(AFP) – Malgré l’échec de sa marche de jeudi, le camp d’Alassane entend repartir vendredi à l’assaut de la télévision d’Etat ivoirienne et du siège du gouvernement à Abidjan pour mettre à bas le régime de Laurent , au risque d’un nouveau bain de sang.
Les pro-Ouattara ont maintenu leur appel à la mobilisation au moment où la Côte d’Ivoire, en proie à une quasi-guerre civile après le putsch manqué de 2002, était encore une fois au bord du précipice.
Abidjan a été jeudi le théâtre de scènes de guerre et dans l’intérieur du pays une reprise du conflit menaçait entre l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) – qui tient le nord depuis huit ans – et les forces fidèles à Gbagbo.
Dans la capitale économique, les partisans de Ouattara, qui comme Gbagbo revendique la présidence après l’élection controversée du 28 novembre, sont descendus par milliers dans les rues en direction de la radio-télévision RTI.
Mais les forces de sécurité loyales au président sortant les ont empêchés de rejoindre ce lieu stratégique, n’hésitant pas à tirer à balles réelles. De neuf à une trentaine de personnes, selon les bilans, ont été tuées et au moins 80 blessées.
Retranché à l’hôtel du Golf, le gouvernement Ouattara n’a pu en sortir, les FN ne parvenant pas à lever un barrage des FDS à proximité malgré de violents échanges de tirs. Les ex-rebelles ont perdu deux éléments.
Dans l’intérieur, la situation était aussi extrêmement tendue: les FN se sont affrontées aux FDS à Tiébissou (centre) mais ne sont pas parvenues à descendre sur la capitale politique Yamoussoukro.
Semblant pour l’heure maître de la situation sur le terrain, Gbagbo restait cependant sous forte pression internationale.
Il dispose d’un "temps limité" pour céder le pouvoir, a affirmé Washington, qui, comme la quasi-totalité de la communauté internationale, reconnaît Ouattara comme président.
L’Union européenne se préparait à sanctionner 18 ou 19 personnes, essentiellement des proches de Gbagbo, par un gel d’avoirs et des restrictions de visas.
Quant au Conseil de sécurité de l’ONU, il a mis en garde les auteurs d’attaques contre des civils, soulignant qu’ils seront tenus responsables de leurs actes et "traduits en justice".
AFP