Crise au sein du parti de Laurent Gbagbo : Le Président Pascal Affi N’Guessan se prononce sur la question

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Gbagbo
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo assiste à une audience de confirmation des charges à la Cour pénale internationale à La Haye, 19 février 2013.

Présent dans la capitale malienne du 18 au 19 mars 2015, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ex-président de la République ivoirien Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan a bien voulu se prononcer sur la crise que traverse son parti en ce moment.

Depuis quelques mois, le Front populaire ivoirien traverse une crise sérieuse qui suscite dans l’opinion nationale et internationale et au sein des militants du parti, de nombreuses interrogations et de réelles inquiétudes. Cette crise, comme toutes les crises, n’est pas le fruit d’une génération instantanée. Elle a son histoire, ses acteurs et ses enjeux. En effet, selon le président du parti Pascal Affi N’Guessan, cette crise s’articule autour des conditions juridiques et du contexte politique de l’élection du président du parti. En ce qui concerne les conditions juridiques, Pascal Affi N’Guessan dira que pour pourvoir le poste de président de leur parti à l’occasion du congrès, les instances du FPI ont lancé un appel à candidatur, ville d’origine du président Laurent Gbagbo, ont lancés un appel au président Gbagbo à prendre la présidence du parti pour, disent-ils, restaurer l’unité du parti, poursuivre la résistance démocratique afin d’obtenir la libération du président Laurent Gbagbo. C’est ainsi qu’à la fin de demande des candidatures, le comité de contrôle a enregistré deux candidatures à savoir celle de Laurent Gbagbo et de Pascal Affi N’Guessan. Le président Affi soutiendra qu’il a tenu à rencontrer le camarde Vy Paul, président par intérim du comité de contrôle, afin de lui rappeler la lourde responsabilité qui est la leur, et celle du comité de contrôle en particulier, afin de gérer le dossier des élections en toute impartialité et dans le respect scrupuleux des textes du parti et des principes fondamentaux du droit, afin d’éviter l’approfondissement de la crise et de garantir un congrès apaisé. Ainsi donc, après avoir rendu publique la liste provisoire des candidats à la présidence du parti le 18 novembre 2014 : la candidature de Laurent Gbagbo a été retenue ainsi que celle de Pascal Affi N’Guessan. Et pour le président Pascal Affi N’Guessan, beaucoup d’indices indiquaient que, dans la forme comme dans le fond, cette décision du comité de contrôle avait été prise en violation des dispositions statutaires du parti, martèlera le président du parti. Car, selon lui, étant donné que l’article 12 des statuts du parti donne droit à tout militant de critiquer, de contester ou de demander le retrait d’une candidature, il a formulé le 19 novembre 2014 cette requête aux fins de réclamer irrecevable la proposition de candidature du président Laurent Gbagbo. Selon Pascal Affi N’Guessan, pour l’absence de convocation et de délibération du comité de contrôle ; la non-conformité du dossier de candidature de Laurent Gbagbo ; la violation des dispositions statutaires relatives aux propositions de candidature et l’impossibilité d’exercer la fonction de président du parti. Concernant l’absence de candidature, le président du FPI fera savoir que pour être valable et produire des effets juridiques, un acte  d’ordre administratif doit respecter des conditions de forme et de fond. En l’occurrence, la décision du comité de contrôle devait résulter d’une délibération dudit comité, régulièrement convoqué pour examiner les candidatures reçues, toute chose qui n’a pas été faite, donc nul et de non effet puisqu’il n’émane pas du comité de Contrôle en tant qu’instance du parti. Quant à la non-conformité du dossier de candidature du président Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan se réfère au communiqué  du président du congrès publié dans la presse ivoirienne le samedi 8 novembre 2014, qui stipule que la candidature à la présidence du FPI doit comporter les pièces suivantes : une demande manuscrite ; deux photos d’identité de même tirage ; la carte de militant de 2014 ; l’attestation d’appartenance à une fédération délivrée par le secrétaire fédéral, etc. Mais la demande de Laurent Gbagbo ne comporte ni la demande manuscrite, ni l’appartenance à un organe central ou de contrôle délivré par l’organe concerné. Le Président Affi N’Guessan parle de violation des dispositions statutaires relatives aux propositions de candidature, parce que l’article 12 des statuts du FPI dispose que « à l’occasion des élections au sein du parti, tout militant a le droit de proposer, de critiquer les candidats ou de demander le retrait de candidature dans le délai de dix jours à compter de la publication celle-ci… » C’est sur ce fondement que Michel Gbagbo et quatre secrétaires généraux de fédération ont proposé et déposé la candidature du président Gbagbo. Cette procédure a été violée par les initiateurs de la candidature de Gbagbo, car la proposition de candidature a été déposée au comité de contrôle le 31 octobre 2014. Or à cette date, la liste provisoire des candidatures n’était pas encore connue. Celle-ci a été publiée le 18 novembre 2014, toute chose qui démontre que la candidature de Gbagbo est intervenue dix-huit jours avant la date fixée par les dispositions de l’article 12 des statuts ; martèlera le président du FPI. Quant à l’impossibilité d’exercer la fonction de président du parti, Pascal Affi N’Guessan conclura : cela fait trois ans que Laurent Gbagbo est engagé dans une procédure judiciaire complexe et éminemment politique à la Cour pénale internationale (CPI). Le début de son procès est fixé au 07 juillet 2015, soit huit mois après la tenue du congrès du parti. Il va s’en dire que le président Laurent Gbagbo ne peut être physiquement présent au moment de l’élection du président du parti. A cette étape, il est impossible d’accepter la candidature d’un militant qui est dans l’impossibilité physique d’exercer immédiatement la fonction de président du parti.

Paul N’GUESSAN

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