En Côte d’Ivoire, après un report de deux semaines, c’est ce mardi 2 octobre 2012 que s’ouvre à Abidjan un procès très attendu, celui du général Brunot Dogbo Blé. Le nom de l’ex-patron de la garde républicaine, du temps de Laurent Gbagbo, est cité dans plusieurs affaires. Il est notamment accusé par la justice ivoirienne de génocide, d’assassinat, d’enlèvement et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Il avait été arrêté par les FRCI le 15 avril 2011, quatre jours après la chute de Laurent Gbagbo.
La Cour pénale internationale s’intéressait fortement à lui mais finalement c’est devant la justice ivoirienne que le général Brunot Dogbo Blé devra se défendre. L’ex-chef de la garde républicaine ne sera pas seul dans le box ; quatre autres militaires devraient comparaître à ses côtés, mais c’est bien vers lui que tous les regards seront tournés.
Le procès qui doit s’ouvrir ce mardi 2 octobre ne portera que sur une partie des crimes qui lui sont imputés. Réunie pour l’occasion à la cour d’appel d’Abidjan, la justice militaire devra se pencher sur les assassinats commis durant la crise post-électorale de soldats suspectés de sympathie avec Alassane Ouattara. Le plus emblématique est le meurtre du colonel-major Dosso en mars 2011. Selon une source judicaire, deux des militaires qui se trouveront aujourd’hui dans le box ont reconnu l’enlèvement à la sortie de l’hôtel du Golf puis l’assassinat de l’ex-pilote de Félix Houphouët-Boigny et désigné le général Dogbo Blé comme le commanditaire.
Après ce procès pour lequel il risque la prison à vie, celui qui durant la bataille d’Abidjan régnait en maître sur le quartier du Plateau, n’en aura pas fini avec les juridictions militaires mais aussi civiles. Il est cité dans l’enquête sur la disparition du directeur du Novotel d’Abidjan, du patron de SIFCA et de deux employés de cette société. Enfin depuis lundi, une autre accusation pèse sur lui, celle de complicité dans l’assassinat du général Gueï.
RFI/ 02/10/2012