Côte d’Ivoire: le HCR craint des déplacements de très grande envergure

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 GENEVE (AFP) – Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué mardi craindre des déplacements de population "massifs" en Côte d’Ivoire si le pays ne sort pas l’impasse politique.

"Le HCR reste préoccupé par l’impasse politique qui suscite une peur généralisée et qui, si elle n’est pas résolue, pourrait conduire à un déplacement massif", a expliqué une porte-parole de l’organisation, Melissa Flemming, lors d’un point presse.

Pour l’instant, le HCR a enregistré 38.600 déplacés par les violences en Côte d’Ivoire. "Il s’agit de déplacements locaux dans l’ouest du pays", a précisé Mme Flemming.

Pour répondre aux besoins humanitaires, le HCR a démarré lundi à Duékoué (ouest) la construction d’un premier camp qui permettra d’accueillir 6.000 personnes.

Il permettra de soulager la mission catholique de Duékoué où des milliers de personnes avaient trouvé refuge.

Environ 8.600 autres déplacés ont également pu être logés pour l’instant chez des familles d’accueil dans les districts de Duékoué, Danané, Bin-Houyé et Zouan-Hounien selon le HCR. L’agence onusienne tente toutefois d’identifier des lieux adaptés pour construire de nouveaux camps dans cette région de Côte d’Ivoire.

Depuis le scrutin du 28 novembre, le pays est déchiré entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale, qui presse en vain le sortant de céder le pouvoir. Selon le dernier décompte de l’ONU, 296 personnes sont mortes depuis la mi-décembre dans des violences.

"Certaines personnes déplacées à l’ouest ont fait état de violences physiques et sexuelles, ainsi que de détention arbitraire par des groupes armés agissant en toute impunité", a indiqué Mme Flemming, précisant que ces attaques étaient commises par les deux bords.

Une autre porte-parole du HCR, Fatoumata Lejeune-Kaba, a expliqué à l’AFP que ces violences avaient eu lieu "entre fin décembre et début janvier".

Mais "la peur de représailles combinée à l’absence et la paralysie des institutions judiciaires ont empêché de nombreuses personnes de déclarer ces abus" aux autorités, a souligné Mme Flemming.

Le HCR a par ailleurs enregistré 36.318 réfugiés Ivoiriens au Liberia.

AFP


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L`Ivoirien Laurent Gbagbo engage des poursuites contre la Cédéao

Des avocats du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo ont demandé à un tribunal du Nigeria d`annuler les déclarations de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) proclamant son rival Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle de novembre.

Gbagbo refuse de céder le pouvoir à Ouattara, dont la victoire a été annoncée par la Commission électorale indépendante et validée par l`Onu mais rejetée par le Conseil constitutionnel que dirige un proche du président sortant.

Les défenseurs de Gbagbo ont intenté une action devant la Cour de justice de la Cédéao dans la capitale nigériane, Abuja, en arguant que la reconnaissance de Ouattara comme président de la Côte d`Ivoire "enfreint la suprématie" du Conseil constitutionnel ivoirien.

Ses avocats affirment aussi que la reconnaissance de son rival par la Cédéao enfreint des résolutions des Nations unies.

"Nous exhortons la cour à considérer que ces déclarations sont illégales et que, si elles sont illégales, elles sont nulles et non avenues", a déclaré aux journalistes l`un des avocats, Mohammed Lamine Faye.

Les Etats-Unis, l`UE et les Etats africains font pression sur Gbagbo pour qu`il démissionne, notamment par des mesures visant à l`empêcher de verser leurs salaires aux fonctionnaires et aux soldats qui le soutiennent. La Cédéao a menacé de recourir à la force si Gbagbo refuse de céder le pouvoir.

REUTERS – 15/02/2011

 

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