuvre des chantiers du processus d’intégration de l’espace communautaire.

L’on retiendra que cinq pays sur les huit que compte l’UEMOA  étaient représentés à cette Session par leur chef d’Etat et deux autres, par leur premier ministre. Ainsi le Bénin, le Burkina Faso, le Sénégal, le Togo et le Mali, pays hôte, étaient représentés respectivement par les présidents Yayi Boni, Blaise Compaoré, Abdoulaye Wade, Faure Gnassingbé et Amadou Toumani Touré. Le premier ministre du Niger a également pris part à la rencontre aux côtés de Guillaume Soro, premier ministre d’Alassane Dramane Ouattara, le président ivoirien reconnu par la Communauté internationale. Seule la Guinée Bissau était représentée à un niveau ministériel.

Au terme de cette Session, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris d’importantes décisions, dont la plus sensationnelle est la démission «forcée» du Gouverneur de la Banque centrale des Etats l’Afrique de l’Ouest  (BCEAO), Philippe Henry Dacoury-Tabley. Rappelons que depuis vendredi dernier, l’Union Européenne a décidé d’ajouter à sa liste noire, le Gouverneur Philippe Henry Dacoury-Tabley et Denis N’Gbé, directeur National de la BCEAO en Côte d’Ivoire. Ces deux personnalités sont considérées par l’Union Européenne comme stratégiques pour aider à financer le président ivoirien sortant. Sa position comme Gouverneur de la BCEAO, poste qu’il occupait depuis deux ans, était donc devenue intenable au lendemain des sanctions qui lui ont été infligées, à savoir,  interdiction de voyager et le gel de ses avoirs. Il lui était reproché d’être passé outre une décision des ministres des Finances de l’Uemoa, prise le 23 décembre, de donner à Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la Communauté internationale, tous les pouvoirs de gérer les affaires liées à cette Institution et à la BCEAO. Or, 60 à 100 milliards de francs CFA (91,5 à 152,4 millions d’euros) ont été décaissés par le Gouverneur de la BCEAO en faveur du régime Gbagbo. D’où sa containte à la démission par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA. Ceux-ci ont ensuite demandé au président reconnu de la Côte d’Ivoire, Alassane Dramane de désigner un candidat de son pays. M. Dacoury est temporairement remplacé par M.  Jean-Baptiste Compaoré, nommé Gouverneur par intérim.

Se défendant à son tour, le Gouverneur «déchu» a précisé à la presse qu’il est déçu par cette Institution bancaire. Au se sent au centre d’une cabale. «Depuis que je suis à la tête de cette Banque, il y a deux ans, j’ai tout donné ; j’ai voulu qu’elle marche. Mais, étant donné qu’on tente de la politiser, je me suis dit qu’il vaut mieux que je rende mon tablier», a-t-il fulminé avec beaucoup d’amertume.

Les autres décisions importantes portent sur la présidence de l’Union qui passe du président ATT à Faure Gnassingbé du Togo. Et c’est à Lomé, la capitale togolaise, qu’aura lieu en cette fin d’année 2011, la Session extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA. Une mention spéciale a été faite à Soumaïla Cissé pour sa conduite des affaires à la tête de l’Union ; à Blaise Compaoré pour sa réélection à la tête de son pays et au président ATT pour sa large vision dans le renforcement de l’Union.

Parlant de la crise ivoirienne, José Mario Vaz, Ministre des Finances de la Guinée-Bissau et non moins, président du Conseil des Ministres de l’UEMOA, a indiqué qu’elle est consécutive au résultat du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 et qu’elle a d’importantes répercussions sur le fonctionnement de l’Union, ainsi que sur la situation économique, monétaire et financière. «En 2011, les effets de cette crise pourraient ressortir significatifs. En effet, cette crise se traduit par une montée de l’insécurité qui a pour conséquence, une perturbation des circuits économiques et financiers et un ralentissement des échanges des biens et services, tant à l’intérieur du pays qu’entre la Côte d’Ivoire et les autres Etats membres. Au niveau du marché monétaire et du système bancaire, il convient de souligner les perturbations enregistrées sur le marché de la dette publique où le Trésor ivoirien n’arrive plus à faire face à ses engagements…Au niveau du marché financier régional, des entreprises et l’Etat de Côte d’Ivoire ont des engagements importants, dont une bonne part arrive à échéance en 2011. Le non respect de ces engagements pourrait affecter la confiance des investisseurs», expliqua José Mario Vaz.

Selon ATT, on peut se féliciter du déroulement heureux des élections au Togo, au Burkina Faso, et en Guinée. En revanche, l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire en proie à une crise postélectorale, constitue, une réelle source de préoccupation. C’est pour cette raison qu’il a saisi l’opportunité que lui offrait la tribune, pour lancer de nouveau, un appel pressant, à nos frères et sœurs de Côte d’Ivoire, et, particulièrement, à la classe politique.

Le Président ATT a enfin instruit le Président du Conseil des ministres de l’Organisation de convoquer une session extraordinaire du Conseil des Ministres de l’Union de procéder à une évaluation des implications financières de la crise post électorale en Côte d’Ivoire, notamment sur le système bancaire de l’UEMOA et le fonctionnement des comptes du Trésor Ivoirien dans les livres de la Banque Centrale ; d’analyser les perspectives d’évolution du conflit sur le système bancaire et d’examiner les réponses qui leur ont été apportées à ce jour par la Banque Centrale. Les conclusions de ce travail seront soumises aux Chefs d’Etat et de Gouvernement, afin de prendre les décisions utiles qu’appelle la situation actuelle.

 

Bruno Loma

 

 

 

 

Coulisses

Guillaume Soro bien ovationné

Tant à son arrivée qu’au cours de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, le premier ministre d’Alassane Ouattara, M. Guillaume Soro a retenu la plus grande attention des Maliens et des différents invités. Il était très ovationnait dès que son nom ou celui de son président, Alassane Ouattara, légitimement élu était cité. Est-ce à dire que les populations maliennes soutiennent les adversaires de Gbagbo et que ce dernier est en mauvaise odeur de sainteté avec elles ? L’on pourrait le dire surtout quand on sait que ce sont les consommateurs maliens qui souffrent le plus des impacts de la crise ivoirienne.

Un certain malaise au sein des chefs d’Etat et de Gouvernement

Que ce soit dans le discours du ministre des finances de la République de la Guinée-Bissau, non moins président du Conseil des ministres de l’Uemoa que dans celui du Président de la République du Mali, Amadou Toumani Touré, un sentiment de malaise était réel. L’ambiance qui régnait au présidium, n’était pas celle des grands jours festifs. Et pour cause, la question sur laquelle se penchaient ces Chefs d’Etat et de Gouvernement était cruciale. Surtout que leurs positions divergent en ce qui concerne l’usage de la force pour chasser Gbagbo du pouvoir.

 

Blaise Compaoré quitte ses pairs avant la fin du Sommet

 

 

Le départ précipité du président du Burkina Faso a laissé perplexes tous les journalistes qui couvraient cette 15è Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Que se serait-il passé ? Aurait-il été satisfait avant la fin de la rencontre pour demander une permission de se retirer ? Avait-il boudé la rencontre parce qu’il n’était pas d’accord avec ses pairs sur leur position ? Ou quelque chose l’attendait d’urgence au pays ? Difficile de répondre à toutes ces questions.

 

Odinga prône l’isolement diplomatique et financier pour Gbagbo

Le Premier ministre kényan Raila Odinga, médiateur de l`Union africaine dans la crise ivoirienne, a plaidé vendredi à Nairobi en faveur d`un isolement diplomatique et de sanctions financières accrues pour contraindre le président sortant Laurent Gbagbo au départ. «Si nous échouons à trouver un accord négocié qui respecte le choix des Ivoiriens, nous pouvons alors nous résoudre à d`autres mesures telles que l’isolement diplomatique et des sanctions économiques et commerciales», a-t-il déclaré à l’aéroport international de Nairobi

Le Ghana est d’accord pour l’option militaire

Le Ministre ghanéen des Affaires étrangères, Alhaji Mohammed Mumuni, a réagi à l’allégation selon laquelle son gouvernement n’a pas été conforme à sa politique étrangère en Côte d’Ivoire. S’exprimant sur la radio ghanéenne “Au-delà de l’actualité“, il a assuré que la position du gouvernement sur la Côte d’Ivoire a également été conforme à celle de la Cedeao. Il a indiqué que le Ghana suivra la Cedeao si l’option militaire est utilisée comme dernier recours, mais le Ghana n’enverra pas de troupes.

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