Plusieurs responsables burkinabè, maliens et français se sont rendus ces dernières 24 heures sur le lieu du crash de l’avion d’Air Algérie. Il a évoqué une zone difficile d’accès et une scène de destruction impressionnante.
Les experts français sont déjà présents. Les boîtes noires de l’appareil, qui avait 118 personnes à bord, ont été retrouvées. Parallèlement, des familles des victimes du vol HA 5017 d’Air Algérie ont été reçues par le président burkinabè Blaise Compaoré samedi après-midi 26 juillet à Ouagadougou.
Les enquêteurs vont pouvoir commencer à décrypter les boîtes noires du vol AH 5017 d’Air Algérie. Elles sont désormais au « centre de gestion tactique du site du crash », installé à Gao.
Selon la chargée de communication de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali, Radjia Achouri, la coordination tripartite instaurée après le drame fonctionne bien, pour sécuriser le site du crash notamment, une coordination entre militaires de l’opération Serval, les experts du BEA, le bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile arrivés de Paris, côté français, les militaires maliens et la force onusienne.
Quant à l’assistance aux familles des victimes, il a un 4e intervenant, le Burkina Faso, d’où l’avion avait décollé et peut-être un 5e, l’Algérie où l’avion devait atterrir. Alors que l’armée burkinabè a emmené sur le lieu de la tragédie ce samedi 26 juillet trois représentants des familles, un Français, un Libanais et un Algérien, la Minusma a affirmé qu’elle n’était pas au courant de ce déplacement.
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Pour aider les familles à se rendre sur le lieu du crash, le n°2 de la mission onusienne, David Gressly, dit qu’elle se tient prête à répondre aux demandes des autorités maliennes, demandes qui n’ont pas encore été formulées. Une source bien introduite a évoqué le passage d’experts algériens conduite par le ministre des Transports vendredi soir à Bamako, avec l’intention d’aller le lendemain à Gao par les moyens de la Minusma. Et comme aucun avion siglé Nations unies n’a décollé de la capitale malienne vers le nord, ils ont préféré se rendre à Ouagadougou.
Des familles des victimes du vol HA 5017 reçues par le président burkinabè
Des familles des victimes du vol HA 5017 d’Air Algérie ont été reçues par le président burkinabè Blaise Compaoré samedi après-midi 26 juillet à Ouagadougou. Pendant près d’une heure, le président Blaise Compaoré a échangé à huis clos avec les familles des victimes du vol d’Air Algérie. Avant cette rencontre, l’armée burkinabè a permis aux représentants des familles des victimes de se rendre sur le lieu du crash.
L’opération d’identification des victimes, le soutien du gouvernement burkinabè, l’enquête, tous ces sujets ont été abordés au cours de l’entretien rapporte les participants. Mais la préoccupation majeure des familles reste la récupération des corps, ou ce qu’il en reste. « Chaque famille que vous avez vue dans cette salle espère profondément avoir le reste des victimes de ses parents pour commencer à faire le deuil », explique madame Traoré Alima.
Concernant la recherche des corps, les représentants des familles qui se sont rendues sur le site, ne se font aucune illusion. « Il n’y a pas grand chose à constater, dit Eugène Somda qui a déjà visité le site, des débris d’avion, des petits morceaux, peu pour reconnaître un avion. Je ne peux pas attendre grand chose. Maintenant je sais où sont mes frères. C’est assez difficile. On veut bien aller savoir, mais est-ce qu’on est prêts à supporter ce qu’on verra ? Ca va être très difficile ».
Le président Blaise Compaoré a confié aux familles qu’une enquête a déjà été ouverte au Burkina Faso pour élucider les circonstances du drame. « L’enquête, a-t-il déclaré, a été confiée à la gendarmerie, compagnie de la sécurité aéroportuaire qui a dépêché des officiers de police judiciaire sur les lieux du crash. Le procureur du Faso, travaillant en étroite collaboration avec ses homologues du Mali et de la France ».
Selon le général Gilbert Diendjere, des spécialistes français arriveront très bientôt à Ouagadougou pour commencer l’opération d’identification des victimes.
En France, les drapeaux seront mis en berne à partir de lundi et pour trois jours, en témoignage du deuil de la nation après le crash d’Air Algérie. Samedi, François Hollande a rencontré les familles des victimes au Quai d’Orsay, en compagnie des chefs de la diplomatie malienne et burkinabè. Il a promis que tous les corps des victimes du crash seront ramenés en France afin d’être identifiés.
par RFI