Côte d’Ivoire: plainte à Paris visant Ouattara pour crime contre l’humanité

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PARIS (AFP) – 19:40 – 02/05/11 – Une Française affirmant que son père ivoirien a été tué en mars lors des violences en Côte d’Ivoire, a déposé une plainte lundi à Paris pour crime contre l’humanité, qui vise le président ivoirien Alassane Ouattarra, a annoncé le cabinet de Me Jacques Vergès à l’AFP.

Les avocats Roland Dumas et Jacques Vergès, qui sont les conseils du président déchu Laurent Gbagbo, ont déposé une plainte contre X avec constitution de partie civile au nom d’une de leurs clientes, Guenaël Lapu, résidant en région parisienne et dont le père Jean-Gabriel Bouana a trouvé la mort le 30 mars 2011 à Duékoué, en Côte d’Ivoire.

La plainte avec constitution de partie civile a été envoyée au doyen des juges d’intruction du tribunal de grande instance de Paris, une procédure qui conduit à la désignation automatique d’un juge d’instruction qui décide alors de la classer sans suite ou d’ouvrir une information judiciaire.

M. Bouana a disparu lors "des massacres (qui) se sont déroulés dans la région faisant entre 800 et 1.000 morts et/ou disparus", affirment-ils dans cette plainte consultée par l’AFP.

Selon le témoignage de sa fille, "Monsieur Bouana a été emmené de force puis assassiné par des membres des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), dépendant de Monsieur Alassane Ouattara qui avaient assiégé la ville de Duékoué".

"Sur son corps les témoins ont constaté plusieurs impacts de balles localisés au niveau de la poitrine et de l’épaule droite", écrivent les deux avocats qui ont porté plainte en France où Alassane Ouattara dispose d’un domicile.

Quelque 536 personnes ont été tuées depuis fin mars dans des violences intercommunautaires dans l’ouest de la Côte d’Ivoire dont la majorité dans la ville de Duékoué, selon le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme.

Le Comité international de la Croix-Rouge a pour sa part fait état d’au moins 800 morts rien qu’à Duékoué le 29 mars.

AFP


M. Gbagbo a "accepté" la victoire de M. Ouattara (Kofi Annan)

L`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo "n`a pas donné l`impression qu`il contestait" la victoire d`Alassane Ouattara à l`élection présidentielle ivoirienne de novembre, il l`a "accepté", a déclaré Kofi Annan, après avoir rencontré lundi M. Gbagbo à Korhogo (nord).

M. Gbagbo, "ne nous a pas donné l`impression qu`il contestait l`élection ou bien l`autorité du président Ouattara. Ca, je crois qu`il l`accepté. Dans les conversations qu`on a eu avec lui, le langage était clair", a déclaré l`ex-secrétaire général de l`ONU lors d`une conférence de presse à Abidjan. M. Annan, l`archevêque sud-africain Desmond Tutu et l`ancienne présidente d`Irlande et ex-Haut commissaire aux droits de l`homme de l`ONU, Mary Robinson, tous membres du groupe dit des Elders (Anciens), ont rencontré le président déchu lundi matin à Korhogo, où il est en résidence surveillée. "On l`a encouragé: au moment venu, lui-même devra parler, et encourager ses partisans à se calmer et à se réconcilier. J`espère que ça viendra plus tôt que tard", a ajouté M. Annan.

Au sujet du processus de réconciliation, Mgr Tutu a pour sa part indiqué qu`ils avaient "exhorté" le président Ouattara, que les trois personnalités ont rencontré dimanche, à "ne pas le faire dans la précipitation" et que les Ivoiriens devaient "s`approprier" ce processus.

Mme Robinson a jugé de son côté "très important" qu`il y ait à la fois "la vérité, la réconciliation et la justice". "Ce qui s`est passé en Côte d`Ivoire est un message important pour l`Afrique et au-delà, et la façon dont cela s`est terminé est aussi un message", a par ailleurs déclaré M. Annan, en évoquant les élections à venir
dans de nombreux pays africains en 2011.

"Il y a des règles du jeu (lors d`une élection). On peut gagner, on peut perdre, et il faut accepter le résultat. Ceux qui ont l`intention de nuire au processus électoral et démocratique doivent payer le prix de leurs actes", a-t-il conclu.

AFP (via abidjan.net) – 2 mai 2011

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