Côte d’Ivoire: des affrontements font cinq morts et 141 blessés à Zouan-Hounien

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la ville de Zouan-Hounien
La situation est devenue explosive dans la ville de Zouan-Hounien après qu'un écolier a été passé à tabac par des chauffeurs de camion transportant du cacao (image d'illustration). © ISSOUF SANOGO / AFP

En Côte d’Ivoire, le calme semble être revenu dans la ville de Zouan-Hounien. Cette commune de l’ouest du pays située à la frontière du Liberia a été le théâtre d’affrontements meurtriers la semaine dernière qui ont opposé des élèves aux transporteurs de la zone. Les violences ont transformé la ville en champ de bataille, causant cinq morts et 141 blessés. Tout est parti de l’agression suivie de la mort d’un élève il y a une douzaine de jours. Quatre personnes suspectées d’être responsables ont été arrêtées.

Roger Dopeu Zrakpa, le maire de Zouan-Hounien l’assure : après une série de médiation, le calme est de retour dans sa cité, et les cours pourront reprendre d’ici la fin de la semaine.

Depuis le 16 novembre, la commune de la région du Tonkpi était sous forte tension, suite à la mort d’un élève de la ville. L’élu explique que ce jour-là, à la sortie des classes avec des amis, l’écolier de 12 ans a joué les resquilleurs en s’agrippant à un véhicule de transport de cacao pour éviter de rentrer dans son village à pied.

Le conducteur et ses apprentis s’en sont rendus compte, et ont violemment molesté le garçon, qui est décédé plus tard de ses blessures. Fous de rage, réclamant justice, ses camarades ont manifesté leur colère dans les rues, en attaquant les véhicules des transporteurs de la ville.

Une ville transformé en champ de bataille

Le mercredi 21 novembre, la situation atteint son paroxysme lorsque les conducteurs organisent la riposte. Les affrontements transforment le centre-ville en champ de bataille. Bilan : cinq morts et 141 blessés. Sans compter les nombreux dégâts matériels, des commerces, des habitations et aussi la résidence du maire de la ville.

Les affrontements ont très vite été présentés comme des conflits interethniques, l’élève décédé étant issu de la communauté autochtone des Yacoubas, et les transporteurs de la zone étant essentiellement Malinkés. Pourtant, le maire Roger Zrakpa précise qu’aucune confrontation majeure de cette nature n’a touché sa commune depuis plus de quinze ans, même si des tensions latentes liées aux soubresauts politiques réguliers dans le pays subsistent.

Par RFI Publié le 29-11-2018

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2 COMMENTAIRES

  1. ” … L’élu explique que ce jour-là, à la sortie des classes avec des amis, l’écolier de 12 ans a joué les resquilleurs en s’agrippant à un véhicule de transport de cacao pour éviter de rentrer dans son village à pied… ” … /// …
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    Pour avoir voulu rentrer chez lui en s’agrippant à un véhicule de transport de cacao sans payer… Le Gamin de 12 ans perd la vie. Il perd la vie, non pas par accident, mais à la suite d’un tabassage par des adultes… ? Mais dans quel monde on vit… ? Et pour ça, on ose invoquer des problèmes ethniques… ? C’est n’importe quoi… On comprend la révolte des élèves. Ce qui s’est passé est inadmissible.

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