La Gambienne Fatou Bensouda a été élue hier nouveau procureur de la Cour pénale internationale (CPI) par les 120 Etats membres de ce tribunal chargé de juger à travers le monde les auteurs de génocide ou de crimes de guerre.
Fatou Bensouda succèdera en juin à Luis Moreno-Ocampo, resté pendant neuf ans à la tête de la CPI. Il y avait en septembre, au début du processus de sélection, 52 candidats en lice. Mme Bensouda, ancienne ministre de la Justice en Gambie, est l’actuelle adjointe de Moreno-Ocampo à la CPI. Fatou Bensouda a été élue par consensus lors de la réunion annuelle des 120 Etats membres de la CPI au siège de l’ONU à New York. Lors d’une courte déclaration, l’ancienne ministre Gambienne a fait part de son intention de rester “humble” après son élection, se déclarant particulièrement fière du soutien reçu par les pays africains. “Le continent africain a de nouveau montré son soutien et son engagement en faveur de la justice internationale et de la Cour”, a-t-elle ajouté. “Mais laissez-moi insister sur cela : je serai le procureur de tous les Etats membres d’une manière indépendante et impartiale”, a-t-elle souligné. Toutes les enquêtes de la CPI ont pour objet l’Afrique mais de nombreux dirigeants africains estiment que leur continent est injustement pris pour cible. L’Union africaine a décidé en juin de ne pas exécuter les mandats d’arrêt de la CPI à l’encontre des dirigeants africains. De fait, les sept enquêtes ouvertes depuis 2003 concernent toutes des pays africains (Ouganda, République démocratique du Congo (RDC), République centrafricaine, Soudan (Darfour), Kenya, Libye et Côte d’Ivoire).