Côte d'Ivoire: Gbagbo forme un gouvernement de combat, la Cédéao lui demande de céder

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ABIDJAN (AFP) – mercredi 08 décembre 2010 – 0h35 – Laurent a formé mardi un gouvernement de combat pour mettre en échec son rival Alassane Ouattara, l’autre président proclamé de la Côte d’Ivoire, ignorant la communauté internationale qui le pousse vers la sortie, à l’image de la Cédéao qui a suspendu son pays.

Deux , deux Premiers ministres et désormais deux gouvernements concurrents: plus que jamais, deux Côte d’Ivoire se font face après le second tour de la présidentielle du 28 novembre.

Le Premier ministre d’Alassane Ouattara, Guillaume Soro, a indiqué que son camp voulait "rendre effectif" son pouvoir, en misant sur une prise de contrôle des finances publiques dans les prochains jours.

"Cest nous qui avons le pouvoir, il sagit de le rendre effectif", a-t-il dit.

Devant la montée de la tension qui fait redouter à beaucoup une confrontation violente, les Nations unies ont commencé à retirer leur personnel non essentiel, soit 460 personnes – sur plus de 10.000 Casques bleus, policiers et employés civils sur place – qui devaient être évacuées vers la Gambie.

 Mais Abidjan semblait s’accommoder de cette situation hors norme et depuis le Plateau, repaire des cols blancs, jusqu’à la turbulente commune de Treichville, les rues étaient presque aussi animées qu’à l’ordinaire.
Si son adversaire a dû établir ses quartiers dans un grand hôtel gardé par la mission onusienne Onuci et des membres de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), c’est au palais présidentiel que le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo a présidé le premier Conseil des ministres de sa nouvelle équipe.

L’heure n’est plus aux cabinets d’"union nationale" que lui avaient imposés les accords de paix signés après la crise née en 2002 du coup d’Etat manqué des FN, qui contrôlent depuis lors le nord du pays.

Face au gouvernement dirigé par le chef des ex-rebelles Guillaume Soro, M. Gbagbo s’est doté d’une équipe de combat, plaçant des fidèles à des postes stratégiques comme Alcide Djédjé, puissant conseiller et ambassadeur aux Nations unies propulsé ministre des Affaires étrangères.

 Alors que l’ex-puissance coloniale française l’exhorte à quitter la scène, il réplique en confiant à Charles Blé Goudé le portefeuille de la jeunesse et de l’emploi.
Soumis depuis plusieurs années à des sanctions de l’ONU, le chef des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo a été le fer de lance des manifestations antifrançaises, parfois violentes, aux heures les plus chaudes de la crise de 2002.

Avec ce gouvernement, M. Gbagbo opposait par avance une fin de non-recevoir à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui, à l’issue d’un sommet extraordinaire à Abuja en fin d’après-midi, l’a appelé à "rendre le pouvoir sans délai".

L’organisation a également suspendu la Côte d’Ivoire "de toutes ses activités", a annoncé le président nigérian Goodluck Jonathan, après cette réunion à laquelle aucun des deux rivaux ivoiriens n’avait été convié.

 A l’instar de la Cédéao, la communauté internationale, à commencer par l’ONU, soutient fermement M. Ouattara qu’elle reconnaît comme seul président légitime.
Mais le Conseil de sécurité de l’ONU s’est séparé mardi soir sans être parvenu à une déclaration sur la Côte d’Ivoire, la Russie bloquant l’adoption d’un texte commun, alors que des négociations se poursuivent depuis vendredi, ont indiqué des diplomates.

"Nous continuons de discuter sur les contours d’une possible réponse" après des discussions une bonne partie de la journée de mardi, a souligné l’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, qui assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de décembre.

Un peu plus tôt, Mme Rice avait accusé la Russie de "pinailler" à propos de la Côte d’Ivoire, reprochant ainsi à Moscou d’avoir bloqué une déclaration du Conseil de sécurité estimant qu’il outrepassait son mandat en déclarant Alassane Ouattara vainqueur.

Il a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) avec 54,1% des suffrages, avant que le Conseil constitutionnel, acquis à M. Gbagbo, n’invalide ces résultats et ne proclame le sortant président avec 51,45%.

"Un seul candidat a remporté l’élection, avec une nette avance", a martelé devant le Conseil de sécurité le représentant de l’ONU dans le pays, Choi Youn-jin, lors d’une vidéoconférence.

Le résultat du scrutin a été "clair" et M. Gbagbo doit "reconnaître la volonté du peuple de Côte d’Ivoire et entamer une transition pacifique", ont appuyé les Etats-Unis.

Le président Barack Obama a formellement mis en garde le sortant contre un "isolement accru" et dit qu’il subirait les "conséquences de ses actes injustes" s’il s’accrochait au pouvoir, avait indiqué dès lundi un responsable de la présidence américaine à l’AFP.

AFP


Côte d’Ivoire : La CEDEAO a reconnu Alassane Ouattara comme chef d’Etat

src=http://www.maliweb.net/news_images/alassane002.jpg  REUTERS – Les membres de la Cédeao, réunis en sommet à Abuja, la capitale nigériane, ont aussi annoncé la suspension de la Côte d’Ivoire en raison du blocage post-électoral.

  "Les chefs d’Etat et de gouvernement ont reconnu M. Alassane Ouattara comme président-élu de Côte d’Ivoire", dit un communiqué de la Cédeao publié à l’issue d’une réunion d’urgence qui a duré plusieurs heures.

  "Le sommet a invité M. Laurent Gbagbo à se plier aux résultats du second tour de l’élection présidentielle tels qu’ils ont été certifiés par l’Onuci (la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire) et à céder le pouvoir sans délai, dans l’intérêt du peuple ivoirien", ajoute le communiqué.

  Le scrutin du 28 novembre était censé réunifier le pays après des années de division consécutive à la guerre civile de 2002-2003.

 Mais Laurent Gbagbo s’en est proclamé vainqueur et a prêté serment la semaine dernière après avoir obtenu l’appui de l’état-major alors que la Commission électorale indépendante ivoirienne avait reconnu la victoire d’Ouattara.

 REUTERS – 7 déc. 2010

 

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