Covid-19 : Donald Trump signe le décret migratoire, le débat sur le confinement continue

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Le décret suspendant l’octroi de certaines cartes vertes durant soixante jours a été signé mercredi, a annoncé le président des États-Unis. Pendant ce temps-là, les manifestations pour réclamer la réouverture de l’économie se poursuivent à travers le pays, tandis que certains États républicains mettent peu à peu fin au confinement, non sans controverse.

Le président américain Donald Trump a signé mercredi 22 avril un décret suspendant une partie de l’immigration aux États-Unis du fait de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus. “Cela va garantir que les Américains au chômage seront les premiers à trouver un emploi avec la réouverture de notre économie”, a-t-il assuré lors d’un point de presse quotidien à la Maison Blanche.

Cette suspension sera d’une durée initiale de 60 jours. Contrairement à ce que Donald Trump avait initialement laissé entendre, elle ne s’appliquera pas aux visas de travail temporaires mais à certaines cartes vertes qui offrent le statut de résident permanent. Le locataire de la Maison Blanche a précisé qu’une nouvelle extension de cette mesure serait examinée “en temps voulu”.

1 738 décès en 24 heures

Plus de 22 millions d’Américains ont perdu leur emploi depuis que la crise du Covid-19 a soudainement paralysé l’économie. Des détracteurs soupçonnent Donald Trump de chercher à profiter de la crise du coronavirus pour mettre en œuvre une politique voulue de longue date en prévision de la présidentielle de novembre.

Les États-Unis ont recensé mercredi 1 738 décès dus au coronavirus en 24 heures, un bilan en baisse par rapport à la veille, selon le comptage de l’université Johns Hopkins. Ce bilan journalier porte à 46 583 le nombre total de décès recensés depuis le début de la pandémie dans le pays, qui reste le plus endeuillé au monde.

“Redémarrer l’Amérique”

Donald Trump a jugé la semaine dernière qu’il était temps de faire “redémarrer l’Amérique”, en laissant chacun des gouverneurs prendre la décision selon la gravité de la pandémie dans son État. Certains ont rapidement commencé à relâcher les règles de distanciation. Des plages de Floride ont été autorisées à rouvrir dimanche dernier, les gouverneurs du Texas et du Vermont ont prudemment relancé certaines activités dès lundi.

La Géorgie, elle, ira plus loin dès vendredi. Coiffeurs, salons de beauté et de tatouage, bowlings et autres petits commerces pourront ouvrir leurs portes bien que cet État du Sud ne réponde pas aux recommandations de la Maison Blanche, qui préconise notamment d’enregistrer 14 jours de baisse du nombre d’infections avant d’assouplir les mesures. Son gouverneur républicain, Brian Kemp, a conseillé aux employés de respecter des distances de sécurité mais elles semblent difficiles à maintenir dans certaines de ces professions.

“Trop tôt”

Donald Trump a cependant estimé mercredi que la Géorgie ne respectait pas les directives fédérales pour la reprise de l’activité économique, communiquées la semaine dernière par la Maison Blanche. “C’est tout simplement trop tôt (…). Ils peuvent attendre un peu plus, un tout petit peu plus. Parce que la sécurité doit prédominer.”

Il s’était pourtant réjoui un peu plus tôt sur Twitter de voir d’autres États commencer à rouvrir leur économie et assouplir les restrictions : “Des États sont en train de se remettre en marche en sécurité. Notre pays commence à nouveau à être OUVERT. Une attention particulière est et sera toujours donnée à nos bien-aimés seniors (à part moi !)”.

Dans les États encore sous ordre de confinement, des Américains multiplient depuis plusieurs jours les manifestations pour appeler à relancer l’économie. “Nous avons besoin d’emplois. Les gens ne peuvent pas payer leurs loyers, ils ne peuvent pas s’acheter de nourriture”, a déclaré à l’AFP Jason Roberge, venu protester mercredi à Richmond, capitale de la Virginie. “Liberté plutôt que peur”, pouvait-on lire sur la pancarte brandie par un homme tandis que des automobilistes, agitant drapeaux des États-Unis ou au nom de Donald Trump, klaxonnaient.

Avec AFP et Reuters

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