Le coup d’état au Zimbabwe est le plus pacifique du monde : Le général Constantino Chiwenga, un cas d’école ?

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Robert Mugabe et le chef d'état-major le général Chiwenga, à la State House d'Harare le 16 novembre 2017. © ZIMPAPERS/Joseph Nyadzayo/Handout via REUTERS
Robert Mugabe et le chef d'état-major le général Chiwenga, à la State House d'Harare le 16 novembre 2017. © ZIMPAPERS/Joseph Nyadzayo/Handout via REUTERS

L’armée Zimbabwéenne vient de donner une leçon de géopolitique aux armées africaines en perpétrant le coup d’état le plus civilisé du monde. Elle a déposé le plus vieux président d’Afrique, Robert Mugabe, 93 ans dont 37 passés au pouvoir, non seulement  sans effusion de sang, mais aussi et surtout en remettant le pouvoir aux civils. Par ce geste, le Général Constantino Chiwenga et ses frères d’armes semblent envoyer un signal aux autres armées africaines, celui de dire que la place des militaires est la caserne et non le pouvoir.

En Afrique, il est très rare de voir les militaires perpétrer un coup d’Etat sans effusion de sang et rendre le pouvoir aux hommes politiques sans contrepartie. En effet, ce qui s’est passé le 15 novembre 2017 au Zimbabwe, n’a d’autre appellation qu’un coup d’état, même si ses auteurs affirment n’avoir fait qu’une purge dans l’entourage du Président Mugabe.  Ce qui est un cas d’école, c’est la méthode utilisée pour obtenir du vieux Bob une démission en  douceur. Ils l’ont contraint par les moyens pacifiques à rendre le tablier. Ailleurs, il laisserait sa peau ou il fuirait. Pour rappel, tout est parti du limogeage de son vice-président Emmerson Mnangagwa surnommé  le “crocodile”, 75 ans, compagnon de lutte de Robert Mugabe, ancien ministre de la Sécurité. Depuis son accession à la vice-présidence  de la ZANU-PF, il faisait figure de dauphin naturel de son camarade Bob. C’est certainement son limogeage au profit de la Première dame Grace Mugabe qui a fait intervenir l’armée. Il assurera la transition jusqu’à l’organisation des élections. Par cet élégant coup d’Etat, l’armée zimbabwéenne a prouvé à la face du monde que le rôle des forces armées et de défense est de maintenir l’ordre, d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, de veiller sur la préservation de l’intégrité du territoire et non de vouloir descendre dans l’arène politique.

Comparaison n’étant pas raison, imaginez un seul instant le capitaine Amadou Haya Sanogo et ses frères d’armes, après le  putsch du 22 mars 2012, réunir l’ensemble des forces vives de la nation  pour leur expliquer les bien fondés de leur acte, convenir d’un schéma de sortir de crise et leur rendre le pouvoir. Ils auraient aujourd’hui écrit l’une des pages les plus glorieuses de l’histoire contemporaine du Mali. Ils seraient les héros de la nouvelle génération. Mais au lieu de cela, manipulés par des hommes politiques en mal de popularité, assoiffés du pouvoir et d’argent, sans formation politique, ils se sont adonnés à des pillages et à une course effrénée vers la richesse. Conséquences des abus et des violations des droits de l’homme, parce que tout pouvoir absolu corrompt absolument. Ils sont en prison et ceux qui les soutenaient dans cette absurdité continuent avec le prince du jour.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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9 COMMENTAIRES

  1. 1- Avec les militaires on ne sait jamais, il faut donner un peu de temps au temps pour y voir un peu plus clair, parce que des exemples contraires au cas Zimbabwéen n’en manquent pas en Afrique malheureusement:Les sieurs ATT, Dadis, Diendéré, Jammeh, Ould…ont réfléchi deux fois sur le bien fondé de leurs actes…!!!!

    2- En attendant il va falloir que les presses arrêtent avec l’idée qu’elles se sont fabriquées sur M Mugabé et des Zimbabwéens. Si réellement ils étaient des opprimés du régime comme on nous a toujours chauffer les tympans avec, ces Officiers allaient jeter M Mugabé manu militari en prison à défaut d’attenter à sa vie, ce serait le bazar dans les rues pour ses partisans, même si on a tenté de nous illustrer cette frustration de la population par une petite manif de 2008 des partisans de Morgan Tsvangirai après leur défaite…

    3- On constate donc que la presse, surtout occidentale, s’est acharnée sur ce pays, parce qu’il y a un fils de ce pays, qui ne défendait que son pays comme il l’a toujours fait, et qu’elle omettait au contraire et comme par hasard de narrer au monde entier non seulement les sources réelles, qui ont amené à la radicalisation de M Mugabé, jadis un très bon d’ailleurs de Buckingham Palace et du Commenwealth, mais surtout de ne pas sciemment expliquer les coups bas du palais de Westminster sous Tony Blair pour destabiliser le régime Zimbabwéen…!!!!

    4- Les grands tambours du siècle BBC, RFI, France24, CNN ont retenti et et leurs perroquets africains ont repris leurs échos en servant aux gens depuis 17 ans, suite aux mesures relatives à la réforme agraire, de la litière des chats, le propre même de ces médias et journaux qui sont subventionnés par les Etats, c’est à dire par les impôts des honnêtes contribuables, donc elles ont toujours défendu l’idéologie d’États des gens qui les soutiennent par des émissions où l’on perd son âme, parce qu’elles entretiennent ensemble des mensonges, qui à la longue se transforment en vérité…

    5- Conséquences: les populations concernées se retrouvent coincer entre un chauffeur routier transsexuel et un comédien de journaliste qui n’a pas rédigé lui-même son journal ou son article, mais raconte une somme de points qui ne finira pas par faire une ligne, parce qu’on se perd entre deux néants, celui dont on vient et celui vers lequel on va, et du coup tout cesse de faire sens…

    6- Ces médias, effectivement, c’est une espèce de prison, parce qu’elles ont absolument voulu tout le temps que M Mugabé soit ce qu’elles ont décidés qu’il sera. Un clou chassant l’autre, aujourd’hui avec Mugabé c’est une chose, puis demain ce serait autre chose encore et puis on aura perdu la mémoire de ces choses là. Les Zimbabwéens, surtout ces Officiers de l’Armée ont simplement compris tout ce cirque occidental autour de Mugabé et du Zimbabwée et qu’il revenait au peuple Zimbabwéen de ne pas se laisser transformer en populace, c’est à dire le peuple qui a cessé de penser…

    • J’aimerais savoir ce qui fait de MUGABE aussi un défenseur de l’intérêt de son peuple. Si comme vous le dites, la réforme agraire c’est depuis 17 ans, l’accord de LANCASTER HOUSE c’était depuis 1978. Il était convenu dans cet accord que les terres doivent être retirées à la minorité Blanche mais qu’elles doivent être achetées. L’Angleterre et les USA s’étaient engagés devant la planète toute entière de payer la totalité de cette somme sans que le Zimbabwe ne débourse 1 rond. C’était le principal volet de l’accord et un autre volet était la réservation de 16% des sièges du parlement à la minorité blanche que les Africains eux-mêmes ne voulaient pas voir partir.

      Qu’est-ce qui explique le fait que la question du retrait de ces mêmes terres soit encore d’actualité 40 ans après ? Qu’est-ce que le grand MUGABE attendait pendant tout ce temps ? Si c’est parce que les cousins de la minorité blanche n’ont pas respecté leurs engagements, qu’est-ce qui a empêché ce grand patriote de rendre justice à peuple alors qu’il en a les moyens ?

      Non connaissance du dossier ou simple naïveté ? Une chose est sûre : aussi longtemps que l’élite Africaine continuera de prendre les vessies pour des lanternes, nos héros seront les MUGABE qui nous tireront vers le bas. 😎😎

      • “…En Bambara on a l’habitude de dire qu’il est facile de réveiller celui qui dort que celui qui fait semblant de dormir…” Pour comprendre un peu les 40 ans il suffit de d’observer juste la chronogie de cette reforme agraire:

        1- A la veille de l’indépendance en 1980, 5 000 propriétaires blancs détenaient la moitié des terres arables, soit 15 millions d’hectares…!!!!

        2- Les populations noires étaient pour leur part cantonnées sur des terres communautaires dans les zones les moins productives. C’est ainsi que le problème de la terre s’est retrouvé au cœur de la lutte pour l’indépendance…!!!
        Voilà au passage pourquoi M Mugabé se retrouve au devant des intérêts de son peuple avec bien sûr d’autres comme Shona, Ndabaningi Sithole,Herbert Chitepo,Joshua Nkomo…

        3- Donc le premier gouvernement mis en place après 1980 avait pour priorité la mise en œuvre d’une grande réforme agraire. Justement le fameux Lancaster House: Pourquoi les velléités de réforme agraire du jeune Zimbabwe se heurtèrent á ces aux accords signés en 1979 avec les Anglais pour fixer les conditions de l’accès à l’indépendance. Evidemment pour protéger les intérêts de la population blanche! D’accord! Mais et les Zimbabwéens chez eux?

        4- ils octroiyèrent aux anciens colons des garanties économiques pour les dix ans à venir, tout en prenant le soin d’exclure toute expropriation et nationalisation générale tout au long de cette période. Ce qui amena durant dix ans le principe du “willing buyer, willing seller”, c’est à dire l’Etat peut acquérir des terres uniquement dans le cadre de ventes de gré à gré…!!!

        6- Ainsi le nouvel Etat prévu de redistribuer 11 millions d’hectares à 120 000 familles. Mais en 1989, seul un million d’hectares a été redistribué et en 1990, moins de 20 000 familles ont été installées sur ces terres, mais à l’expiration des accords de Lancaster House, le gouvernement Mugabé remet à l’ordre du jour la réforme agraire et édicte en 1992 le “Land acquisition Act”, et publie de 1992 à 1997 de nouvelles lois visant à intensifier le programme de redistribution et 3,5 millions d’hectares ont été ainsi redistribués au bénéfice de 71 000 familles…

        7- Question: pourquoi la GB y renonca en renâclant à soutenir financièrement cette réforme agraire comme il était pourtant prévu dans les accords de Lancaster…? Apparemment on a dû confondre les vessies quelque part, le porc d’un côté et le boeuf de l’autre!!!!

      • 1- M Yugubané, criez, hurlez comme vous voulez, la caravane zimbabwéenne a déjà passé…

        2- D´ailleus oublions toute cette histoire de colons et de Lancaster House et revenons aux faits présents, pourquoi les Zimbabwéens n´ont pas mis M Morgan Tsvangirai à la tête du pays, 10 ans plus jeune que M Emmerson Mnangagwa, opposant et dauphin…!!!!!!

        3- Pour la simple raison que son soi-disant de MDC n´est qu´un vendu britanique et Us…Cela les Zimbabwéens l´ont compris!M Mnangagwa est quand même ministre depuis 1982…Donc les Zimbabwéens voulaient continuer avec la ZANU-PF, mais pas avec Mme Grâce Mugabé, c´est tout…!!!!

        • Pourquoi tu réponds à une question aussi stupide, mais surtout de mauvaise foi…

          comme si les blancs travaillaient pour les intérêts des zimbabwéens…

          En afrique du sud, les blancs ont tout gardé: terres, or, diamants, entreprises, argents… aucune redistribution…
          Et pourtant les noirs y sont toujours dans la misère, dans les townships… Même le président dénonce le monopole des blancs sur les richesses de l’Afrique du Sud.

          Ce que Mugabé a fait, c’est ce que tous les pays du monde ont fait après leurs libérations: usa, algérie, vietnam, france ….
          Après libération on dégage les colons un point c’est tout!!!

          Attention, on ne dit pas que Mugabé a tout fait bien.
          Mais lui reprocher de reprendre la terre de ses ancêtres pour son peuple: seuls les nègres les plus stupides, lui reprochent cela….
          comme toujours c’est surtout les nègres francofous!

          • Tu ne sais pas de quoi tu parles. Non seulement le cas Zimbabwéen n’a rien à voir avec le cas Sud Africain, mais aussi il pouvait faire comme en Algerie et personne n’aurait rien à lui reprocher. 💡💡

        • Si on oublie les colons pour revenir au présent, je ne dirais pas M. Tsiwanguirai mais depuis Simba Makoni avait battu MUGABE. Lui-même avait averti que même s’il perdait les élections, il ne quitterait pas parce que lui il a fait la guerre de libération. Et comme prévu, MAKONI lui avait battu et il a refusé de partir. Dix ans après, ce nommé TSIWANGUIRAI aussi l’avait battu et cette fois-ci, le Vieux lui-même voulait quitter mais sa femme et les caciques du ZANU-PF avaient usé de toutes leurs pressions pour qu’il ne quitte pas. C’est pourquoi les résultats du scrutin avaient pris plus de 4 mois avant d’être publiés. Ayant vu qu’après avoir fait assassiner MAKONI, dix ans après le peuple lui a préféré TSIWANGUIRAI aussi, lui-même ne voulait plus gouverner mais il n’a pas pu se soustraire de la pression de sa nouvelle femme. On a fini par trouver un compromis et faire de TSIWANGUIRAI le vice-président. On a tenté de le tuer lui aussi, il a échappé mais son épouse n’a pas eu la chance….

          On peut remonter le passé et là aussi, contrairement à ce que vous dites, le retrait des terre avait commencé moins d’un an après l’indépendance mais le problème est qu’au lieu d’être remises au propriétaires, les terres étaient distribuées entre les membres du parti au pouvoir et les membres de l’ethnie SHOANA. Imaginez un instant les Maliens ayant mené une telle guerre pour l’indépendance et qu’une celle là acquise, les Songhaï voient leurs terres prises aux Blancs pour partir aux bambara…. Ce fut la guerre et elle s’est soldée par le massacre de plus de mon 25 000 TSONGAS. Après cela, le héros avait perdu beaucoup de sa légitimité et les les parrains de l’accord on vite fait d’en profiter. C’est devenu comme un deal, eux ne parlent de la tribalisation meurtrière provoquée par Mugabe et ce dernier ne leur demande plus rien. Les blancs ont continué à garder les terres….

          💡💡💡💡💡💡💡💡💡

          • Que les occidentaux veulent déstabiliser (comme la RCA ou le Cameroun qu’ils voudraient refaire un remake de la Syrie! )

  2. “Ils sont en prison et ceux qui les soutenaient dans cette absurdité continuent avec le Prince du jour”

    ….. Et après ?

    Ainsi va la vie, l’imbécillité des uns fait la force des autres. C’est vrai que si Sanogo et le CNDERRIÈRE avaient réuni les forces vives de la Nation et faire ce que vous dites ici, ils allaient devenir des héros pour des jeunes même au delà du MALI mais ont-ils eu le temps de le faire ? J’en doute.

    Cet article semble mettre en cause les délinquants du CNDERRIÈRE et les politiciens véreux alors que les premiers coupables se trouvent ailleurs. À entendre Mahmoud DICKO le jour du putsch, on apprend que les mutinés sont venus chercher son aval et son soutien avant de se lancer dans le putsch. Nombreux sont les Maliens qui ont appris par sa voix que la mutinerie s’est transformée en coup d’État. Ayant entendu cela, le Chérif de NIORO qui est à la tête d’une confrérie rivale, voire ennemie du Wahabisme du Mahmoud DICKO se devait de rejoindre Kati. Pour se rapprocher du CNDERRIÈRE plus que son rival, il a fait une KALWA de quelques jours pour bénir Sanogo et sa racaille. Les Donsos, eux ont promis de donner à Sanogo ce qu’ils n’ont jamais donné à quelqu’un parce que (paraît-il) Sanogo est leur propre enfant car son père était Donso. Les griots, les Salif Bléni, les opportunistes de toute sortes, des centaines de mouvements et d’associations aux noms plus fantaisistes les uns que les autres on vu le jour. Le tout à un moment où l’intérêt supérieur de la nation était plus que jamais menacé. Au lieu de mettre le peuple opportuniste du MALI sur banc des accusés on s’en prend aux politiciens et à ces petits crétins qui ne demandaient rien d’autre que de ne pas aller à la guerre…..💡💡💡

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