ABIDJAN (AFP) – mercredi 15 décembre 2010 – 19h14 – Le ministre de la Jeunesse et de l’emploi du gouvernement de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, a promis d’agir "bientôt" après l’appel du camp d’Alassane Ouattara, l’un des deux présidents ivoiriens proclamés, à marcher sur la télévision d’Etat jeudi à Abidjan.
"Je ne suis plus prêt à tolérer des vampires prêts à boire le sang des Ivoiriens. Je vais agir bientôt", a lancé à quelque 3.000 jeunes Charles Blé Goudé, chef des patriotes pro-Gbagbo et fer de lance des manifestations anti-françaises de 2003 et 2004 à Abidjan.
Les partis soutenant Ouattara ont appelé leurs militants à prendre jeudi et vendredi la télévision publique RTI et le siège du gouvernement à Abidjan, actuellement contrôlés par les partisans de Laurent Gbagbo, faisant craindre de violents affrontements entre les deux camps.
"Je peux accepter (…) que des gens soient à Bouaké (centre et QG de l’ex-rébellion) et nous narguent, mais tenir de tels propos sous nos nez, c’est (…) nous déclarer clairement la guerre", a affirmé Charles Blé Goudé.
A l’occasion de ces journées de mobilisation des partisans de Ouattara, il a cependant demandé aux jeunes d’aller au travail. "Rien ne pourra vous arriver" a-t-il affirmé, ajoutant: "Tout cela est de la diversion pour essayer de vous faire peur. Guillaume Soro (Premier ministre de Ouattara et ex-chef de la rébellion) se fait peur à lui même, il ne fera peur à personne".
Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 28 novembre et reconnu par presque toute la communauté internationale. Mais le Conseil constitutionnel a invalidé des résultats de la Commission électorale et annoncé la victoire du sortant Laurent Gbagbo.
Blé Goudé a accusé la France et l’envoyé spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Choi Young-Jin, de soutenir Ouattara et de vouloir "déstabiliser" son pays.
"Ils ont l’ONU et la France (…) nous avons notre détermination avec nous, quelque soit l’armée la plus puissante, elle sera vaincue" a-t-il martelé.
"Nous voulons vivre pour voir notre pays se développer, mais nous sommes aussi prêts à mourir pour que cette cause puisse se réaliser", a conclu M. Goudé.
De son côté, Le responsable de la puissante Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (Fesci), Augustin Mian, a également déclaré que ses membres sont "prêts à donner leur vie pour sauver leur nation contre une nouvelle race d’impérialistes".
AFP