Côte d’Ivoire : faut-il s’inquiéter des présidentielles de 2020 ?

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Le président Alassane Ouattara salue ses partisans et les membres du parti lors de son allocution au congrès du RDR qui s'est tenu au Palais des sports d'Abidjan, le 10 septembre 2017. © ISSOUF SANOGO / AFP
Le président Alassane Ouattara salue ses partisans et les membres du parti lors de son allocution au congrès du RDR qui s'est tenu au Palais des sports d'Abidjan, le 10 septembre 2017. © ISSOUF SANOGO / AFP

Une crise politique s’annonce d’ores et déjà autour des élections présidentielles de 2020 en Côte d’Ivoire. Les alliances se brisent. Les muscles se montrent. Les secrets se dévoilent. Depuis près de trois mois, le PDCI et le RDR vivent dans un climat tendu.

Le parti de l’ex-chef d’État ivoirien Henri Konan Bédié, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), et le Rassemblement des Républicains (RDR) de l’actuel président Alassane Ouattara se tiennent des propos virulents les uns contre les autres.  « Au PDCI, nous ne prenons pas les armes lourdes…Nous sommes un parti de paix, un parti de développement, un parti d’unité, un parti de dialogue. Tout s’obtient par le dialogue », martèle le porte-parole du PDCI, Jean Louis Billon.

Ces propos font sûrement référence aux crises politiques et militaires traversées par les Ivoiriens entre 1999 et 2011. Ainsi, le PDCI tente de décrédibiliser le parti au pouvoir. Alors, nous pourrons nous demander les raisons d’un tel bras de fer. La raison que nous pourrons trouver est que le service rendu attend toujours une récompense. « La promesse est une dette », dit-on. Le parti d’Henri Konan Bédié dit avoir soutenu l’actuel président au cours de tous ses deux mandats et en conséquence, il lui revient de leur soutenir en 2020. « Le temps des sacrifices est terminé. Nous attendons de nos partenaires qu’ils nous soutiennent en 2020, comme nous avons su les soutenir en 2010 et en 2015 », affirme Jean Louis Billon.

La fusion de certains partis en un seul mis en place sous le nom du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) risque de s’exploser. Un parti réunissant plusieurs colorations politiques en plus du RDR et du PDCI. Aux dires de Henry Konan Bédié, Alassane Dramane Ouattara a bénéficié du soutien du parti en 2010 et 2015. À cet effet, l’entente était qu’il laisse venir au pouvoir un autre parti de la fusion en 2020.

Apparemment, cette fusion n’est plus la priorité de la PDCI, mais plutôt les élections de 2020. Or, elle reste nécessaire aux yeux de l’actuel président ; plus nécessaire que les élections de 2020. Alors Bédié s’exprime en montrant sa rupture avec le RDR : « La base, les militants n’attendaient que cela. C’est un secret de Polichinelle, très peu d’entre eux sont favorables au mariage avec le RDR. Ils ont aussi mal pris les récents limogeages de plusieurs personnalités issues du parti, congédiées d’institutions ou d’entreprises publiques par le président Ouattara. Ils y ont vu une volonté d’humilier et de casser le PDCI. Les discours de Yamoussokoro sont une manière de sonner le rappel des troupes. Et cela ne fait que commencer, puisque nous avons encore de nombreux événements  en préparation sur l’ensemble du territoire. »

Le bras de fer est au comble, le RDR ne tarde pas de répondre à travers des propos acerbes à ces critiques. « Je dis à Jean Louis Billon qu’il est trop petit pour parler de politique avec nous », lui adresse Adama Bictogo, vice-président du RDR.  L’ex-ministre est qualifié de « politicien de salon », de « politicien alimentaire », etc.

Ces attaques frontales ne peuvent ne pas inquiéter les Ivoiriens et tous ceux qui ont souvenance de ce qui s’est passé en RCI en 2010 lors de la venue au pouvoir de l’actuel chef de l’État. Ce climat tendu entre ces deux partis à moins de deux ans des élections ne risque-t-il pas de blesser les citoyens ? Or, une autre guerre civile n’arrange plus la Côte d’Ivoire. Le RHDP va-t-il disparaitre ? En tout cas, l’avenir reste incertain.

Au micro de la RFI le 14 mars dernier, Mamadou Touré, secrétaire d’État et chargé de la formation professionnelle non moins porte-parole du RDR s’exprime sur la situation politique actuelle de son pays. En répondant aux questions des journalistes, il a fait savoir la volonté commune de ces deux partis d’arriver à une liste unique en 2020. Cette volonté sera concrétisée lors des sénatoriales de ce mois de mars. « Alassane Ouattara et Henry Konan Bédié ne sont jamais séparés. Il y a des ambitions personnelles qui s’expriment, faites de cadres issus de nos différents partis politiques, mais cela ne peut pas l’emporter sur la volonté commune de ces deux chefs de garantir la paix et la stabilité du pays », affirme-t-il. À l’écouter, nous avons l’impression aussi qu’il y a une forme de mésentente interne au sein du PDCI. Il trouve que Jean Louis Billon n’est pas porteur des paroles de M. Bédié puisque sa position est différente de celle de ce dernier.

Fousseni TOGOLA

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Tchad : terrain d’entente entre le gouvernement et les syndicats

 Depuis 7 semaines, c’est la paralysie totale dans les administrations publiques tchadiennes. Les fonctionnaires en grève pour riposter contre des mesures jugées hostiles. Le bras de fer a fini dans l’avantage des grévistes ce mercredi 14 mars 2018.

Les syndicats des travailleurs obtiennent de l’État un accord prenant en compte leurs principales préoccupations ce mercredi 14 mars 2018 dans la soirée. Il s’agit notamment de l’annulation des licenciements prévus, de la diminution des salaires, etc. En outre de ceux-ci, les salaires coupés des fonctionnaires leur seront remboursés, les périodes de la grève non payées seront rapidement réglées pour une reprise normale des travaux. Cet accord signé entre le gouvernement et la plateforme syndicale exige des travailleurs la reprise immédiate des travaux.

Il faut rappeler qu’il y avait une paralysie totale des administrations publiques tchadiennes. Les fonctionnaires s’étaient lancés dans une grève illimitée et l’État se campait sur sa position de non-négociabilité.

Les mesures ayant engendré ce drame sont survenues par suite des contraintes du FMI sur l’État tchadien. Il lui a été imposé de diminuer son budget dont le coût était trop élevé. Pour ce faire, les salaires, les primes et indemnités  ainsi que d’autres avantages des fonctionnaires ont été entamés. Cela n’ayant pas reçu l’aval des travailleurs, ceux-ci se lancent dans ce mouvement de grève illimitée.

Plusieurs négociations ont été entreprises dans le but d’une sortie de crise. Mais toutes celles-ci se sont terminées en queue de poisson parce que les mesures voulues n’arrangeaient pas les travailleurs. C’est la raison pour laquelle, à la reprise des négociations de cette semaine, les travailleurs ont donné leur aval aux syndicats.

Ceux-ci n’étaient pas tenus d’apposer leur signataire sur un quelconque document dont le contenu est hostile aux travailleurs. Mais ce mercredi soir, la plateforme syndicale aussi bien que le gouvernement ont apposé leur signature sous certains principes qui constituent dorénavant l’accord trouvé entre eux. Cet accord marque la fin de la grève interminable et de la reprise du travail tant attendu par les Tchadiens.

Fousseni TOGOLA

 

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