En Côte d’Ivoire, le refrain du « tous corrompus » gagne du terrain

1
Une caissière compte des billets de 10 000 francs CFA, à Abidjan, en avril 2002. CRÉDITS : ISSOUF SANOGO/AFP

Selon l’institut Afrobaromètre, 47 % des Ivoiriens ont payé un pot-de-vin à un policier au cours des douze mois précédant l’enquête.

En Côte d’Ivoire, ces temps-ci, la corruption occupe une place de choix dans les discussions de comptoir. Anecdotes des uns et des autres sur les forces de sécurité, expériences d’entrepreneurs face aux douaniers ou à l’administration fiscale, état des lieux comparatif entre l’époque de Laurent Gbagbo et la présidence d’Alassane Ouattara… Tout le monde en parle. La corruption serait aujourd’hui « endémique », « inouïe », « révoltante »… Mais qu’en est-il réellement ?

Si le dernier rapport de l’ONG Transparency International, publié en janvier 2017, ne laissait déjà entrevoir que peu de progrès (la Côte d’Ivoire est passée de 106e pays le plus corrompu sur 167 en 2015 à 108e sur 176 en 2016), un nouveau rapport de l’institut Afrobaromètre, paru vendredi 20 octobre, offre de nouveaux éléments de réponse. Pour ce faire, 1 200 Ivoiriens ont été interrogés entre décembre 2016 et janvier 2017, précisent les auteurs.

Et les résultats du sondage sont saisissants : 47 % des personnes interrogées ont, au cours des douze mois précédant le sondage, payé au moins une fois un pot-de-vin à un agent de police, et 31 % à « un agent du gouvernement afin d’obtenir un document ». Et la tendance s’est aggravée ces dernières années. Par exemple, alors qu’ils n’étaient que 13 % à avoir versé un bakchich aux agents des services d’eau et d’électricité en 2014, ils sont 20 % à l’avoir fait en 2017. Pis, selon le rapport, 68 % des Ivoiriens craignent des représailles ou des conséquences négatives s’ils signalent des faits de corruption dont ils sont témoins.

Les politiques de plus en plus soupçonnés

Autre enseignement important du rapport : les Ivoiriens sont de plus en plus désabusés face à la capacité de leurs dirigeants à lutter contre le phénomène. Parmi eux, 59 % estiment que leur gouvernement répond mal à la corruption, et ce malgré la création en 2013 d’une Haute Autorité pour la bonne gouvernance (HABG) placée sous l’autorité du président de la République – mais dont le flou des prérogatives n’a d’égal que la rareté des rapports.

Leur vision de la classe politique continue d’ailleurs de se dégrader. Si les policiers et gendarmes, ainsi que les hommes et femmes d’affaires, sont, de loin, considérés comme les plus corrompus (par respectivement 49 % et 45 % des Ivoiriens), les politiques sont de plus en plus soupçonnés. Alors qu’en 2013 les Ivoiriens n’étaient « que » 19 % à penser que le chef de l’Etat et les responsables de la présidence étaient corrompus, ils sont aujourd’hui 28 % à douter de leur probité. Même augmentation pour les agents du gouvernement et les députés.

 

Alors, simple catastrophisme des Ivoiriens ou réelle augmentation du « mangement », qu’il soit petit ou grand ? Le baromètre ne le dit pas, mais les autorités auraient tort de prendre ces signaux à la légère.

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. comrades it is like we all know that throughout Africa corruption is excessive to degree that in many places it is a way of life. I find Africans in America that often boast corruption in America is minor in comparison to Africa. Corruption in America tend to be limited to illegal activities whereas in Africa virtually all activities are subject to corruption. Limited corruption tend to contribute immeasurably to upgrades in living conditions. Unfortunately this is often not taken into account in Africa. In case of Ivory Coast corruption tend to be at greater degree in Buntu (negroid) led nations where members of governing family are caucasian. You need not look beyond Angola plus Ivory Coast as prime examples. These governing lead families contact to Europe seem to increase presence of corruption plus cost of living under a disguise of overall conditions are better. That better overall living conditions is extended to a very few who are well positioned socially to extent that they advise those of lesser financial means that conditions are improving plus in turn those of lesser financial means take on attitude conditions are improving despite not having experienced any of those improvements. This is European psychology at its best. What is cure for this “mess” plus its implementation is greatest key to developing widespread modern living communities throughout Africa. If it was not for selfishness reinforced by corruption gains Africa could be best place in this world to live. However, it may take limited plus timely well placed extreme actions to cure corruption in Africa. Elimination of corruption is elimination of many of Africa’s problem including withal to total security plus order. With security plus order fulfill “sky” is limit for development except where leaders are rulers. Unto corruption is eradicated systems of living in Africa will continue to facilitate plus necessitate corruption for survival sake. Very much sincere, Henry Price Jr. aka Obediah Buntu IL-Khan aka Kankan aka Gue. translationbuddy.com

Comments are closed.