En Côte d’Ivoire, la nuit de jeudi à vendredi et le début de matinée ont été très agités avec des tirs d’armes automatiques et plusieurs villes de garnison bloquées par des forces armées. A Bouaké, Korogho, Daloa et Daoukro, des militaires réclament des hausses de salaire et un meilleur traitement de la part du gouvernement. Incident sans victimes officiellement recensées, mais les militaires semblent déterminés.
Le Conseil national de sécurité présidé par le chef de l’Etat Alassane Ouattara a tenu une réunion d’urgence, où l’on a du faire ou refaire le film de cette journée qui s’est traduite par quelques actions coup de poing de militaires en colère.
Des soldats du rang qui à Bouaké puis à Daloa Korogho et enfin à Daoukro se sont rendus maîtres des lieux stratégiques et des axes principaux des villes. Brièvement et symboliquement comme à Korogho ou à Daoukro, où des barrages éphémères ont été dressés. Plus longuement et avec détermination à Bouaké où il y a encore peu, les barrages sur les principaux axes et routes étaient bel et bien en place.
D’où cette réunion du Conseil national de sécurité réunissant tous les ministres clefs dans ce genre de circonstance. Le ministre de la Défense, Alain Richard Donwahi, s’est auparavant entretenu avec le président Ouattara de la situation, afin d’analyser le degré de gravité des évènements, qui il convient de le souligner, n’ont pas fait de victimes directes.
Un air de déjà-vu à Bouaké
Lors de cette réunion désormais terminée, les dirigeants ivoiriens ont probablement tenté de mesurer les revendications qui animent ces militaires, qui se considèrent comme laissés pour compte. Selon le communiqué diffusé par le ministère de la Défense, ces revendications portent sur des hausses de salaire, le paiement de primes ou encore sur une progression hiérarchique jugée trop lente.
Il y a également une revendication qui laisse perplexes bon nombre d’observateurs ici, sur une prime « ECOMOG » que revendiqueraient certains de ces militaires. Mais dans l’ensemble, on a tout de même l’étrange impression de revivre le scénario de la fin 2014, lorsque les militaires de Bouaké, déjà à l’époque, mais aussi des camps militaires d’Abobo ou d’Akouédo, réclamaient également ce genre de gratifications.
Quelle sera la décision du ministre et surtout du chef de l’Etat qui est le chef suprême des armées, on ne le sait pas encore. Le communiqué de la mi-journée recommande aux militaires insurgés de retourner dans leur caserne, en vue de permettre de trouver des solutions durables.
Le ministre de la Défense s’est exprimé vendredi soir au journal télévisé, au sortir du Conseil national de sécurité. Alain Richard Donwahi a notyamment annoncé qu’il se rendrait samedi à Bouaké.