Coups d’État en Afrique : la fin d’une époque ?

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Près de trois ans après le dernier coup de force réussi, en Égypte, l’Afrique va-t-elle (enfin) tourner la page ? Le continent aux 87 putschs a vu défiler un nombre édifiant de « sauveurs suprêmes » en quête de reconversion.

«Trop de coups d’État en Afrique, ça suffit comme ça », chantait à la fin des années 1980 un Alpha Blondy en battle-dress et casquette de parachutiste. Un quart de siècle plus tard, la mode des putschs militaires est-elle enfin passée sur le continent ? C’est en Égypte qu’ont eu lieu le tout premier et le dernier en date des coups d’État réussis de l’époque contemporaine, celui de Nasser en 1952 et celui d’Abdel Fattah al-Sissi en 2013.

Au pays des pharaons, il est vrai, c’est l’armée qui a son État, et non l’inverse. Reste que, depuis trois ans – durée quasi inédite -, toutes les tentatives de prise du pouvoir par la force en Afrique ont échoué, sombrant parfois dans la caricature, à l’instar du lamentable pronunciamiento tenté en septembre 2015 par le général Diendéré, que les Burkinabè ont qualifié de « coup d’État le plus bête du monde ».

Intégration des valeurs républicaines et des mécanismes républicains par les armées

Simple accalmie ou tendance lourde ? Tout démontre que le continent le plus touché par la fièvre des complots est en voie de guérison. Un militaire qui, aujourd’hui, voudrait renverser par les armes un gouvernement, fût-il impopulaire, sait qu’il sera immédiatement condamné et banni par l’Union africaine, l’ONU et la communauté internationale, et qu’en cas de dérapage, la Cour pénale internationale l’attend.

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