Côte d’Ivoire : liberté provisoire pour neuf proches de Laurent Gbagbo

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Gilbert-Marie Aké N’gbo, ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo, figure parmi les neuf personnalités remises en liberté provisoire, le 20 décembre 2012..

La justice ivoirienne a annoncé la mise en liberté provisoire de neuf prisonniers pro-Gbagbo le 20 décembre. Parmi eux Gilbert Marie Aké N’gbo, le dernier Premier ministre de Laurent Gbagbo, les anciens ministres Désiré Dallo, Christine Adjobi et Jean-Jacques Béchio, le syndicaliste Basile Mahan Gahé ainsi que Norbert Gnahoua Zibrabi, directeur de publication de deux quotidiens pro-Gbagbo; Maho Glofiéhi, un chef de milice de l’Ouest, et Ibrahim Magassa, un homme d’affaires franco-ivoirien. Enfin, le commandant Dua Kouassi, l’aide de camp de Laurent Gbagbo, fait aussi partie de la liste.

 La plupart de ces prisonniers étaient détenus dans l’extrême nord de la Côte d’Ivoire, à Boundiali. D’autres étaient à Korhogo, Katiola ou encore à Abidjan. Tous devraient arriver dans la capitale économique ce vendredi dans la journée.

D’après le parquet, il s’agit d’une procédure normale : les avocats déposent régulièrement des demandes de liberté provisoire, et sur ces cas, les juges d’instruction ont estimé « que leur détention n’était plus nécessaire à la manifestation de la vérité ».

Mais on peut aussi se demander s’il ne s’agit pas d’un geste d’apaisement de la part d’Alassane Ouattara. Un geste auquel la communauté internationale semble tenir.

Début décembre, Sylvain Miaka Oureto, le président par intérim du FPI, Front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo, avait plaidé la cause des détenus proches de l’ancien président devant François Hollande, avant d’être reçu par Macky Sall, le président sénégalais, qui endosse désormais le rôle de médiateur entre Alassane Ouattara et l’opposition pro-Gbabgo.

Réaction du FPI

Franck Bamba, le secrétaire national à la communication du FPI salue un premier geste positif mais dit attendre la libération du président Gbagbo pour qu’il y ait une véritable réconciliation.

Franck Bamba

Secrétaire national à la communication du FPI

C’est un premier pas qui pour nous augure d’un avenir prometteur pour la paix (…)Nous pensons qu’une réconciliation en Côte d’Ivoire sans le président Gbagbo serait une réconciliation factice.

Ghana: l’examen de la demande d’extradition du porte-parole de Laurent Gbagbo reportée en janvier

Au Ghana, le tribunal en charge du dossier Katinan a décidé hier de reporter au mois prochain l’examen de la demande d’extradition du porte-parole de Laurent Gbagbo. Voilà plusieurs mois que la Côte d’Ivoire réclame que le Ghana lui envoie Justin Koné Katinan, qu’elle accuse de crimes économiques et de crimes de sang. Jusqu’ici, la justice ghanéenne s’est opposée à l’extradition du porte-parole de l’ex président ivoirien.

Les juges ghanéens ont jusqu’ici refusé d’extrader Justin Koné Katinan. Arrêté à deux reprises à Accra, le porte-parole de Laurent Gbagbo a été remis en liberté sous caution. Et ça a le don d’énerver Abidjan. Alors, le ministre de la Justice ghanéen Benjamin Kunbuor se défend : « Nous sommes pour les relations de bon voisinage et le Ghana n’a aucun intérêt à ce que la Côte d’Ivoire soit instable. Ce serait injuste d’utiliser ce cas individuel comme le révélateur des relations entre le Ghana et la Côte d’ivoire. Ce sont nos procédures judiaires. Historiquement, au Ghana les tribunaux ont jalousement défendu leur indépendance. et ils ont gagné avec la Constitution de 92. L’exécutif peut être en désaccord avec les décisions de justice, mais on ne peut pas intérférer. C’est la tradition au Ghana. »

Ces dernières années, le gouvernement a, lui même, perdu plusieurs affaires en justice. Ce que confirme Victor Brobbey, chercheur au Centre pour le développement de la démocratie à Accra : « La fonction de juge est ici très très respectée, jusque dans le cérémonial, nos juges portent encore la perruque, il faut s’adresser à eux en leur disantMy Lord, ou Votre Honneur. Ce sont des membres d’une élite que la société met sur piédestal. Et puis les juges et avocats ont été en pointe dans le combat pour la démocratie dans les années 70-80. »

Ajoutez à cela un système judiciaire à l’anglo-saxonne, où les décisions de justice peuvent faire loi et des magistrats, qui, aux dires de diplomates sont plutôt bien formés et bien payés et vous avez quelques ingrédients qui permettent de comprendre le pouvoir des juges au Ghana.

 

RFi / 21/12/2012

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