Côte d'Ivoire: intervention militaire écartée pour le moment

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 PRAIA (Cap-Vert) (AFP) – mercredi 29 décembre 2010 – 17h40 – Une "intervention militaire" des pays d’Afrique de l’Ouest en Côte d’Ivoire pour faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir "semble heureusement écartée pour le moment", a déclaré mercredi à l’AFP le secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères du Cap Vert, Jorge Borges.

Evoquant la visite mardi à Abidjan de trois présidents ouest-africains, dont celui du Cap-Vert Pedro Pires, M. Borges a estimé que "cette première initiative de la médiation a permis détablir un pont vers le dialogue entre les deux camps", ceux de M. Gbagbo et de son rival Alassane Ouattara.

"On ne parle plus dintervention militaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui semble, heureusement, écartée pour le moment", a ajouté M. Borges, interrogé par téléphone depuis Praia alors qu’il se trouvait à Abuja avec M. Pires.

Cela laisse "de l’espace et du temps pour bien réfléchir aux intérêts du pays et d’envisager une solution pacifique".

"Nous n’en sommes qu’au début (de la médiation), mais les deux parties ont demandé du temps pour réfléchir, ce que nous voyons comme un signe très positif", a-t-il ajouté.

M. Borges a noté que la suspension de manifestations publiques dans les jours à venir, "prouve qu’ils veulent s’engager dans la voie du dialogue".

Les "jeunes patriotes" de Charles Blé Goudé, fervents partisans de Laurent Gbagbo, ont en particulier reporté à une date ultérieure un grand rassemblement qui était prévu mercredi à Abidjan "pour défendre la dignité et la souveraineté" de la Côte d’Ivoire.

Pedro Pires et ses pairs béninois Boni Yayi et sierra-léonais Ernest Koroma, se sont rendus mardi à Abidjan pour rencontrer MM. Gbagbo et Ouattara.

MM. Pires et Koroma se sont rendus mercredi à Abuja pour rendre compte à Goodluck Jonathan, chef de l’Etat nigérian et président en exercice de la Cédéao, de leur mission dans la capitale économique ivoirienne où ils se sont longuement entretenus, séparément, avec MM. Gbagbo et Ouattara.

Jorge Borges a estimé qu’il était "absolument nécessaire" que la médiation des trois présidents se poursuive, car la situation est "très délicate" et que "le climat de détente qui semble s’être installé depuis hier" mardi "peut se renverser à tout moment".

Raison pour laquelle la "troïka" retournera en Côte d’Ivoire le 3 janvier pour poursuivre sa mission et "consolider les premiers résultats" déjà obtenus, a-t-il conclu.

Réunis la semaine dernière à Abuja, les chefs d’Etat de la Cédéao avaient menacé de renverser militairement le régime de Laurent Gbagbo s’il n’acceptait pas de céder de lui-même le pouvoir à Alassane Ouattara.

Ce dernier a été reconnu vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la quasi-totalité de la communauté internationale.

AFP

 

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