En Côte d’Ivoire, l’ancien président Henri Konan Bedié vient de tendre de nouveau la main au FPI de Laurent Gbagbo, qui attend d’être fixé sur sa libération provisoire à La Haye, pour la formation d’une grande alliance en vue de la prochaine élection présidentielle qui doit se tenir dans ce pays.
Jeudi dernier, Henri Konan Bédié, président du principal parti d’opposition de Côte d’Ivoire, le PDCI, a affirmé avoir l’accord de l’ex-président Laurent Gbagbo pour une alliance en vue de l’élection présidentielle de 2020, dans une interview sur France 24.
« Je l’ai informé, il m’a donné son accord, récemment, pour contacter le FPI », le parti fondé par M. Gbagbo, en vue de former une « plateforme » réunissant leurs forces contre le camp du président Alassane Ouattara, a déclaré M. Bédié dans cette interview diffusée dans la nuit de jeudi à vendredi par la chaîne d’information continue.
Pour l’analyste politique ivoirien Sylvain Nguessan, ces nouvelles alliances pourraient bouleverser l’espace politique qui répond à un agenda bien précis. « Le 26 janvier prochain, Monsieur Alassane Ouattara et le camp présidentiel essaieront de mettre en place le RHDP unifié qui a [déjà] débauché de nombreux cadres du PDCI – on ne finira pas de les citer. En face, Monsieur Bédié essaie de mettre en place une machine qui puisse pouvoir tenir face à ce RHDP unifié. Sur le champ politique ivoirien, lors des dernières élections qui ont vu les trois formations politiques se présenter, le président Laurent Gabgo avait recueilli 37 % des suffrage, le président Alassane Ouattara 32 % et le président Konan Bédié avait eu 25 % de l’électorat. C’est vrai que ces chiffres ont varié depuis, il y a eu le basculement de part et d’autre, il sera difficile pour le PDCI seul de venir à bout du RHDP. »
Stratégies
L’ancien président a laissé entendre dernièrement qu’il pourrait se représenter lors de la prochaine présidentielle. Selon Sylvain Nguessan, il y a trois hypothèses pour expliquer cette annonce surprise, même si, personnellement, il privilégie celle de se mettre en avant pour protéger son futur dauphin des coups éventuels de leurs adversaires.
« La première, c’est qu’il souhaite vraiment être candidat pour la présidentielle de 2020. La seconde des hypothèses, c’est qu’il essaie de couvrir ces lieutenants qui voudraient être candidat […] de sorte qu’ils puissent respirer un tant soit peu. La troisième des hypothèses, ce serait que le président Bédié essaie de calmer ces lieutenants-là, parce que ça va dans tous les sens, le temps de choisir le candidat du PDCI au temps opportun. »
Le PDCI était jusqu’au mois d’août l’allié du parti au pouvoir, le Rassemblement des Républicains (RDR) du président Ouattara, mais l’alliance a volé en éclats. Un renversement d’alliance, deux ans avant le scrutin présidentiel, marquerait un tournant dans la politique ivoirienne.
Bedié doit admettre sa retraite politique et se retirer complétement de la vie politique en Côte d’Ivoire. C’est lui qui a emmené toute cette histoire de l’Ivoirité.
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