Coup de force au Zimbabwe: encore beaucoup d’interrogations

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Unes de la presse à Harare, le 15 novembre 2017. © REUTERS/Philimon Bulawayo
Unes de la presse à Harare, le 15 novembre 2017. © REUTERS/Philimon Bulawayo

Au Zimbabwe, l’incertitude est encore très grande ce jeudi 16 novembre au matin. Vingt-quatre heures après le coup de force de l’armée dans la nuit de mardi à mercredi, l’avenir du pays se dessine toujours en pointillé. Quelle est la situation dans le pays ? Pour l’instant en tout cas, rien ne semble filtrer des probables négociations qui ont lieu à l’abri des regards indiscrets.

Hier, mercredi 15 novembre, la capitale zimbabwéenne, Harare, s’est réveillée contrôlée par les militaires. En réalité, leur coup de force n’a pas changé la vie quotidienne des habitants de la ville, qui continuent à vaquer à leurs occupations, presque comme si de rien n’était.

Questions sans réponse

Mais un grand nombre de questions restent sans réponses plus de 24 heures après l’intervention des officiers à la télévision mercredi matin. Ceux-ci ont bien fait savoir que leur coup de force n’a rien « d’un coup d’Etat » et qu’ils souhaitent passer la main, après un retour à une situation « normale ». Pour l’heure effectivement, rien ne laisse penser que la situation pourrait brutalement dégénérer, mais il est difficile de prévoir ce qui sortira des négociations qui sont probablement en cours derrière les portes closes, à Harare, avec les responsables de la SADC et de l’Union africaine.

Les Zimbabwéens doivent, pour l’instant, s’en tenir à la déclaration du général Sibusiyo Moyo. Il s’est exprimé hier à la télévision nationale, assurant que l’objectif de ces opérations était d’éliminer les « criminels » de l’entourage du chef de l’Etat. Plusieurs arrestations ont été menées. Celle, notamment, du ministre des Finances, Ignatius Chombo. Selon la presse zimbabwéenne, 10 millions de dollars auraient été saisis chez lui.

Des proches de l’épouse du chef de l’Etat arrêtés ?

D’autres noms circulaient hier : ceux des ministres de l’Education et de l’administration territoriale. Mais aussi celui du directeur adjoint des renseignements. Des proches de l’épouse du chef de l’Etat, Grace Mugabe, auraient également été arrêtés.

Retenu dans sa résidence personnelle, Robert Mugabe ne s’est pas encore exprimé. Acceptera-t-il de quitter le pouvoir et de passer la main ? Si ce n’est pas le cas, le coup de force pourrait véritablement se transformer en coup d’Etat. On attend également d’en savoir plus sur ceux qui sont maintenant aux commandes puisque le vice-président Emmerson Mnangagwa ne s’est toujours pas exprimé.

Quel avenir pour Grace Mugabe ?

Enfin, l’avenir de la première dame, Grace Mugabe, reste également en suspens, alors qu’il s’agit sans aucun doute d’un des grands enjeux des discussions qui se trament certainement dans les différentes capitales de la région.

 Par RFI Publié le 16-11-2017 

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