Afri’Actu : Haro sur Gbagbo:Pourquoi maintenant ?

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A l’aube de « l’Assaut final» annoncé par les Forces républicaines (favorables à Ouattara), le Force Française « Licorne » et les Forces de l’ONUCI ont procédé a des frappes sur le palais présidentiel, la résidence présidentielle et certaines garnisons militaires favorables à Gbagbo (pour soi-disant détruire les armes lourdes). Pourquoi donc maintenant ? Est-ce parce qu’on a tiré sur des troupes onusiennes (faisant de nombreux blessés graves) ? Ou bien c’est la prise d’otages de quatre ou cinq Français qui aurait motivé cette action ? Nous resterons certainement sur notre faim.

Seulement, je reviens et reviendrai et je ne cesserai d’y revenir pour dire que la crise ivoirienne qui perdura est plus douloureuse, plus atroce, plus inhumaine, etc. que celle de Libye. Or dès que les événements ont commencé en Libye, la Communauté internationale s’est empressée de voter une Résolution pour pouvoir intervenir dans ce pays et protéger les civils contre les armements du Guide.

Pour la Côte d’Ivoire il a fallu des mois et des mois pour que la même Communauté internationale vote à l’ONU la Résolution 1975 du Conseil de sécurité donnant droit aux Forces « Licornes » et de l’ONUCI de détruire les armes lourdes des Forces favorables à Gbagbo (qui tire sur les civils). Il se trouve qu’elle aurait (la communauté Internationale) pu agir bien avant dans ce conflit qui a dû faire plus d’un millier de victimes, détruit le tissu économique et qui a mis à genou ce pays naguère paisible.

Je pense que l’ONU doit tirer des leçons par rapport à cette guerre civile ivoirienne. Puisque dorénavant, l’ONU ne doit plus envoyer des milliers de soldats de la paix dans un pays en guerre qui croisent les bras et assistent en direct aux tueries et viols de populations civiles. Si la Communauté internationale était intervenue plutôt, nous aurions fait l’économie de plusieurs morts et blessés ; la situation se serait décantée.
Les organisations non gouvernementales internationales ne seraient pas là à porter le chapeau des tueries à l’un ou l’autre camp. Car si l’on est arrivé à ce stade, c’est simplement parce qu’on a (la Communauté internationale) longtemps négligé le « malade ivoirien » sans venir à son chevet.

L’ONU devrait désormais clarifier la mission assignée à ses troupes intervenant dans des pays en guerre, car l’envoi et l’entretien de celles-ci sont très coûteux pour qu’elles puissent être spectatrices et non actrices.

Par Gaoussou Madani TRAORE

COTE D’IVOIRE : ETRANGE BAPTEME

Par quelque bout que l’on analyse la situation, de quelque point de vue que l’on se place, de quelque côté que l’on se trouve, les faits, entêtés de nature, demeurent :

La démocratie, dans sa version ivoirienne 2011 actualisée, a été portée aux fonts baptismaux par les canons, les chars et les fusils.

Avoir des fées d’aussi cruelle apparence, penchées sur son berceau ne présage rien de bon pour l’avenir du bébé.

Le catéchumène, hurlant de douleur et tremblant de peur, a été maculé du sang des victimes d’une guerre fratricide.
C’est là, il faut encore le reconnaître, un baptême de bien triste augure.
Après que l’âcre fumée des festivités guerrières se sera évanouie et que les clameurs se seront assoupies, ne resteront pendant longtemps, des reliefs du repas de la cérémonie, que les pestilences de la haine, les crispations identitaires nauséabondes, les stratégies revanchardes et de sombres perspectives.

Un pays déchiré,
Une nation divisée,
Un peuple écartelé,
On eût pu mieux rêver
Pour un pays né (déjà dans la douleur)
Au forceps de la folie coloniale.
LEDRON Claude

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