CRISE EN GUINEE CONAKRY : Le peuple à la recherche d’un sauveur comme ATT

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          Le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne, en partenariat avec certaines personnalités de la société civile malienne a animé une conférence de presse dont la principale animatrice était Mme Fatou Baldé, en tournée dans notre pays pour prendre attache avec les pays frères de la Guinée Conakry. Depuis janvier, ce pays traverse une crise compte tenu de la conjoncture économique à laquelle s’ajoute la répression du pouvoir, la corruption et la délinquance financière. A cette conférence de presse tenue au Mémorial Modibo Kéïta, on notait la présence de M. Barry, porte-parole de la communauté guinéenne résident au Mali, Cheick Abdoulaye Cissé, vice-président des experts comptables du Mali, de Me Sanogo du Barreau, de Cheick Cissé, de Mme Diabaté Fatoumata Guindo du RND et représentante des femmes des partis politiques maliens.

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            Dans son intervention, Cheick Abdoulaye Cissé a précisé l’objet de la visite de Mme Fatou Baldé qui s’inscrit dans le cadre de la tournée entreprise par la centrale syndicale guinéenne. M. Cissé a martelé que les deux pays (Guinée-Mali) sont des poumons d’un même coeur. Le Mali a déjà connu cette souffrance que vit actuellement les Guinéens et “nous ne pouvons pas rester indifférent à cette situation. La contestation légitime mérite d’être soutenue”.

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AUCUNE HYPOTHESE N’EST A ECARTER

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            M. Barry, le porte-parole de la communauté guinéenne, a affirmé que le Premier ministre, Lassana Kouyaté n’arrive pas, jusqu’à présent, à former son gouvernement, compte tenu de l’entourage du pouvoir.

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            Il a martelé que depuis le 10 janvier, les choses ne seront plus comme avant et aucune hypothèse n’est à écarter quant au départ de Lassana Conté.

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            M. Fatou Baldé de la centrale syndicale guinéenne est en mission dans les pays proches de la Guinée. Elle était récemment à Dakar. Elle a d’abord commencé par remercier le peuple malien, notamment la société civile.

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            Parlant de la genèse de la crise, elle a affirmé que le peuple guinéen voulait un changement pacifique. Mais malheureusement, “nous n’avons pas été compris par le pouvoir. Le Chef de l’Etat a déployé tout un arsenal militaire armé qui a tiré sur la population”.

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            Les mercenaires Bissau Guinéens étaient aussi visibles et ont fait plus de dégât, a soutenu Fatou Baldé. La capitale a été plongée dans un état de siège de 20 heures sur 24 au point que les corps des victimes se sont décomposés. Au cours des journées folles, des femmes ont été violées, de même que des fillettes devant leurs parents.

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            Parlant du Premier ministre, elle a soutenu qu’il a les mains liées, car l’entourage du Chef de l’Etat ne veut pas perdre les avantages.
“Le combat est loin d’être terminé et le peuple est déterminé”, a-t-elle précisé.

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            Aussi, elle a regretté le fait qu’il n’y avait pas un Amadou Toumani Touré pour mettre fin à l’oppression du peuple car, les forces étaient disproportionnées.
Me Sanogo du Barreau malien a dit que les avocats maliens sont prêts à plaider la cause des victimes et a demandé à Mme Fatoumata Baldé de les mettre en contact avec le barreau guinéen.

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IMITER ATT AFIN DE LIBERER LE PEUPLE

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            Mme Diabaté Fatoumata Guindo a, de son côté, ajouté que les femmes des partis politiques maliens sont soucieuses de la situation en Guinée. En tout cas, Fatou Baldé espère que parmi le lot d’officiers guinéens, il y aura un qui imitera ATT un jour afin de libérer le peuple.

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            C’est dans le contexte d’une crise socio-économique et politique sans précédent que les organisations de la société civile guinéenne ont engagé le processus d’un changement apaisé en Guinée.

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            Les actions entreprises par les différents acteurs de la société civile depuis une décennie ont progressivement contribué à réveiller la conscience citoyenne endormie par un système d’intimidation et de violence politique.

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            La “Déclaration de l’Alliance Citoyenne” illustre cette forte volonté de la société civile à se positionner comme force de proposition et d’action pour le changement social en Guinée. Dans sa déclaration du 28 décembre 2006, le CNOSCG appelait à une série d’actions à partir du 15 janvier. Le mot d’ordre de grève illimitée lancée par l’intersyndicale CNTG/USTG a suivi cette déclaration.

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LA DATE REPERE DE LA MOBILISATION CITOYENNE POUR LE CHANGEMENT

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            Après 5 jours de grève, l’appel à la prière du 15 janvier qui fut interdit a constitué la date repère de la mobilisation citoyenne pour le changement.

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            Une semaine plus tard, survient le “Lundi Noir du 22 janvier 2007”, plus de quarante personnes, jeunes filles et garçons tombent de nouveau sous les balles des forces de sécurité et de défense. La jeunesse a payé le plus lourd tribut. Son engagement et ses revendications ont donné une envergure populaire et nationale aux manifestations et la volonté de rompre avec le système.

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            La mobilisation de la jeunesse a été un travail de longue haleine mené avec les associations de jeunes des quartiers.

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            Aujourd’hui le monde regarde la Guinée fasciné par l’effort et la démarche pacifique mais résolu d’un peuple qui veut inventer son futur. Le CNOSCG a pris acte de l’accord intervenu entre les autorités et l’intersyndicale. Le CNOSGS continuera à assumer les rôles d’une société civile crédible et responsable ;

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– une force de propositions et d’alternatives

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– un cadre de veille

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– une force d’interpellation

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            La société civile ne participera pas à la conquête du pouvoir politique. Elle s’investira dans l’émergence et le renforcement d’un environnement politique garant de l’accès aux droits de base des citoyens et d’une bonne gouvernance afin que d’une même voix nous clamons tous “rien ne se sera Plus comme avant”.

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            L’acceptation de nommer un Premier ministre, chef du gouvernement n’est qu’une étape. Le CNOSCG entend sécuriser cette fonction et appelle tous les acteurs à un début en vue d’un amendement de la constitution.

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            Concernant les victimes du 22 janvier, un élan de solidarité sans précédent se développe dans tout le pays. Les contributions sont nombreuses et CNOSCG continuera à s’investir pour assister les victimes et les familles éplorées.

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ROMPRE AVEC LE FATALISME

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            Le temps est venu de rompre avec le fatalisme destructeur qui banalise la mort des innocents. Le CNOSCG entend agir vite et a demandé dans son communiqué n°10 à chacun de collecter des témoignages. Les avocats et les défenseurs des droits humains sont mobilisés pour donner de leur temps pour aider à formuler et à déposer des plaintes.

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            A travers ses réseaux, le CNOSCG a l’intention de constituer des dossiers et de remonter la chaîne de commande pour appréhender ceux qui ont donné l’ordre de tirer. Le résultat des enquêtes sera publié ; des débats organisés pour lever le silence sur ces crimes.

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            La Guinée a une opportunité unique et l’appui de poids de toutes les organisations internationales des droits de l’homme pour inculper les criminels et créer un précédent de bonne conduite politique.

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            La société civile renforcera son engagement dans l’éducation citoyenne et la réforme de l’Etat et la Gouvernance. Elle s’investira aussi dans :

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– La Renaissance des martyrs du Lundi Noir

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– L’Appui à la mise en oeuvre des engagements de sortie de crise

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– l’Accompagnement de la jeunesse.

rnMamadi TOUNKARA

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