CPI: le vice-président kényan William Ruto plaide non-coupable

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Le vice-président kényan, William Ruto devant la CPI, le 10 septembre 2013. REUTERS
Le vice-président kényan, William Ruto devant la CPI, le 10 septembre 2013.
REUTERS

Ce mardi 10 septembre 2013, le procès du vice-président du Kenya William Ruto, s’est ouvert à La Haye devant La Cour pénale internationale (CPI). Egalement sur le banc des accusés, un animateur de radio, Joshua Arap Sang. Ils sont tous les deux accusés, notamment, de crimes contre l’humanité. De nombreux députés sont venus de Nairobi pour soutenir le vice-président en ce premier jour de procès.

Avec notre envoyé spécial à La Haye,

William Ruto est apparu serein dans la salle d’audience de la Cour pénale internationale, vêtu d’un costume gris sombre, d’une cravate rayée rouge et blanche. Il ne s’est jamais vraiment départi d’une relative impassibilité, sauf pour arborer un sourire ironique lors de la lecture des charges pesant à son encontre. Une manifestation, peut-être, de son incrédulité d’avoir été traîné dans un procès à La Haye, alors qu’il est vice-président du Kenya et qu’il se pose en artisan de la réconciliation nationale avec son ancien rival, le président Uhuru Kenyatta.

 

 

Son co-accusé, l’animateur radio Joshua Arap Sang, est resté, lui, très en retrait. Il a toujours affirmé et espéré que le procès des hauts dirigeants ferait oublier jusqu’à son existence au procureur. Ce mardi matin, le procureur a d’ailleurs consacré l’essentiel de sa présentation liminaire aux crimes imputés à William Ruto.

 

 

William Ruto clame son innocence

Le vice-président William Ruto, ainsi que l’animateur de radio Joshua Arap Sang ont tous les deux annoncé leur intention de plaider « non coupables » après la lecture de l’acte d’accusation à leur encontre pour des actes de transferts forcés de population, de déportation et de meurtres. Ils sont accusés de crimes contre l’humanité : William Ruto comme co-auteur des crimes, et Josua Arap Sang pour avoir appelé à la violence sur les ondes de sa radio Kass FM.

 

 

Le procureur de la CPI a rappelé les actes atroces : personnes brûlées vives, tuées à la machette. Toutes ces atrocités ont été commises dans la vallée du Rift entre décembre 2007 et février 2008 après la réélection contestée de Mwai Kibaki comme président du Kenya. Pour l’accusation, William Ruto, par soif du pouvoir, a excité, armé, financé et dirigé la communauté kalenji contre la communauté kikuyu, dont le champion est justement l’actuel président Uhuru Kenyatta.

 

 

L’avocat de William Ruto a commencé en fin de matinée sa présentation en affirmant que ce procès n’aurait jamais dû s’ouvrir. C’est l’incapacité du Kenya à juger les responsables des atrocités de 2007 et 2008 qui a initié les procédures de la Cour pénale internationale. Mais, pour beaucoup au Kenya, ces procédures ont des relents néocolonialistes puisque le président Kenyatta sera lui aussi jugé à partir de novembre prochain.

 

Par RFI / 10 septembre 2013

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