Côte d''Ivoire: arrestations après l''attentat contre le Premier ministre Soro

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ABIDJAN (AFP) – samedi 30 juin 2007 – 23h53 – Plusieurs personnes ont été arrêtées après l”attaque contre l”avion du Premier ministre ivoirien Guillaume Soro à Bouaké (centre), a indiqué samedi la rébellion des Forces nouvelles (FN), alors que les commanditaires de l”attentat restent mystérieux.

"Nous avons procédé à plusieurs arrestations", a déclaré à l”AFP Sidiki Konaté, porte-parole des FN et ministre du Tourisme du gouvernement de M. Soro.

"Les ratissages continuent. On a pu découvrir trois sites où ils étaient embusqués, pas loin d”une route et du matériel", a poursuivi M. Konaté.

Rien ne permettait cependant de dire samedi si les détenus étaient effectivement liées à l”attaque de vendredi matin, aucune autre précision n”ayant été donnée.

L”identité des assaillants, un petit groupe armé qui avait pris position aux abords de la piste d”atterrissage, tout comme celle des commanditaires, restait mystérieuse.

L”attaque a eu lieu vendredi matin sur la tarmac de Bouaké (centre), fief de la rébellion des FN dirigée par Guillaume Soro.

L”appareil a été atteint par des rafales de kalachnikov et trois tirs de roquettes qui ont troué sa carlingue sur le flanc droit et dévasté une partie de ses cabines, maculées de sang et de morceaux de chair.

Quatre membres de la délégation de M. Soro ont été tués et une dizaine d”autres légèrement blessés, selon un dernier bilan fourni par les FN.

M. Soro, qui a échappé de peu à la mort selon des témoignages concordants, est apparu en bonne santé depuis. Il n”a fait aucune déclaration.

Le calme régnait samedi dans le pays, tant au nord, contrôlé par les FN depuis 2002, qu”au sud dirigé par le président Laurent Gbagbo.

L”attaque de vendredi est le premier incident sérieux en Côte d”Ivoire depuis le début de la réconciliation entre les deux camps, amorcée par l”accord de paix signé par M. Gbagbo et Soro le 4 mars à Ouagadougou, suivi de la nomination du second au poste de Premier ministre.

Le président Gbagbo a fermement condamné cet attaque samedi à Abidjan en dénonçant "une atteinte au processus de paix".

"La paix n”arrange pas tout le monde en Côte d”Ivoire", a-t-il souligné, en affirmant détenir, avec M. Soro des informations indiquant que "des gens voulaient faire un coup pour essayer d”arrêter le processus de paix".

"C”est une attaque vaine parce qu”elle ne peut arrêter le processus de paix. On n”assassine pas la paix, nous allons continuer", a-t-il poursuivi.

Le président ivoirien a toutefois annoncé le report de la cérémonie de désarmement prévue le 5 juillet à… Bouaké, qui devait marquer sa première visite en zone rebelle depuis le début de la crise en septembre 2002.

Cette visite symbole de la réconciliation a été reportée plusieurs fois, signe selon certains observateurs de la fragilité du processus de paix.

M. Gbagbo a par ailleurs confirmé qu”il se rendrait dimanche à Accra (Ghana), pour participer au sommet des chefs d”Etat de l”Union africaine (UA).

Le gouvernement d”union nationale dirigé par M. Soro a dénoncé un "lâche attentat" et appelé la population au "calme et à la sérénité", par la voix de son porte-parole et ministre de l”Intégration africaine, Amadou Koné.

A Bouaké, la vie avait repris samedi son cours normal, en dépit de l”attaque et des rumeurs de dissensions au sein de la rébellion qu”elle a relancées.

AFP

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