Côte d''Ivoire: le régime Gbagbo sous le feu de critiques face aux soupçons de corruption

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ABIDJAN (AFP) – vendredi 19 octobre 2007 – 16h52 – Alors que la Côte d”Ivoire vit une relative accalmie, le régime du président Laurent Gbagbo se retrouve sous le feu des critiques, nourries par plusieurs affaires de blanchiment et de détournements de fonds présumés qui suscitent des doutes jusqu”à l”intérieur de son camp.
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rnPas un jour ne passe à Abidjan sans que les journaux ivoiriens ne fassent mention de diverses affaires qui éclaboussent des cadres du pouvoir.
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rnIls ont ainsi révélé la semaine dernière la découverte de malles pleines de coupures de faux billets de 100 dollars américain estimées à plus de deux milliards de FCFA (environ 3 millions d”euros) dans une résidence mitoyenne à celle d”un proche du président Gbagbo.
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rnCette affaire n”est que la dernière d”une série de scandales qui renforcent les soupçons de corruption galopante à l”intérieur du régime, notamment dans la filière cacao, l”une des principales sources de richesses du pays.
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rnCelle-ci est agitée depuis plusieurs mois par la mobilisation d”un groupe de producteurs qui dénoncent le "pillage systématique" de l”argent de la filière par ses dirigeants, jusqu”ici soutenus par le pouvoir, des détournements également régulièrement dénoncés par des rapports internationaux.
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rnIls en veulent pour preuve l”affaire Fulton, où l”une des structures de gestion de la filière est accusée d”avoir détourné près de 100 milliards de FCFA (152 millions d”euros) prévus au départ pour racheter une usine de cacao aux Etats-Unis.
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rnLes détracteurs du président y voient la preuve d”un régime qui privilégie l”enrichissement de ses cadres au détriment de la population, qui subit de plein fouet la hausse des prix et le déclin des indicateurs sociaux.
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rn"L”éthique et la morale ont déserté le pays. Le culte de la médiocrité est devenu la règle. Mais (le président Gbagbo) s”en fout", dénonçait vendredi le journaliste et écrivain Venance Konan, dans les colonnes du journal d”opposition Le Nouveau Réveil, en dénonçant le gaspillage de l”argent tiré des ressources du pays, notamment du cacao et du pétrole.
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rnChose nouvelle, cette amertume semble également avoir saisi certains partisans du président.
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rnLa réaction la plus virulente est venue début août du président de l”Assemblée nationale, et à ce titre numéro deux du régime, Mamadou Koulibaly. Il a publiquement dénoncé l”ampleur de la corruption au sein du Front populaire ivoirien (FPI, le parti de M. Gbagbo, ndlr), à l”opposé des objectifs affichés à son arrivée au pouvoir en 2000, dans une longue tribune publiée par le quotidien gouvernemental Fraternité Matin.
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rn"A l”époque, nous envisagions de conduire les faussaires et autres criminels devant les tribunaux; aujourd”hui nous leur dressons la table pour qu”ils viennent faire ce à quoi nous nous sommes laissés aller: +manger+", c”est-à-dire se servir, regrettait-il.
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rnFace à ces affaires, M. Gbagbo est sorti de sa réserve mercredi soir en demandant des enquêtes à la justice ivoirienne, notamment dans la filière cacao, en affirmant qu”il ne laisserait pas "la pagaille s”(y) installer".
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rnSes opposant craignent toutefois que ces affaires visant le régime ne soient vites enterrées par la justice locale. Craignant un tel cas de figure, les producteurs de cacao protestataires réclament ainsi la mise en place d”une commission d”enquête internationale sur le secteur.
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rnD”autres sont sans illusions, comme Venance Konan, qui estime que le chef de l”Etat "a achevé (mercredi soir) de convaincre ceux qui avaient encore des doutes sur son incompétence pour diriger un pays comme la Côte d”Ivoire".
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rnAFP
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