Des nouvelles bonnes et moins bonnes : le chef des jeunes patriotes Charles Blé Goudé a été arrêté avec son matelas… ou presque ; l’ancien président Laurent est en pleine forme et a même le temps de rire. Enfin, certains parmi ses partisans le croient toujours au pouvoir pendant que d’autres lui attribue d’ores et déjà le titre héros africain.
Il nous revient en effet depuis la capitale ivoirienne que le chef des Jeunes Patriotes a été arrêté par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire. Selon toute évidence, il aurait reçu une correction de la part de ses détracteurs au point de ne pas être présentable. Les éléments des FRCI n’ont visiblement pas été tendres avec lui.
Selon les informations qui nous sont parvenues, il a été appréhendé au même moment que l’ex-Directeur du port autonome d’Abidjan M. Marcel Gossio. Les deux prisonniers sont fortement soupçonnés d’avoir crée plusieurs caches d’arme dans la capitale.
L’autre bonne nouvelle concerne le président sortant Laurent Gbagbo. Transféré de l’Hôtel du Golf à Bouaké, l’homme n’aurait rien perdu de son sens de l’humour. Ceux qui l’ont immédiatement côtoyé après son arrestation et son arrivée au nord du pays affirment tous qu’il réclamait incessamment « à manger et à boire » et ne semblait entretenir de rancune à l’endroit de ses geôliers.
Il faut dire que le séjour dans le bunker était devenu pénible. L’abri aurait été initialement conçu pour une vingtaine de personnes avec des provisions pour une durée d’environ 100 jours. Ils étaient malheureusement plus de 100 dont des enfants et personnes âgées. On imagine que bombardement ou pas, ils auraient bien fini par se rendre.
Bref, l’appétit d’ogre du prisonnier atteste bien qu’il n’est pas du genre suicidaire et qu’il tient toujours à la vie. Un proverbe chinois dit que le patient qui sent la faim ne mourra pas de sa maladie et… Minute, on eut dit que
Laurent nous manque déjà !
La première moins bonne nouvelle nous arrive par un communiqué de presse datant d’hier, jeudi 14 avril, d’un partisan de M. Gbagbo, se présentant comme « Conseiller de SEM. Le Président Laurent GBAGBO, Chargé des Relations avec les Pays de l’Union Européenne». Il s’agit de M. Toussaint ALAIN. Pour lui, le gouvernement de Gbagbo reste toujours légitime comme l’attestent le communiqué signé de lui (lire encadré).
Un utopique ? Peut-être bien ! Laissons donc M Toussaint à ses chimères. Ce qui s’avère quelque peu inquiétant, c’est qu’un groupe d’africains vivants en France et sur le continent érigent déjà Gbagbo en résistant anticolonial.
C’est bien ceux-là qu’il faudra prendre au sérieux. Et pour cause : la fin de l’histoire Gbagbo, ou supposée telle, n’a pas été le happy-End auquel l’on s’attendait. C’est en effet le plus sombre des tableaux auquel nous eûmes droit : des opérations de bombardements de menées par l’ex-puissance coloniale, scènes d’humiliation des vaincus, représailles ; vols et viols, exactions… Des réactions qui fragilisent considérablement les vainqueurs et donnent sujet à méditer.
Tout dépend désormais de la capacité d’Alassane Ouattara à faire oublier vite ou à incruster à jamais dans les mémoires cet épisode de l’histoire ivoirienne.
En clair, l’option vérité-réconciliation ne s’impose-t-elle désormais aux vainqueurs ?
B.S. Diarra
