Côte d’Ivoire: Abidjan sous la pression de la Cour pénale internationale

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Charles Blé Goudé, lors d'un meeting à Abidjan, décembre 2010. © REUTERS
Charles Blé Goudé, lors d’un meeting à Abidjan, décembre 2010. © REUTERS

La Cour pénale internationale (CPI) l’a confirmé, mardi 1er octobre. Charles Blé Goudé, ancien chef des Jeunes patriotes, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international de la CPI. Quant à Simone Gbagbo, épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo, la CPI aimerait bien l’entendre mais les autorités à Abidjan annoncent qu’elles entendent la juger sur place, en Côte d’Ivoire.

Arrêté le 17 janvier, au Ghana, après plus d’un an et demi de cavale, et extradé dès le lendemain vers la Côte d’Ivoire où il est détenu, Charles Blé Goudé est déjà poursuivi par la justice de son pays, notamment pour « crimes de guerre, assassinats, vols en réunion, dégradation et destruction de biens d’autrui » dans le cadre des violences post-électorales de 2011.

 

 

Après Laurent Gabgbo et son épouse Simone, Charles Blé Goudé est le troisième suspect à faire l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour les violences post-électorales de 2011 ayant fait plus de 3 000 morts à la suite de l’élection d’Alassane Ouattara, contestée par le président sortant, Laurent Gbagbo.

 

 

Le mandat de la CPI contre Charles Blé Goudé évoqué plusieurs fois

L’existence de ce mandat de la CPI avait été évoquée plusieurs fois. La dernière fois, c’était le 20 septembre, il y a donc douze jours. A ce moment là, le ministre ivoirien de la Justice avait parlé d’un mandat d’arrêt de la CPI contre Charles Blé Goudé, avant que le porte-parole du gouvernement ne le recadre, en parlant de « lapsus ».

 

 

Cependant, la première personne à avoir sérieusement parlé de ce mandat d’arrêt de la CPI contre Charles Blé Goudé c’est maître Nick Kaufman – l’un des avocats de l’ex-général des Jeunes patriotes – et c’était en janvier dernier,  juste après l’arrestation, à Accra, au Ghana, de l’éphémère ministre de la Jeunesse dans le gouvernement post-électoral de Laurent Gbagbo.

 

 

Chaque fois que la CPI était interrogée sur l’existence de ce mandat, la réponse était invariable et laissait planer le doute : il n’y avait pas de mandat public contre Charles Blé Goudé. Ce n’est donc qu’hier que ce mandat a été publié, près de deux ans après son émission.

 

 

Pourquoi la publication de ce mandat d’arrêt maintenant ?

Pour certains, l’émission de ce mandat rendue publique seulement maintenant est liée à des relations de coopération entre la CPI et le gouvernement ivoirien qui, du coup, deviennent compliquées.

 

 

En tout cas, la CPI a publié le mandat d’arrêt contre Charles Blé Goudé le jour même où elle a reçu, officiellement, les documents du gouvernement ivoirien lui demandant de renoncer à poursuivre Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-chef de l’Etat ivoirien, qui lui, est détenu à La Haye.

 

 

Abidjan a attendu presque un an avant de répondre à la CPI sur la demande de transfert de Simone Gbagbo. Désormais, le gouvernement estime que la justice ivoirienne est capable de juger l’ex-Première dame.

 

 

Une réponse plus ou moins rapide d’Abidjan à la CPI

 

 

Depuis plusieurs mois, le président Alassane Ouattara a déjà dit qu’il souhaitait que la justice ivoirienne traite tous les dossiers de la crise post-électorale et juge tous les auteurs présumés de crime. Tous, sauf Laurent Gbagbo – bien sûr – qui est déjà aux mains de la CPI.

 

 

Une manière, selon certains analystes, d’éviter un éventuel transfert à la CPI de certains anciens rebelles qui se sont battus pour l’actuel président Ouattara, lors de la crise post-électorale. Pour le moment, la CPI ne réclame officiellement que les pro-Gbagbo.

 

Par RFI

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