ABIDJAN (AFP) – dimanche 23 janvier 2011 – 23h50 – Charles Blé Goudé, leader des "jeunes patriotes", fervents partisans de Laurent Gbagbo, a accusé dimanche la France d’être derrière la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest qui menace le chef d’Etat sortant ivoirien d’une action militaire.
"La France a finalement décidé de faire porter le masque à la Cédéao pour nous attaquer. Nous ne noulons pas de guerre dans ce pays", a déclaré Charles Blé Goudé dans un stade d’Abidjan devant plusieurs milliers de jeunes lors d’un rassemblement de soutien aux travailleurs et aux Forces de défense et de sécurité (FDS), restées loyales au chef d’Etat sortant ivoirien.
La Cédéao a menacé de renverser militairement M. Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir, comme le réclame la quasi-totalité de la communauté internationale.
M. Gabgbo a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par le Conseil constitutionnel qui a invalidé les résultats de la Commission électorale proclamant son rival Alassane Ouattara élu.
A l’adresse des chefs d’Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), M. Blé Goudé à dit: "Vous qui êtes réunis à Bamako, si c’est pour placer un ami (M. Ouattara, ndlr) à la tête de la Côte d’Ivoire, vous trouverez une jeunesse debout".
La crise ivoirienne a fait l’objet samedi à Bamako d’une réunion des chefs d’Etats de l’Uémoa, qui a donné fin décembre à M. Ouattara tous les pouvoirs de gérer les affaires liées à cette institution et à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dont le gouverneur ivoirien, proche de M. Gbagbo, a démissioné samedi.
"Ils se sont réunis (…) pour nous étouffer économiquement et nous allons leur démontrer le contraire (…) Nous allons refuser de tendre la main", a lancé M. Blé Goudé, en affirmant: "Il est grand temps que la Côte d’Ivoire batte sa propore monnaie".
"Les résultats des élections sont un prétexte de recolonisation de la France en Côte d’Ivoire", a-t-il estimé, accusant aussi le président burkinabè Blaise Compaoré qui "se disait médiateur (au début de la crise ivoirienne) mais en fait, la réussite de sa médiation voulait dire le départ de M. Gbagbo".
AFP