ABIDJAN (AFP) – 19:38 – 24/02/11 – Des combats ont opposé jeudi matin les forces armées fidèles au président sortant Laurent Gbagbo et l’ex-rébellion alliée à son rival Alassane Ouattara dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, a-t-on appris auprès des deux camps.
Des tirs “à l’arme lourde” ont par ailleurs repris jeudi en fin d’après-midi à Abidjan dans le quartier d’Abobo, fief d’Alassane Ouattara, où les forces fidèles au président sortant combattent un groupe armé depuis plusieurs jours, ont rapporté à l’AFP des témoins.
Un responsable régional des Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales à M. Gbagbo, a indiqué à l’AFP que les combats avaient eu lieu à Zouan-Hounien, près de la frontière libérienne, à la suite d’une “attaque” d’un poste FDS par les Forces nouvelles (FN). Il n’a pas fait état d’un bilan.
Le porte-parole militaire des FN, le commissaire Seydou Ouattara, a confirmé devant la presse à Bouaké (centre, fief ex-rebelle) des combats dans le secteur, mais en a attribué l’origine à une attaque des FDS.
Dans un communiqué, le porte-parole du ministère de la Défense d’Alassane Ouattara, le capitaine Léon Kouakou Alla, a affirmé que les combats avaient fait “un” tué dans les rangs FN et “12” côté FDS, contredisant le premier bilan des FN évoquant “environ 80” FDS tués. Il a accusé M. Gbagbo de vouloir “mettre le feu à la Côte d’Ivoire”.
La situation restait “tendue” sur le terrain dans l’après-midi, selon une source à l’état-major des FDS.
Cet accrochage est l’un des plus sérieux entre les deux forces dans la région depuis le début de la crise née de la présidentielle de novembre.
Il survient dans la “zone de confiance” qui sépare les ex-belligérants depuis les affrontements de 2002-2003 ayant suivi le putsch manqué des FN de septembre 2002, désormais alliées à Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale.
Dans un communiqué, l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) a averti qu'”une telle confrontation risque de constituer la reprise du conflit armé et donc une violation du cessez-le-feu”.
“Elle aurait des conséquences graves pour le peuple ivoirien et même pour la sous-région. Elle viendrait accroître davantage la tension que l’on note depuis la mi-décembre 2010 et qui est montée d’un cran au cours des derniers jours avec l’utilisation d’armes lourdes”, souligne-t-elle.
La mission de paix “réitère son appel à la retenue pour éviter l’embrasement du pays et au-delà”.
Fief de M. Ouattara, le quartier d’Abobo, dans le nord d’Abidjan, est le théâtre de violents affrontements entre FDS et un groupe armé depuis plusieurs jours.
AFP
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