Côte d'Ivoire : Quand c'est "l'opposition" qui organise les élections

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La Commission électorale indépendante (Cei), la structure chargée de l’organisation des élections, est composée dans son écrasante majorité des membres de l’opposition conduits par un responsable du PDCI-RDA, Robert Beugré Mambé. Elle est l’institution responsable de tout le processus électoral.

Longtemps attendue et par les Ivoiriens eux-mêmes et par la communauté internationale, l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire pourrait avoir lieu, comme nous l’avons déjà indiqué dans nos différents articles, en "fin février ou début mars 2010" selon Robert Beugré Mambé, président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), la structure chargée de l’organisation des élections.

Face à une situation qui n’a que trop duré, certains leaders politiques de l’opposition, même si le président Laurent Gbagbo  soutient mordicus qu’"il n’y a pas d’opposition en Côte d’Ivoire au plan strictement juridique, au plan de la définition des mots", n’ont pas hésité une seule seconde à porter un doigt accusateur sur le pouvoir qu’ils prennent pour responsable du retard accusé dans le processus électoral. Pour les figures emblématiques de "l’opposition"  Alassane Dramane Ouattara du RDR et Henri Konan Bedié du PDCI RDA, "le camp Laurent Gbagbo ne veut pas aller aux élections".

Interpellé sur la question lors de son grand oral devant la presse nationale et internationale, le mercredi 16 décembre au siège du quotidien national Fraternité Matin qui fêtait ses 45 ans d’existence, le président Laurent Gbagbo a répondu en ces termes : "en tant que candidat, plus vite on va aux élections et mieux ça vaut pour moi. J’y ai tout intérêt (ndlr : les sondages menés par une agence française lui sont largement favorables avec 47% contre 26% pour l’oposition). C’est la Commission électorale indépendante (Cei) qui organise les élections. Quand elle vient me voir pour me dire qu’on n’a pas fait telle chose, que voulez vous que je lui dise ? De bâcler le travail d’identification pour lequel on a eu la guerre ? Cela n’est pas possible. Il faut qu’on sorte véritablement de la crise".

Auparavant, sur la même question du report du scrutin, le président Gbagbo a indiqué à un reporter de France 24 Willy Bracciano, qu’ "après tout, c’est l’opposition qui organise les élections et qu’elle est responsable de ce qui arriva". Ce qui n’est pas vraiment faux. Car, la Commission électorale indépendante est composée dans son écrasante majorité des membres de l’opposition conduite par un responsable du PDCI RDA, Robert Beugré Mambé. Interpellé notre confrère de RFI, ce dernier n’a pas voulu faire des commentaires sur les propos du président Gbagbo.

La Commission Electorale est composée d’une commission centrale de 25 membres, 314 commissions déconcentrées qui se répartissent comme suit : 18 CER (Commissions Electorales Régionales), 38 CED (Commissions Electorales Départementales), 28 CEC (Commissions Electorales Communales), 228 CESP (Commissions Electorales Sous-Préfectorales), 1 Commission Spéciale Coordination Abidjan.

La Commission électorale indépendante de la Côte d’Ivoire est l’institution responsable de tout le processus électoral. Elle s’occupe de la gestion des fichiers électoraux, l’établissement des listes électorales, la régularité du déroulement des opérations de vote, l’accréditation des observateurs nationaux et internationaux, la proclamation provisoire et définitive des résultats et l’archivage des documents et matériels électoraux.

 Le FPI se bat pour la transparence du processus électoral

 Pour l’ancien Premier ministre, président du Front Populaire Ivoirien (FPI), le parti au pouvoir, Pascal Affi N’Guessan qui est également le porte-parole du président Laurent Gbagbo "malgré la composition plus ou mois déséquilibrée de la Commission Electorale Indépendante, le camp présidentiel se bat pour la transparence du processus électoral. Nous voulons être rassurés sur la fiabilité de la liste électorale, sur le vote, la collecte, le traitement et la publication des résultats". Il s’agit là d’assurer un scrutin crédible. A ce sujet, l’actuel Premier ministre, Guillaume Soro a indiqué à notre confrère Fraternité Matin que "la stabilité après l’élection est beaucoup liée à la qualité de l’enrôlement, de la liste électorale, à la transparence que nous mettons dans les opérations. C’est pourquoi nous avons mis un mécanisme transparent"

Alassane DIARRA

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